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SIDA dans les milieux du travail : Instaurer un partenariat entre les acteurs

Publié le mercredi 10 mai 2006 à 06h20min

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Le programme d’éducation sur le VIH/SIDA dans les milieux de travail de l’Organisation internationale du travail (OIT) fait progressivement son chemin au Burkina Faso.

La structure nationale chargée de sa mise en oeuvre (Projet OIT/USDOL/Burkina Faso a, en effet, initié, du 24 au 26 avril dernier à Koudougou, une formation à l’endroit de représentants des pouvoirs publics, des employeurs, et des travailleurs.

Cette formation visait à renforcer les capacités de ces acteurs, considérés comme personnes ressources, dans les domaines de l’information sur le VIH/SIDA et le milieu de travail, de l’utilisation du Recueil des directives du Bureau international du travail (BIT) lors de la mise en place de politiques et stratégies de lutte contre le VIH/SIDA et, enfin, de l’éducation et la formation de points focaux et de pairs éducateurs des comités d’entreprises.

Plusieurs aspects portant sur le VIH/SIDA dans les milieux de travail ont été examinés à l’occasion de la rencontre. Il s’agit, au regard du rapport des travaux, des grands axes suivants : l’épidémie du VIH/SIDA et son impact sur le monde de travail, le VIH/SIDA et les droits humains, le rôle des employeurs, des travailleurs et de leurs organisations dans l’action menée par le biais du dialogue social sur le lieu de travail, le rôle du gouvernement dans l’instauration d’un cadre juridique réglementaire lié au VIH/SIDA sur le lieu de travail, la dimension genre liée au VIH/SIDA et au monde de travail, les programmes d’entreprise axés sur la prévention du VIH/SIDA, la prise en charge et soutien, et enfin, le VIH/SIDA et l’économie informelle.

A propos par exemple de l’impact du VIH/SIDA sur le monde de travail, deux points essentiels peuvent être soulignés : d’une part, la nécessité d’adopter des textes spécifiques protégeant les personnes vivant avec le VIH et, d’autre part, l’existence de certaines entraves (difficultés d’approche des personnes travaillant sur les sites d’orpaillage, difficultés pour le patronat de connaître la situation exacte du VIH/SIDA dans les entreprises etc.).

A ce niveau, l’atelier a suggéré que le projet OIT/USDOL/Burkina Faso s’appuie plutôt sur les comités d’entreprise crées dans la cadre de la lutte contre le SIDA et non pas mettre sur pied de nouvelles structures relais, en mettant l’accent sur l’éducation, la formation, la sensibilisation dans la perspective d’un véritable changement de comportement de la population.

S’agissant du rôle des partenaires sociaux (employeurs et travailleurs) dans la lutte, l’on retient qu’il est important d’instaurer un partenariat entre eux. Dans ce sens, les entreprises ont été invitées à développer des politiques et stratégies impliquant les deux parties.

A l’endroit donc de tous les acteurs, l’atelier a recommandé que leurs organisations syndicales s’impliquent sérieusement dans la sensibilisation de leurs membres sur la problématique du VIH/SIDA mais aussi sur les questions d’hygiène et de sécurité sur les lieux de travail. Du point de vue de la législation, il a été suggéré de tenir compte, en cas de relecture, de la composante VIH/SIDA dans les textes législatifs, réglementaires et conventionnels. Autrement dit, il s’agit d’une invite au renforcement du cadre juridique en la matière.

La lutte contre le VIH/SIDA en milieu de travail doit aller au-delà du secteur structuré et intégrer le secteur informel dont l’apport est assez considérable pour l’économie nationale. Une recommandation a été faite dans ce sens : envisager le financement de certaines associations spécifiques sous tutelle de certains départements ministériels oeuvrant pour l’éradication de la pandémie.

Le VIH/SIDA a un impact négatif sur le plan socio-économique. Il paraît plus que jamais nécessaire de prendre le problème à bras-le-corps à travers des synergies d’actions. Pouvoirs publics, employeurs et travailleurs doivent s’investir dans la lutte. Les représentants des différentes structures qui ont participé à la formation se sont dit prêts, du reste, à y apporter leur contribution.

Ces propos du directeur général du BIT, monsieur Juan Somavia, devraient davantage inciter plus d’un : "sur trois personnes qui doivent vivre avec le VIH/SIDA, deux vont chaque jour au travail : le milieu de travail est donc un terrain particulièrement indiqué pour s’attaquer au problème".

Par Crépin SOMDA

Le Pays

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