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Lutte contre la corruption : Le Burkina ratifie le protocole de la CEDEAO

Publié le samedi 22 avril 2006 à 09h12min

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Plus que quelques heures et les Burkinabè désigneront par les urnes les premiers conseillers des communes rurales qui auront la charge de tracer les voies pour un meilleur devenir du Burkina. Pendant que s’approfondit ainsi l’Etat de droit, les autorités politiques du Faso ont multiplié les initiatives pour consolider les acquis de la démocratie.

Ainsi pour la présente session ordinaire de l’année 2006, le gouvernement a soumis à l’approbation de la représentation nationale le projet de loi portant "autorisation de ratification du protocole A/P3/12/01 sur la corruption adopté le 21 décembre 2001 à Dakar (Sénégal)"

Il s’agit incontestablement pour notre pays de montrer son engagement constant à lutter contre la corruption par tous les moyens et sous toutes ses formes.

Ces multiples actions des autorités politiques du Faso visent à éviter que la corruption n’étale ses graves conséquences sur notre économie ou qu’elle ne gangrène notre Etat de droit.

Le protocole, objet du projet de loi a pour ambition de promouvoir et de renforcer dans chacun des Etats signataires, le développement des mécanismes efficaces pour prévenir et réprimer la corruption.

Le phénomène étant très complexe, le protocole a aussi prévu d’intensifier la coopération inter-étatique d’une part et d’autre part de promouvoir l’harmonisation et la coordination des lois et des politiques nationales de lutte contre la corruption.

Pourquoi ratifier un tel texte ?

Un texte d’une telle importance a réuni l’ensemble des députés au delà de leur divergence politique.

La loi a de ce fait été adoptée à l’unanimité. Le Burkina Faso est face à ses responsabilités qui sont celles de "prendre des mesures pour mettre en place et consolider les lois nationales, les directives d’éthique, les règlements et codes de conduite qui pourraient éradiquer les conflits d’intérêt, assurer ou renforcer la transparence, l’efficacité ainsi que le caractère ouvert et équitable des systèmes de recrutement du personnel dans la fonction publique et acquisition des biens et services par l’Etat."

Par ailleurs, les Etats devront adopter des lois et règlements destinés à décourager la corruption des agents publics nationaux et étrangers.

Les principaux actes de corruption concernés sont l’enrichissement illicite, le blanchissement des produits de la corruption et des infractions voisines et enfin les actes de corruption concernant les agents publics étrangers. La convention engage également les Etats à prévoir des sanctions dissuasives incluant des sanctions privatives de liberté donnant lieu à l’extradition pour les personnes physiques. En réalité, même sans la signature et l’adoption de ce texte de loi, le Burkina Faso avait une longueur d’avance sur les autres Etats avec l’existence de plusieurs structures chargées de combattre la corruption.

Il s’agit de l’Inspection générale d’Etat ; de la Coordination nationale de lutte contre la fraude ; du Comité national d’éthique ; de la Haute autorité de coordination et de lutte contre la corruption ou encore de la Haute cour de justice.

C’est donc une constance que, le pays des Hommes intègres, bien que n’étant pas parmi les Etats les plus corrompus fait des efforts pour combattre le phénomène. Le combat de longue haleine, la lutte contre la corruption demande l’engagement de tous, Etat et société civile.

C’est pourquoi depuis plusieurs années maintenant, de nombreuses organisations non gouvernementales sont aux côtés des pouvoirs publics pour réunir la lutte contre la corruption. On ne peut pas passer sous silence le fait que depuis 2001, seuls quatre Etats sur les quinze que compte la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont ratifié le protocole.

Le Burkina est le cinquième alors qu’il faut neuf (09) ratifications avant l’entrée en vigueur de la convention.

Cependant, le pays des Hommes intègres maintient le cap résolu à vaincre le fléau de la corruption.

Larba YARO

L’Hebdo

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