Dans le cadre de la recherche de solutions idoines au problème du harcèlement sexuel des filles en milieu scolaire, les enseignants des régions du Plateau central et du Centre ont réfléchi à Ouagadougou sur la question, les 23 et 24 mars 2006. Initiée par l’Association d’appui et d’éveil Pugsada en partenariat avec Diakonia et Oxfam-Québec, cette rencontre fait suite à une série de rencontres similaires avec d’autres acteurs de l’éducation, notamment les élèves, les représentants d’associations des parents d’élèves, des responsables d’établissements etc.

En 48 heures de concertation, ces éducateurs ont échangé sur la problématique du harcèlement sexuel en milieu scolaire. Ainsi, il est ressorti que cette pratique figure en bonne place des facteurs de déscolarisation, des échecs et des abandons scolaires. Il serait dû entre autres à l’immoralité des auteurs, à la banalisation et la désacralisation du sexe, l’habillement indécent des filles, l’isolement et la solitude des enseignants, la jeunesse des éducateurs ...

Les participants ont également relevé le fait que des enseignants soient parfois victimes de harcèlement sexuel de la part de leurs élèves. Phénomène existant depuis belle lurette en milieu scolaire, les victimes et les témoins de cette pratique du fait des pesanteurs socioculturelles ont dans la plupart du temps, gardé le silence. Pour rompre le silence, les participants ont recommandé l’adoption par les autorités politiques et administratives, de textes législatifs liés au harcèlement sexuel en vue de combler le vide juridique existant en la matière.

Les séminaristes estiment que l’information et la sensibilisation constituent les meilleures stratégies de lutte. A cet effet, ils ont suggéré l’instauration d’un code de conduite morale et la mise en place dans les structures scolaires d’un système de parrainage.

Régine ZERBO

Sidwaya