Tenue au Centre Pâam-Yôodo (Ouagadougou) du 18 au 22 janvier 2004, cette session de formation avait pour objectifs de renforcer les capacités de gestion des membres des comités diocésains de lutte contre le SIDA des douze (12) diocèses du Burkina Faso.

En effet, les comités relais de la lutte contre le SIDA de l’Eglise catholique (au niveau des diocèses, paroisses et dans les Communautés Chrétiennes de Base (CCB) lui permettent d’être présente dans les plus petites subdivisions géographiques du Burkina Faso aux côtés des hommes et des femmes éprouvés par cette pandémie.

Les membres de ces comités sont des acteurs qui sont en prise directe avec les réalités du terrain et ont besoin par conséquent d’être professionnels et opérationnels dans toutes leurs activités de lutte contre le SIDA.

Après avoir fortement contribué à la rédaction du plan d’actions de l’Eglise en matière de lutte contre le SIDA les membres des comités diocésains de lutte contre le SIDA avaient impérativement besoin de s’imprégner davantage des mécanismes de bonne gestion et de suivi évaluation des projets VIH/SIDA.

Cette session de formation qui a regroupé une trentaine de participants avait donc pour mission d’outiller chaque membre diocésain (surtout en charge de la gestion financière) sur l’élaboration des projets VIH/SIDA, leur gestion et sur l’obligation de rendre compte (le suivi-évaluation).

Pour le Comité national catholique de lutte contre le SIDA (CNCLS), cette formation est la bienvenue, car elle permet d’instaurer dans tous ces comités-relais un solide système de gestion financière rationnelle, transparente et crédible.

Cet atelier a fourni des informations essentielles à ceux qui assurent la gestion, l’exécution et la supervision des projets.

Un bon système de gestion permet on le sait, la mise en place des mécanismes rigoureux de contrôle interne et d’établissement de rapports financiers transparents. En pratique, cette session de formation a permis de développer trois modules selon la méthode participative à travers les carrefours.

Le premier thème, traité par le Père François SEDGO, président du Comité national catholique de lutte contre le SIDA (CNCLS) a porté sur le "un aperçu de la pastorale sanitaire dans l’Eglise catholique". Il s’est agi pour le conférencier de développer succinctement les fondements théologico-bibliques du service pastoral auprès des malades. Dans cette même perspective l’auteur a situé l’esprit dans lequel les projets VIH/SIDA sont appelés à être gérés. En tant que chrétiens engagés ou agents pastoraux nous accomplissons une mission d’Eglise. Pour cela, tous sont invités à travailler auprès des malades dans un esprit de service, d’amour de Dieu et des frères, dans la recherche de l’édification du Royaume. Le Christ constitue le fondement et l’inspiration de l’agir pastoral de l’Eglise.

Ainsi l’Eglise doit offrir et communiquer le salut de Jésus-Christ comme grâce et puissance de guérison et de vie. Car l’Eglise est envoyée en mission pour évangéliser en soignant les malades à la suite du Christ. Mais selon le Père François Sedgo une véritable rencontre pastorale du malade à laquelle nous sommes tous conviés quotidiennement exige certaines conditions :

* un profond amour de l’humain,

* une foi en la présence du Christ dans le malade

* des connaissances sur les répercussions de la maladie chez le patient.

En fait, le conférencier a tenu à rappeler tous ces éléments de la pastorale sanitaire parce que l’Eglise elle-même est un projet de Dieu au sein duquel tous ses fidèles sont appelés à collaborer pour l’édification du Règne de Dieu... Les débats en carrefour ont permis aux participants d’approfondir les différents axes de la pastorale sanitaire.

Le second module a concerné la gestion des micro-projets (en matière de lutte contre le SIDA) ; un exposé donné par M. Claude Mikem socioéconomiste de profession. Avec méthode et savoir-faire, il a axé son développement sur l’élaboration, l’exécution et le suivi-évaluation d’un micro-projet de lutte contre le SIDA.

Le Comptable du CNCLS a saisi cette opportunité pour insister sur l’établissement obligatoire des pièces justificatives (reçus) dont on a du mal à obtenir dans nos campagnes étant donné le niveau d’alphabétisation de nos populations. Monsieur Julien Yonu, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’a pas oublié d’énumérer les enjeux de la gestion budgétaire ou financière ainsi que les grandes lignes de l’exécution budgétaire et la gestion de la trésorerie. Le troisième module, développé par Mme. Sedego/Héma Sophie a porté sur "orphelins et autres enfants vulnérables. Lutte contre le VIH/SIDA et la discrimination".

Cet exposé riche en chiffres pour étayer le drame des Orphelins et Enfants Vulnérables (OEV) dans notre pays a permis de prendre davantage conscience de la situation et d’inviter tout un chacun à y répondre adéquatement. Car faut-il le rappeler, il s’agit de nos ressources humaines irremplaçables qui se meurent. Des valeurs à défendre et à sauvegarder pour l’avenir du Burkina Faso.

Une visite à l’orphelinat Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus à Loumbila, tenu par les sœurs de l’Eau Vive a permis de toucher du doigt cette réalité sociale. La session a pris fin le 22 janvier à la grande satisfaction des participants des douze (12) diocèses du Burkina. Désormais, ils devront être à même de répondre plus efficacement aux attentes légitimes des partenaires et des populations bénéficiaires.

Le Comité national catholique de lutte contre le SIDA (CNCLS)
E-mail : cncls.bf@liptinfor.bf