Gestion du genre dans l’armée : Il faut plus de militaires en jupon
Les soutenances de fin de cycle d’études à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM) se poursuivent. Le mardi 21 mars 2006, l’étudiant Ardiouma Traoré, qui était devant un jury pour exposer sur « Problématique de la gestion du genre dans les forces armées nationales burkinabé », en vue de l’obtention d’un diplôme de conseiller en gestion des ressources humaines.
Le travail de monsieur Traoré s’est axé sur l’intérêt du thème, le contenu du concept genre et la méthodologie. Il s’agissait pour le candidat de poser la question sur la non poursuite du recrutement des femmes dans les forces armées nationales du Burkina Faso.
Cette interrogation l’a conduit à faire une analyse historique, à évoquer les difficultés liées à l’intégration de l’autre moitié du ciel dans les rangs, tout en mettant en évidence les qualités sinon la bravoure des femmes de renommée, telle la princesse Yénnenga.
La notion de genre s’entend comme le rapport existant ou devant exister entre l’homme et la femme. C’est un outil d’analyse qui prend en compte l’équité et l’égalité. Ainsi perçu, le genre doit, selon le candidat, permettre une redéfinition des rôles en même temps qu’il doit favoriser un changement de mentalités afin de réduire les inégalités entre les deux sexes. Citant un haut gradé de l’armée burkinabé, il soutient que « l’accroissement des effectifs féminins militaires est incontournable ».
Un sujet complexe
Le jury composé de trois personnes, dont Moctar Tall, président et aussi directeur général de l’ENAM, a, après la présentation du travail du candidat Traoré, apprécié celui-ci. De leurs appréciations, on retiendra que le sujet traité est hautement complexe, mais d’une originalité indiscutable.
Il est original parce que traité par un homme, mais aussi parce que concernant un secteur à priori impénétrable : "La grande muette". "Problématique de la gestion du genre dans l’armée nationale burkinabé" offre des perspectives de recherches, propose des pistes de solutions, de même qu’il met fin aux préjugés et stéréotypes couramment attribués à l’armée.
Malgré des insuffisances relevées par le président du jury, le document produit pourrait éventuellement être exploité par les services des forces armées, du fait de son actualité et de l’intérêt qu’il recèle. Par conséquent, le jury, à l’unanimité, a décidé de donner la note de 15,5/20, avec la mention bien, à son auteur, Ardiouma Traoré, qui vient ainsi d’être élevé au grade de conseiller en gestion des ressources humaines.
D. Evariste Ouédraogo
L’Observateur