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Échanges culturels Burkina Faso - États-Unis : Une soirée pour valoriser la diversité culturelle

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Publié le samedi 8 juin 2024 à 23h27min

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Échanges culturels Burkina Faso - États-Unis : Une soirée pour valoriser la diversité culturelle

L’Amicale des bénéficiaires des programmes d’échanges culturels entre les États-Unis et le Burkina Faso (ABPEC/US-BF) a organisé une soirée culturelle, vendredi 7 juin 2024 à Ouagadougou. La soirée avait pour thème « La diversité culturelle comme moteur de développement du Burkina Faso ».

Au programme de cette activité, un défilé de mode en tenue traditionnelle et deux panels. Le premier panel a eu pour thème « Parenté à plaisanterie comme moyen de cohésion sociale ». Il a été animé par Dr Poussi Sawadogo, Juliette Kongo et Alimata Tanli.

Le second panel a été animé par les Pr Alkassoum Maïga et Valérie Rouamba, avec pour thème « Les avantages de la culture pour une meilleure gestion de la cité ».

À travers cette soirée culturelle, l’ABPEC/US-BF veut montrer que le Burkina Faso peut se développer grâce à sa diversité culturelle. L’amicale veut aussi amener les jeunes à connaître leur culture.

L’ex-députée Juliette Kongo, panéliste à cette soirée, a invité les jeunes à chercher à connaître leurs origines. Pour elle, il faut repartir à la source pour chercher à savoir qui on est. « Quand tu ne sais pas qui tu es, comment tu vas pouvoir te définir en tant qu’un être humain appartenant à une communauté et à une nation ? Quelle communauté et quelle nation pour défendre tes intérêts personnels et ceux de ton pays ? », a interrogé l’ex-conseillère à la présidence du Faso.

Le premier groupe de panéliste sur le thème : la Parenté à plaisanterie comme moyen de cohésion sociale". Dr Poussi Sawadogo au milieu en bonnet, Juliette Kongo à droite et Alimata Tanli à gauche

Madame Kongo a également donné l’origine de l’alliance entre les San et les Mossé. Selon elle, Ouagadougou appartenait aux Ninissi et aux San. Mais c’est après une guerre entre le roi Naaba Oubri, venu de Tenkodogo, et les San, que les deux communautés ont décidé de faire la paix en signant le pacte de l’alliance, pour dire que désormais elles ne devraient plus faire la guerre mais la paix.

La princesse de la famille royale du Moogho-Naaba a aussi donné l’origine de la parenté à plaisanterie entre les Mossé de Kaya et ceux de Manga. D’après elle, des gens de Kaya sont allés à Manga pour un match de football. Malheureusement, le match s’est terminé par un drame. Cependant, grâce aux actions du gouverneur Casimir Segda, ayant servi à Manga et Kaya, les deux communautés se sont réconciliées. C’est dans le processus de réconciliation que ces deux localités ont décidé d’être des parents à plaisanterie pour qu’il n’y ait plus de conflits entre elles.

Pr Alkassoum Maïga, panéliste, a affirmé qu’on ne peut pas parler de culture burkinabè, mais de cultures des différentes communautés. Pour lui, le Burkina Faso n’est pas encore une nation, mais un pays avec un territoire, avec une diversité culturelle très prononcée.

« On a besoin d’aller vers une mise en commun d’un certain nombre de valeurs qui doivent faire l’objet d’un positionnement politique assez fort, afin qu’on puisse arriver à des valeurs qui soient partagées par l’ensemble des communautés. Si on prend le concept de l’intégrité, d’une communauté à une autre, ce concept peut varier. Mais qu’est-ce que nous avons décidé pour dire que voici le contenu de l’intégrité quand on est Burkinabè ? (…) Mais derrière, on fait la promotion des autres langues. Il faut donc des prises de décisions assez franches pour nous permettre d’harmoniser certaines valeurs et d’en faire des valeurs partagées par la grande majorité de nos communautés », a suggéré l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur.

Le deuxième groupe de panélistes. Le Pr Alkassoum Maïga à droite et le Pr Valérie Rouamba à gauche

L’enseignant au département de Sociologie de l’université Joseph-Ki-Zerbo pense qu’il faut inculquer des valeurs aux Burkinabè afin que chacun puisse parler en tant que Burkinabè, mais pas en tant qu’individu appartenant à une communauté.

Afiz Ouédraogo, président de l’ABPEC/US-BF, dit avoir organisé cette soirée pour inviter certains détenteurs de connaissances de la culture à partager leurs connaissances et expériences aux jeunes. « C’est aussi pour échanger sur les maux qui minent notre société et faire émerger des réflexions pour contribuer au développement de notre pays. Nous voulons aussi montrer à quel point la diversité culturelle peut avoir un impact positif sur le développement », a indiqué le président de l’amicale.

Afiz Ouédraogo estime qu’il est plus que nécessaire d’aborder les questions autour des valeurs et de la culture, afin que chacun puisse comprendre l’importance de la culture et des valeurs dans le développement d’un pays.

Afize Ouédraogo, président de l’Amicale

Présente à la soirée, Leïla Ouédraogo dit avoir appris beaucoup de choses sur la culture. « Je viens d’apprendre ici que les femmes appelées Wèèmba sont des femmes médiatrices dans certains royaumes mossé. Alors que les gens pensent que les femmes appelées Wèèmba sont des femmes libres qui peuvent faire tout ce qu’elles veulent », a noté l’étudiante.

Elle pense qu’il est tant que les histoires et les valeurs des communautés soient incluses dans le programme éducatif pour permettre aux élèves et étudiants de mieux comprendre et connaître l’histoire du pays, mais aussi celles des communautés.

Rama Diallo
LeFaso.net

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Messages

  • Bon, alors, diversité culturelle ou valeurs unificatrices, racines communautaires ou concept de nation...?
    On ne sait pas bien où on en est,... hein ?

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