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Burkina/Changement climatique : Un atelier régional pour la production d’hydrogène vert en Afrique de l’Ouest

Publié le mardi 28 mai 2024 à 16h27min

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Burkina/Changement climatique : Un atelier régional pour la production d’hydrogène vert en Afrique de l’Ouest

Le lundi 27 mai 2024, marque le début de l’atelier régional des opérateurs de centrales solaires en Afrique de l’Ouest. Un événement d’une durée de 48 heures qui se tient dans la capitale burkinabè, en ligne et en présentiel. Cet atelier entre dans le cadre de la mise en œuvre du projet PV2H, porté par le Centre ouest-africain de service scientifique sur le changement climatique et l’utilisation adaptée des terres, plus connu sous l’abréviation anglaise “WASCAL’’. La cérémonie officielle d’ouverture a été placée sous la présidence du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, représenté par son conseiller technique, le Pr Nicolas Barro. Elle s’est déroulée en présence du Pr Kehinde O. Ogunjobi, directeur du centre de compétence, représentant le directeur exécutif de WASCAL, et du Dr Alidou Koutou, représentant le ministre en charge de l’énergie.

Dans sa vision de promouvoir le développement de l’hydrogène vert, pour lutter efficacement contre le changement climatique, WASCAL a initié le projet « Optimisation du photovoltaïque solaire pour la production d’hydrogène vert » (PV2H). Le projet est mis en œuvre avec le financement du ministère fédéral allemand de l’Éducation et de la recherche (BMBF). Il vise à apporter une réponse technique concrète à l’impact négatif de la poussière sur les centrales solaires photovoltaïques et à proposer des moyens d’optimiser la production d’hydrogène vert.

Un cadre pour le partage et l’innovation

Ainsi, l’atelier réunit des représentants de divers pays d’Afrique de l’Ouest, notamment des ingénieurs, des gestionnaires de projets, des chercheurs et des décideurs politiques. Il offre une plateforme unique de collaboration régionale, afin d’identifier les défis critiques, mais aussi de partager les expériences et connaissances en matière d’exploitation de grandes centrales solaires connectées aux réseaux nationaux.

« Ensemble, mobilisons la puissance de l’énergie solaire en vue d’alimenter le développement durable », Pr Kehinde O. Ogunjobi, directeur du centre de compétences, de WASCAL

« Je suis conscient de l’importance cruciale des initiatives en matière d’énergie renouvelable, comme le projet PV2H, pour répondre aux besoins énergétiques de notre région, tout en atténuant les effets du changement climatique », a déclaré Pr Kehinde O. Ogunjobi, directeur du centre de compétence, représentant le directeur exécutif de WASCAL.

Pour lui, en exploitant les abondantes ressources solaires dont dispose l’Afrique de l’Ouest, il est possible non seulement de répondre aux besoins énergétiques de la région, mais aussi, d’évoluer vers un avenir plus vert et plus durable.

« Je suis convaincu que nous pouvons relever ces défis et créer un avenir énergétique plus propre, plus sûr », Pr Nicolas Barro, représentant le ministre chargé de l’enseignement supérieur

Dans son discours, le Pr Nicolas Barro qui a procédé au lancement des travaux, a souligné que le développement de l’hydrogène vert nécessite une coopération étroite entre les partenaires scientifiques, économiques, et politiques. « À travers nos recherches, nous ouvrons la voie à un approvisionnement énergétique propre, sûr et abordable, à un meilleur environnement, à une plus grande qualité de vie, à de nouvelles opportunités et à de nouveaux emplois », a-t-il affirmé.

Selon le représentant du ministre en charge de l’enseignement supérieur, qui a salué la dynamique enclenchée par WASCAL, à travers PV2H, ce projet mis en œuvre sur le site de Zagtouli, dit-il, est l’une des plus grandes centrales solaires photovoltaïques du Burkina Faso. Le Pr Nicolas Barro a aussi saisi l’occasion pour apprécier l’engagement de WASCAL, à doter l’Université Joseph Ki-Zerbo (UJKZ), d’équipements scientifiques et de procéder à la réfection d’un bâtiment de laboratoire, dans le cadre de la mise en œuvre du présent projet.

« À l’horizon 2030, ce sera une puissance totale cumulée de 800 MWc installée au Burkina Faso », Dr Alidou Koutou, représentant le ministre en charge de l’énergie

Le Burkina totalisera plus de 233 MWc en fin de 2024

Une prévision qui devra son accomplissement grâce aux efforts conjugués du public et des acteurs du privé, a souligné Dr Alidou Koutou. Il a rappelé que le Burkina Faso s’est résolument engagé dans le développement des énergies renouvelables. Ce qui se justifie explique-t-il, par l’implémentation du Plan d’action national des énergies renouvelables (PANER), grâce auquel la part des énergies renouvelables dans le mix électrique 2, est aujourd’hui estimé à environ 27%.

« De nos jours, six grandes centrales solaires d’une puissance cumulée de plus de 150 MWc injectent sur notre réseau national interconnecté. En prenant en compte les projets en cours de mise en service de la centrale solaire de Zina et celle de Ouaga Nord-ouest, le pays totalisera une puissance installée des centrales solaires, de plus de 233 MWc en fin de 2024 », a confié Dr Alidou Koutou.

Plusieurs communications en ligne et en présentiel ont marqué les travaux sur diverses thématiques liées aux centrales solaires photovoltaïques

Au regard de ces parcs solaires évoqués, monsieur Koutou relève qu’il est nécessaire de mener la réflexion et d’apporter des innovations pour une exploitation efficace et durable des centrales solaires existants. Il apparaît également indispensable pour lui, d’explorer des pistes de production d’autres vecteurs énergétiques tel que l’hydrogène vert.

Cet atelier régional à Ouagadougou constitue ainsi, une initiative significative pour renforcer le secteur de l’énergie solaire en Afrique de l’Ouest. En favorisant l’échange de connaissances et de meilleures pratiques, il contribuera sans aucun doute à accélérer l’adoption de solutions énergétiques durables dans la région, avec des retombées positives tant pour les communautés locales que pour l’environnement global.

Vue des participants à l’atelier régional des opérateurs de centrales solaires en Afrique de l’Ouest organisé à Ouagadougou

Les discussions et les conclusions de cet atelier seront suivies de près par les acteurs du secteur, avec l’espoir qu’elles se traduiront par des actions concrètes et des progrès tangibles dans l’exploitation de l’énergie solaire en Afrique de l’Ouest.
Pour rappel, d’une durée de deux ans, le projet PV2H est financé à hauteur 3 776 201 euros soit environ 2 476 000 000 francs CFA. Les expériences acquises à l’issue de ce projet vont servir de référence pour les autres pays. Les partenaires de mise en œuvre sont Jülich, les ministères en charge de l’énergie et de l’enseignement supérieur du Burkina Faso, la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL), l’UJKZ de Ouagadougou et l’Université Abdou Moumouni du Niger.

Lire aussi : Changement climatique : WASCAL veut apporter sa contribution

Hamed Nanéma
Lefaso.net

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