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Centenaire du règne de Pawitraogo, arrière grand-père du Larlé Naaba Tigré : La mémoire pour générer des traces écrites

Publié le mardi 14 mars 2006 à 07h24min

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L’histoire de la famille du Larlé Naaba sera reconstitué et fera l’objet d’une publication littéraire. Les premiers jalons de cette initiative du Larlé Naaba Tigré ont été posés dimanche 12 mars 2006.Une journée dite « Journée d’évocation en mémoire de Pawitraogo », arrière-grand-père du Larlé Naaba Tigré a été organisée en mémoire du centenaire du règne de l’illustre disparu.

La grande famille du Larlé Naaba à Larlé (quartier de Ouagadougou), à Monoomtenga, Kossodo, Dabaré, Larl-Wéoghin a organisé dimanche 12 mars 2006 une journée d’évocation en mémoire de « Pawitraogo », arrière grand-père du Larlé Naaba Tigré.

Cette manifestation s’inscrit en droite ligne de la commémoration du centenaire du règne de l’illustre disparu (1904 - 1928). L’affluence du public était remarquable à la résidence coutumière du Larlé Naaba. Historiens, chercheurs, journalistes, hommes de culture, diplomates (l’ambassadeur de la France et celui des Pays-Bas), le ministre Jérôme Bougma du Travail et de la Sécurité sociale ont fait le déplacement.

Tout ce monde a pu entendre des exposés et des témoignages livrés en français et en mooré par la famille du Larlé Naaba et quelques rares survivants de cette période sous le hangar baptisé « Pawitraogo Zandé ». Une exposition photos des membres de la famille du Larlé Naaba a également eu lieu dans la résidence coutumière. Pendant que certains écoutaient les témoignages et communications, certains se sont adonnés à un concours de pétanque et de jeux de société à la devanture de la résidence.

Le public sous le hangar a pu suivre trois témoignages et une communication de Son Excellence Anatole Tiendrébéogo, ancien ambassadeur, oncle du Larlé Naaba Tigré et auteur d’un mémoire sur Pawitraogo. Des témoignages, l’on retiendra ceux du Naaba Tigré de Nanoro et du vieux Nabyouré, l’un des derniers serviteurs du Naaba Pawitraogo. Il ressort que ce dernier, pendant son règne qui a duré 24 ans (dont 12 de guerre et 12 de paix), aura été un fier guerrier du Mogho Naaba avec des qualités remarquées de courage, de ténacité et d’hospitalité.

Le Larlé Naaba Pawitraogo pendant son règne (1904-1928), aura réussi deux mission expéditives dans la région de Koudougou, une région taxée de rebelle et difficile à gérer. Sur les ordres du Mogho Naaba Siguiri, il a conduit l’armée du Mogho pendant la guerre de Roudbèga (1905-1910) pris une seconde fois de 1916 à 1923. Par sa bravoure, il a réussi à pacifier la région.

Le Larlé Naaba Pawitraogo a eu une progéniture de 17 enfants dont 12 garçons et 9 filles. De tout ce monde une seule fille est toujours vivante.

La nécessité d’écrire pour les générations futures

A sa mort en 1928, son fils, le Larlé Naaba Abga qui est même né dans la région de Koudougou lui succéda.

Les vieux succombent sous le poids de l’âge et la mémoire devient un peu défaillant. Pour ne pas perdre ses repères, l’histoire de sa famille, il faut que les fils et petits-fils sachent, mais aussi les chercheurs et historiens. La Journée d’évocation en mémoire de Pawitraogo aura donc permis à beaucoup de personnes d’être imprégnés de l’histoire de cette famille. Pour l’initiateur de cette journée, le Larlé Naaba Tigré, ceci constitue le premier pas.

Le second consistera en la rédaction d’une monographie sur l’histoire de la famille du Larlé Naaba : « Cette œuvre sera non seulement une lumière pour les membres de la famille, mais aussi une initiative qui va encourager d’autres familles à écrire la leur » a précisé le Larlé Naaba Tigré.

Pour lui, il est important que chaque famille, chaque peuple sache d’où elle vient, où elle est et où elle projette aller. Il demeure convaincu que la meilleure manière de se perdre, c’est de ne pas avoir de repères. Et ces repères ce sont selon lui, l’histoire, la culture. L’étude monographique sur la famille du Larlé Naaba sera menée par des universitaires.

L’équipe de recherche sera pilotée par le Pr. Jean-Baptiste Kientéga, enseignant à l’Unité de formation et de recherche en sciences humaines (UFR) de l’Université de Ouagadougou. Ce dernier a interpellé le Larlé Naaba Tigré pour qu’à son tour il appelle les éventuels témoins à faciliter la collecte des informations en déliant les langues et à mettre à la disposition de l’équipe de recherche tout objet ou tout document pouvant aider au travail.

Ismaël BICABA (bicabai@yahoo.fr)


Le Larlé Naaba, véritable « vigile » de sa culture

Il s’appelle Victor Tiendrébéogo mais les us et coutumes du pays moagha ont voulu qu’il porte le nom de Larlé Naaba Tigré. Cet agent de banque devenu ministre du Mogho Naaba et député à l’Assemblée nationale, ne cache pas son dynamisme pour le monde de la culture. Normal parce qu’il est chef ? Pas tout à fait car ils sont certainement nombreux ceux qui peuvent faire comme lui mais ne le font pas. Lui, par contre, a toujours montré son réel attachement à sa culture et à sa valorisation. A commencer par sa résidence coutumière. Faites-y un détour et vous comprendrez.

Quoique bâtie à la moderne, sa résidence coutumière respire la tradition. En témoignent les différents fresques, les gravures et peintures liées à ses ancêtres dont le tout nouveau hangar porte le nom de son arrière-grand-père, Pawitraogo.

A cela, il faut ajouter le récent espace culturel baptisé le « Tigri » à la cité An III. Un cadre qu’il a voulu de promotion des mets africains et de la musique traditionnelle. Un espace également où l’on peut s’offrir les produits locaux notamment les légumes et oléagineux. L’entreprise culturelle du Larlé Naaba Tigré, c’est aussi l’émission télévisuelle de contes et légendes animée en partenariat avec la Télévision nationale du Burkina (TNB).

Cela n’est pas étonnant lorsqu’on sait que l’homme a été directeur de publication de la revue « Tradition et modernité ». L’on comprend aisément son attachement à la pérennisation de l’histoire de sa famille à travers la parution prochaine d’un ouvrage sur le sujet. Pourvu que d’autres suivent son exemple. Les générations futures en ont plus que besoin.

I.B

Sidwaya

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