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Fait divers : Un berger tranche l’oreille d’un forestier à Guiaro

Publié le lundi 13 mars 2006 à 07h20min

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Le jeudi 16 février 2006, un agent des Eaux et Forêts a été grièvement blessé par un berger peul, dans les environs de Guiaro. C’était suite à l’interpellation du jeune berger, qui émondait des arbres pour nourrir ses bœufs.

Un forestier en poste à Guiaro, département situé à l’ouest de Pô, dans le Nahouri, a été blessé par un jeune berger peul. Monsieur Sibiri Zibaré, l’agent en question, était convoqué pour une réunion à Pô. A environ 2 km de son service, il voit un berger en train de couper un peuplement d’acacia seal (un arbre épineux de la forêt, prisé par le bétail) pour son troupeau. Choqué par l’acte, le forestier fait demi-tour et tente d’interpeller le jeune berger.

Ayant vu le forestier, le berger descend de l’arbre et se met à fuir. Le forestier le poursuit avec sa moto. A un moment donné, le jeune berger s’arrête, sort son coupe-coupe et s’attaque au forestier. Surpris, ce dernier esquive les coups de ses mains, mais le peul réussit à lui trancher entièrement l’oreille gauche.

Le forestier est aveuglé par le sang et le jeune berger réussit à s’enfuir. Ce sont des paysans de passage qui aident le forestier à rejoindre le CSPS de Guiaro, tout en le rassurant sur l’identité du jeune peul. Au CSPS, il reçoit les premiers soins, mais face à l’ampleur de la blessure (le pavillon pendait légèrement sur l’épaule), l’infirmier ampute carrément l’oreille et transfère le malade à l’hôpital de Pô. Monsieur Sibiri est sauvé de justesse, mais restera handicapé à vie pour avoir voulu défendre la forêt, accomplir sa mission.

La brigade de gendarmerie de Pô, assisté de forestiers, est allée pêcher le jeune peul chez lui, le lendemain.

Face à la croissance démagogique et à l’augmentation du cheptel dans la zone avec l’arrivée massive des éleveurs en quête de pâturage, la pression sur les ressources naturelles constitue de plus en plus une menace grave et une source de conflit permanent dans la province. Des dispositions pérennes de gestion des terroirs doivent donc être prises d’urgence, pour éviter l’explosion.

Léon Copia Collaborateur
L’Observateur Paalga

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