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Burkina : « Il serait bon que tous ceux qui sont arbitrairement arrêtés...puissent être libérés. Il y va de la décrispation du climat social et politique », plaide David Moyenga du SOCL

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Publié le mercredi 17 avril 2024 à 22h00min

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Burkina : « Il serait bon que tous ceux qui sont arbitrairement arrêtés...puissent être libérés. Il y va de la décrispation du climat social et politique », plaide David Moyenga du SOCL

Une délégation du Socle citoyen pour la Libération (SOCL), composée de son président, David Moyenga, de membres et de “personnes-ressources”, a rendu visite le dimanche, 14 avril 2024 dans les communes de Saaba et de Ouagadougou, à Dr Arouna Louré et à Dr Daouda Diallo, deux leaders d’opinion et défenseur de droits humains ayant recouvré la liberté après leur “réquisition forcée”. Selon les initiateurs, il s’agit, par cette démarche, de réaffirmer les valeurs fondamentales de l’unité nationale, de cohésion sociale, du vivre-ensemble et, partant, de plaider pour la libération des personnes « arbitrairement arrêtées, réquisitionnées ou enlevées ».

Le chef de délégation, David Moyenga, a, à l’issue de la visite, souligné qu’il s’agit par cette démarche, d’apporter un soutien aux personnes concernées, à leurs familles et de réaffirmer la nécessité de préserver les valeurs fondamentales à la construction d’une société forte.

« Nous avons pris cette initiative dans le but de rendre visite à des personnes qui ont recouvert quand même une certaine liberté, après avoir vécu des épreuves. La visite vise dans un premier temps à les encourager, à leur dire que nous sommes fiers d’elles ; parce qu’elles ont exercé un droit burkinabè, en s’exprimant. Le deuxième aspect, c’est que la liberté de parole, c’est véritablement un bien au Burkina. La parole, c’est le ciment de la société et de l’unité du Burkina Faso ; c’est l’une des choses les plus précieuses qui tiennent aujourd’hui les fondements de notre État et de notre vivre-ensemble. C’est dire donc qu’elles n’ont pas commis un acte indélicat dans la société, au contraire, je pense que ce qu’elles ont fait, ragaillardit aujourd’hui notre unité, et ça, tout Burkinabè a le droit de s’exprimer, donner son point de vue sur ce qui se passe au Burkina Faso. C’est cette contribution et ce débat d’idées-là qui peuvent guider aujourd’hui l’évolution de la nation. Du reste, c’est une tradition au Burkina, des années 1960 à aujourd’hui, malgré les divergences de vues. Elles ont exercé les grands principes de la République, qui sont ceux de la liberté, le fait de s’exprimer simplement sur la manière dont la cité est gérée. (...). Il n’est pas nécessaire de chercher à étouffer l’opinion, empêcher les citoyens de s’exprimer, qu’ils donnent leur point de vue », a commenté David Moyenga avant d’appeler à ne pas remettre en cause les bases et fondements de l’unité de la nation.

Ici, la délégation chez le Médecin anesthésiste réanimateur, Dr Arouna Louré (à gauche).

C’est en cela que la délégation dit estimer qu’il n’est pas, aujourd’hui, nécessaire de maintenir la suspension des activités des partis politiques. « Il sera intéressant qu’aujourd’hui, on lève la suspension des activités des partis politiques, pour permettre à chacun de contribuer véritablement à sa manière à relever les défis de la nation », lance l’ancien leader estudiantin, M. Moyenga, chef de la délégation.

« Nous avons vu aussi que pendant leur période de terrain, il y a eu des images qui tendaient quand même vers une sorte de traitements pas intéressants, voire humiliants, et cela aussi, il faut le souligner, dans notre société culturelle, et même traditionnellement, ce sont des valeurs qu’il ne faut pas, en réalité, attaquer. C’est, au fond, une sorte de transgression culturelle que de prendre des personnes et de vouloir les présenter d’une certaine façon pas du tout intéressante. Enfin, nous estimons qu’à la lumière de ce qu’on a déjà entendu, écouté, vécu dans toute la société, il serait bon que tous ceux qui sont arbitrairement arrêtés, réquisitionnés ou enlevés, puissent être libérés.

Il y va de la décrispation même du climat social et politique, il y va du respect des droits des uns et des autres ; parce qu’une personne, c’est une famille, c’est une communauté, c’est un acteur public. Partant de là, elle contribue beaucoup à l’édification de la nation, ne serait-ce qu’en donnant un point de vue, et sans compter la contribution économique, sociale à divers endroits. Je pense que pour faire face à l’épreuve que le pays traverse, l’insécurité, on a besoin justement de tout ce potentiel, aux plans social, économique, intellectuel..., pour pouvoir y faire face. (...).

Ici, au premier plan, 2ème à partir de la gauche, Dr Daouda Diallo, secrétaire général du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), posant avec la délégation conduite par David Moyenga (4ème à partir de la droite).

Dans un pays..., s’il y a des questions, qu’elles soient militaires, sociales..., ça n’arrête pas la parole. Est-ce qu’aujourd’hui, parce qu’il y a la guerre, on ne peut pas parler de santé ? Au nom de la guerre, on ne doit pas parler de l’éducation des enfants, de la jeunesse burkinabè ? Donc, la guerre n’est pas incompatible avec le débat d’idées dans la société. Au contraire, dans toutes les guerres, on débat des pratiques, des méthodes et sur le comment faire pour en sortir pour le bien de tout le monde. Aujourd’hui, tout le monde est préoccupé par la situation et souhaite qu’on en ressorte très rapidement. Mais, il faut que nous en ressortions en restant intacts et ne pas détruire l’essentiel de notre vivre-ensemble, dans lequel justement se trouve le débat d’idées », a soutenu l’ancien député du Conseil national de la transition (CNT), David Moyenga, exprimant la joie de sa délégation d’avoir trouvé leurs hôtes dans un « bonne disposition d’esprit, morale et physique ».

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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Messages

  • Mal marché, mal bouffé.
    C’est comme au jeu de dame ; tu te cachés déplacer ton pion et il se retrouve prisonnier.
    Comme au ludo, tu veux échappé en poussant trop ton pion, on fait six et quelque chose et on te prend.
    Les amis, ne trouvez vous pas qu’il sera plus simple de faire campagne pour que ces gens arrêtent les conneries ?
    Il y a une chose que vous ignorez, si des parents de victimes ou des victimes qui attendent leur tour de libération de localités s’en prenaient à vos hommes par ce qu’ils veulent le départ de IB ?
    C’est même en sécurité qu’ils sont en attendant que ceux qui les insultent se calment,

    • Bonjour TANGA,
      Heu, si l’on doit jouer à la métaphore ludique, plutôt comme au Monopoly, non ?
      Tu tires la mauvaise carte, tu tombes sur la mauvaise case et hop, tu vas directement en prison, pendant ce temps, d’autres continuent de s’enrichir...
      Personne ici n’a demandé le départ d’IB, ces gens prônent seulement pour que la justice soit respectée et que l’on cesse les mesures absurdes et tyranniques qui déchirent notre population.
      Mais apparemment, de votre côté, un peuple divisé semble plutôt bien vous convenir.

    • Le Monopoly est un mauvais exemple car appartient aux cercles des jeux du capitalisme sauvage. Type de capitalisme qui a divisé le monde et l’amène aux bords des abîmes.
      Quand je dis mal larché, mal bouffé, il faut voir le terme qui ramène à râler à contre courant de ceux qui veulent se sauver. C’est ça Si non, ce n’est pas que l’on assimile les actes de nos gouvernants et de ceux qui sont d’accord avec eux à un jeu
      On ne joue pas ! C’est ceux qui veulent ramener le pays comme les énemis veulent qui jouent. Là il y a des conséquences.
      Dans tous les pays qui sont pris comme exemples de démocratie, ça a été comme cela aussi.
      Vous savez, la démocratie est une chose qui s’invite toute seule quand les choses vont bien. Quand tout le monde vibre au lême diapason. Donc pas besoin de vouloir précipiter les choses car on ne laitrisera jamais les contours et les détours et in se fait avoir par les pays qui sont bien enracinés dedans et qui ne cherchent qu’à nous maintenir dans le sous développement.

  • Très bonne initiative ! Il faut décryper le climat social afin que tout le Faso se penche comme un seul homme sur cette guerre qu’on a imposée. C’est à ce prix qu’on pourra lutter efficacement contre ces terroristes et sauver notre cher Faso. Si quelqu’un fait quelque-chose de pas normal, il y a la justice pour s’en charger ou bien la justice a été dissoute ? Il ne faut pas créer d’autres fronts ajoutés à ceux du torrorisme par des méthodes barbares à la Pinochet ou Poutine, etc. On peut bien s’entendre pour bien faire face à nos ennemis communs que sont les terroristes et leurs financiers. Dans tous les cas, l’histoire en jugera au temps opportun.

  • Bonjour famille .Tout comme la chanson sokka le dit "DRINK WATER AND MIND MY BUSINESS." I parait que meme les docteurs non pas compris ca que quand il ont visiter le frond ou se sont involontairement inititier au VDPisme.
    Paix au Burkina .
    En rappelle les operations se pousuivre "drop your arms Drink water and mind your business"

  • Excellente intervention et bravo pour la prise de parole du Collectif. Depuis quand a-t-on dans nos prisons, et je ne sais Dieu ou encore, des citoyens du pays arrêtés arbitrairement voire littéralement et sournoisement enlevés ? Je le redis, même si certains s’en offusquent, nous ne sommes plus en République de bananes. Que l’État respecte nos institutions et l’indépendance de la Justice, s’il est encore temps....

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