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Coupes africaines des Clubs : Au Faso, les saisons se suivent et se ressemblent

Publié le mardi 7 mars 2006 à 07h21min

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Comme on pouvait s’y attendre, en tout cas pour les plus réalistes, nos clubs sont une fois de plus ont, et dès le premier tour, des compétitions africaines. Au Faso donc, les saisons sportives se suivent et se ressemblent malheureusement.

C’est ce que viennent de nous prouver l’Union sportive de Ouaga (USO) et le Rail club du Kadiogo (RCK), qui devaient défendre les couleurs du pays des hommes intègres. Hélas, les Cheminots ont déraillé à

Alger où ils se sont inclinés, l’aventure s’est arrêtée pour eux juste au moment où elle venait de commencer. En ligue africaine des champions, le RCK est tombé à Alger face à l’Union sportive de ladite ville.

Après le nul (1-1) concédé sur ses propres installations sur le score d’un but à zéro face à l’USMA. De son côté, l’USO, qui avait à faire à l’Espérance sportive de Zarzis (un club tunisien) est allée offrir gracieusement à l’adversaire, 2 buts, sans en inscrire le moindre.

Au match retour, elle fut tout simplement contrainte au partage des points et ce, sur un score vierge. Du coup, nous revoilà renvoyés à nos chères études footballistiques.

Et comme d’habitude, il y aura toujours des excuses pour justifier telle ou telle élimination. Si ce n’est pas la pelouse qu’on accuse d’être synthétique ou impraticable, c’est le climat qu’on dit être inadapté (ou il fait trop chaud ou trop froid) quand on ne fait pas porter le chapeau à l’arbitre, lui reprochant de prendre fait et cause pour l’adversaire.

C’est à peine si les plus honnêtes et les plus lucides invoquent l’expérience des nôtres pour expliquer leurs contre-performances. Une chose est sûr, toutes ces jérémiades ne nous amènent nulle part. Il faut surtout revoir le travail fait à l’intérieur nos clubs et ne pas s’abriter derrière le prétexte douillet du "manque de moyens".

Regardez la folie des grandeurs qui anime certains joueurs dès qu’ils sortent la tête du lot : ce sont des dreadlocks, des boucles d’oreille, des gros shawarmas, la grande frime.

Et les dirigeants, de peur de voir « la nouvelle star » vite dévorée à grand renfort de piètres contrats dans des contrées au football douteux, se voient dans l’obligation de le vendre à des clubs européens de seconde zone.

En même temps qu’ils laissent partir ces talents émergents, c’est leur effectif qui se dégarnit. Or, si ces clubs ont pu se procurer une place pour participer aux compétitions continentales, c’est grâce à ces stars en herbe.

Et avant que les jeux ne soient faits, l’effectif se rétrécit comme une peau de chagrin. Et bonjour les scores insultants à l’extérieur. On oublie l’adage que dit que « qui veut voyager loin, ménage sa monture ».

A vrai dire, certains joueurs ont intérêt à redescendre sur terre et à se remettre sérieusement au travail. L’on ne devient pas une vedette du ballon rond en vidant chaque soir une demi-douzaine de Guinness Prado.

Ceux que l’on voit à la télé et qui brillent au firmament du sport-roi mondial, qu’ils s’appellent Konaldinho, Zidane, Messi, Drogba, Eto’o, Henry, Lampard et nous en oublions, sont presque des esclaves de leur profession.

Nous n’avons pas idée des privations qu’ils s’imposent à des travaux d’hercule qu’ils abattent, avec en sus, une vie saine. Et comme dit le dicton autant une femme doit souffrir pour être belle, autant un joueur doit souffrir pour être au top.

A travers les résultats de nos clubs sur l’échiquier continental ces cinq dernières années, l’on se rend compte que notre football a encore du chemin à faire. Si ce n’est pas en Libye que l’on va se faire ridiculiser, c’est au Maroc, en Algérie ou en Egypte que s’abat sur nous, le gourdin de la réal football.

L’on se rend compte que le semblant de succès atteint lors de la coupe d’Afrique des nations en 1998, n’est qu’un épiphénomène. Et la réalité de notre football, c’est ce que nous voyons présentement avec le niveau des clubs et même des Etalons.

Paradoxalement, c’est maintenant qu’il y a de l’argent dedans que notre football est, si on ose indigent, en tout cas pour ce qui est des résultats. On a comme l’impression que les générations actuelles sont moins motivés (psychologiquement), moins disciplinés, moins talentueuses même que leurs aînés et on se met à regretter l’époque des sap, de Sidiki Diarra, de Zoma Kuiliga, de Saboteur, de Kébé Kébé, de Laurent Ouédraogo, d’Antoine, de Balima Boureima, bref.

Toutes ces anciennes gloires qui nous ont valu quelques lauriers jadis et qui n’ont pourtant pas des duplex à Ouaga 2000 comme ces gamins que le ballon rond engraisse présentement mais qui ne le lui rendent pas bien. C’est la preuve que tout n’est pas affaire de chèques. Il y a lieu de revoir les choses en profondeur.

Il faut qu’on arrive à imposer une certaine discipline à nos joueurs, une autre politique managériale aux dirigeants de clubs, une autre philosophie dans la conduite des affaires. Ailleurs, ceux qui réussissent ne sont pas forcements les plus forts.

Ils ont sans doute su développer un dynamisme qui leur a permis de sortir des sentiers battus. Nous avons assez tiré des leçons de nos échecs, il est temps de mettre en applications ces enseignements pour que des prochaines compétitions africaines, nous sortions la tête haute.

Kader Traoré

L’Observateur

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