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Irrigation au Sahel : Le comité technique régional en conclave à Ouagadougou

Publié le mardi 20 février 2024 à 19h30min

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Irrigation au Sahel : Le comité technique régional en conclave à Ouagadougou

Après Nouakchott en 2023, Ouagadougou abrite les 20 et 21 février 2024, la 6e session du Comité technique régional (CTR) consacrée au suivi de la mise en œuvre du Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (PARIIS), officiellement lancé en novembre 2018. L’ouverture des travaux a été présidée par le secrétaire exécutif adjoint du CILSS, Dr Sylvain Ouédraogo.

Cette session se tient sans la présence du coordonnateur du Programme régional d’appui à la maîtrise de l’eau (PRA-ME), Clément Ouédraogo, rappelé à Dieu le 15 janvier dernier. Selon le témoignage du secrétaire exécutif adjoint (SEA) du CILSS, ce dernier a piloté en 2013 le processus de mise en place de l’Initiative pour l’irrigation au Sahel (2IS), dont le processus allait donner naissance au Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (PARIIS) ; qu’il a porté comme son « bébé », et qui fait la fierté du CILSS, des partenaires techniques et financiers et des populations. Une minute de silence a été observée en mémoire de cet intrépide combattant qui croyait fortement en l’irrigation, comme l’une des clés de l’avenir du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest pour la sécurité alimentaire.

Vue des participants

Cette session, sixième du genre, est consacrée au suivi de la mise en œuvre du PARIIS, qui s’est donné pour ambition, de réunir les conditions nécessaires pour tendre vers les objectifs qualitatifs et quantitatifs de la Déclaration de Dakar. Les membres du comité technique régional vont également passer à la loupe les solutions d’irrigations développées et échanger sur des recommandations et décisions en lien avec la suite du PARIIS.

Ce projet qui s’achemine vers la fin de sa phase actuelle est mis en œuvre dans six pays que sont le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad. Le principal bailleur de fonds est la Banque mondiale.

Les participants ont promis des échanges fructueux

En termes de performances, ce projet a permis d’obtenir des résultats flatteurs et laissé entrevoir des perspectives encourageantes pour les Etats du CILSS et même la sous-région. Dans son allocution, Dr Ouédraogo s’est réjoui du chemin parcouru, avec des résultats probants enregistrés sur le terrain qui, selon lui, changent le quotidien des populations dans les pays bénéficiaires. Les résultats atteints indiquent 11 328 hectares de terres aménagés/réhabilités par ce projet et mis à la disposition de 91 043 bénéficiaires directs, dont 49% de femmes. 34 334 acteurs et opérateurs terrain ont été formés sur plusieurs thématiques en lien avec la réalisation des investissements d’irrigation de qualité.

L’on note également que 68 898 hectares ont été étudiés, permettant ainsi de constituer un portefeuille important de projets d’investissements, en vue de la recherche de financements pour la réalisation desdits aménagements. En plus de cela, 34 cadres de concertations multi-acteurs nationaux et régionaux ont été mis en place, en appui à la mise en œuvre du projet et la co-construction de solutions d’irrigation dans les six pays. Une dizaine de solutions d’irrigation documentées, sont également à mettre à l’actif des acquis de ce projet.

Le secrétaire exécutif adjoint, Dr Ouédraogo, a dressé les réalisations du PARIIS

De même qu’un Service d’information régional sur les ressources en eau et l’irrigation (SIREI), mis en place et fonctionnel et qui permet de produire et diffuser des informations indispensables à des prises de décisions en matière d’investissement et de gestion saine de l’eau et de l’irrigation, au niveau de chaque pays et au niveau régional. « Ces résultats ont été obtenus grâce au dévouement et à l’engagement des équipes d’exécution et parties prenantes dans les pays, et grâce à l’appui de la Banque mondiale et du CILSS », estime Dr Ouédraogo.

Toutefois, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Des défis restent à relever. Les défis majeurs sont au nombre de quatre. Il s’agit de la poursuite de cette dynamique et la documentation des solutions d’irrigation restantes et cela dans le reste du temps du projet ; le renforcement du dynamisme des groupes de connaissance multi-acteurs pour faciliter le changement de comportement et la transition de l’ensemble des acteurs du domaine vers la mise en œuvre effective de l’approche innovant de solutions d’irrigation.

A cela, il faut ajouter la poursuite de l’opérationnalisation du Système d’information régional sur l’eau et l’irrigation, pour assurer le suivi des ressources en eau et l’irrigation à l’échelle de tous les pays du CILSS et de la poursuite du plaidoyer auprès des décideurs politiques et des partenaires technique et financiers, pour soutenir la mise à l’échelle des solutions d’irrigation.

Vue d’ensemble des participants

Face à ces défis, le SEA a lancé un appel aux partenaires désireux d’accompagner la région, à mettre les énergies en synergie, mobiliser les compétences, les savoirs faire et les ressources financières, pour faire de la maîtrise de l’eau, une priorité stratégique des Etats du CILSS. Ceci, en vue de réduire la vulnérabilité structurelle de la région face à l’insécurité alimentaire, au manque d’emplois et à la paupérisation des populations. D’ores et déjà, le CILSS, les pays et la Banque mondiale ont engagé des réflexions pour une seconde phase du PARIIS en vue de valoriser les acquis et mettre à l’échelle l’approche du projet comme réclamée sans cesse par les bénéficiaires directs.

Mais ce n’est pas tout. Conformément aux recommandations de la réunion des ministres en charge de l’irrigation des pays couverts par le PARIIS, tenue en décembre 2022 à Niamey, l’extension du projet à d’autres Etats membres du CILSS dans les phases ultérieures est aussi en réflexion. « Dans cette dynamique, des missions ont été conduites dans les quatre autres pays de l’UEMOA qui ne sont pas dans le projet initial et ces derniers ont exprimé tout leur intérêt à intégrer le processus PARIIS, dans les prochaines phases », a souligné le SEA.

Le coordonnateur régional du PARIIS, Frédéric Dabiré, a renouvelé ses remerciements aux équipes de la Banque mondiale, de la coopération espagnole, pour l’accompagnement

Le CILSS a été mandaté, pour assurer la coordination régionale du PARIIS. Frédéric Dabiré en est le coordonnateur. Il a révélé les leçons apprises dans la mise en œuvre de ce projet. De ses propos, on peut retenir que le développement de l’irrigation est essentiel pour aider les pays du Sahel à renforcer leur résilience, accélérer leur croissance et assurer la sécurité alimentaire dans la sous-région. Par ailleurs, la participation directe des parties prenantes à la planification et à la mise en œuvre des projets d’irrigation, accroîtrait l’appropriation et la durabilité des investissements.

En outre, le renforcement des capacités des acteurs clés tout au long de la chaîne de valeur et des institutions et agences nationales impliquées dans l’agriculture irriguée, est primordial. Enfin, les solutions d’irrigations adaptées, portées par les producteurs et appuyées par les partenaires pour des investissements viables, sont l’une des clés pour une transformation structurelle des politiques agricoles dans les pays. Les travaux de cette session s’achèveront le mercredi 21 février 2024.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lafaso.net

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