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Burkina/Transport : Le Projet de mobilité et de développement urbain des villes secondaires (PMDUVS) officiellement lancé

Publié le dimanche 18 février 2024 à 17h30min

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Burkina/Transport : Le Projet de mobilité et de développement urbain des villes secondaires (PMDUVS) officiellement lancé

Le ministère des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière a procédé, samedi 17 février 2024, au lancement officiel du Projet de mobilité et de développement urbain des villes secondaires (PMDUVS) à Bobo-Dioulasso. Financé par la Banque mondiale, ce projet interviendra à Kaya, Ouahigouya et Bobo-Dioulasso, et apportera une réponse conséquente aux défis de déplacement urbain des populations et des biens, dans une vision de développement urbain soutenable.

Né de la volonté de l’État burkinabè, le Projet de mobilité et de développement urbain des villes secondaires (PMDUS) vise à améliorer la mobilité urbaine, l’accès aux services de base et aux opportunités économiques, et à renforcer les capacités institutionnelles de gestion urbaine dans des villes secondaires sélectionnées au Burkina Faso que sont Bobo-Dioulasso, Kaya et Ouahigouya.

La mise en œuvre de ce projet impactera plusieurs secteurs dont ceux des transports, des infrastructures, de l’environnement et de l’éducation.

Vue des participants.

Ainsi, les activités phares du projet seront entre autres la professionnalisation et la modernisation du transport urbain à Bobo-Dioulasso ; la fourniture d’infrastructures urbaines sûres, résilientes, vertes et inclusives et de services socio-économiques ; la construction, la réhabilitation et l’amélioration des espaces publics qui comprend la création ou la préservation des forêts urbaines existantes et/ou des espaces verts afin de réduire la température et de contribuer à l’absorption du dioxyde de carbone ; la construction et l’équipement de salles de classe entièrement électrifiées par des panneaux solaires ; l’appui aux groupements de femmes et aux associations socio-professionnelles.

Frantz Drees-Gross, directeur régional infrastructures de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Grâce à son approche centrée sur la population incluant les personnes déplacées internes et les plus vulnérables, le projet permettra d’atteindre une population combinée des trois villes estimée à 1 430 000 personnes. Au terme, les autres bénéficiaires directs attendus sont entre autres 52% de la population totale des trois villes dont 200 000 personnes déplacées qui auront accès à des services de base améliorés, 300 000 personnes bénéficieront également d’un meilleur accès aux opportunités économiques, 20 000 personnes dont 12 000 PDI bénéficieront d’une formation professionnelle et de la fourniture de kits d’entreprise grâce au soutien apporté aux groupes de femmes et aux associations socio-professionnelles et 11 000 emplois journaliers seront créés durant la mise en œuvre du projet, dont 50% pour les personnes déplacées.

La Société de transport en commun (Sotraco) et l’Office national de la sécurité routière (Onaser) sont également des principaux bénéficiaires pour l’amélioration du système de transport urbain en commun et pour la réduction des accidents de la circulation. La présence de l’État sera renforcée grâce à l’amélioration de la capacité des villes à répondre aux besoins de la population, 90 kilomètres de canaux d’évacuation des eaux pluviales seront construits dans les zones inondables des villes urbaines bénéficiaires, 300 agents de l’administration publique et des collectivités territoriales seront formés aux niveaux central et local.

Anuûyirtole Roland Somda, ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière.

Soulager les villes d’accueil de personnes déplacées internes

Le lancement de ce projet intervient dans un contexte national marqué par des déplacements internes de plus de 2 millions de personnes, principalement des femmes et des enfants, partis des zones rurales pour s’installer dans des villes. En conséquence, les populations de certaines villes secondaires telles que Kaya et Ouahigouya ont plus que doublé, affaiblissant encore leur capacité à fournir des services sociaux de base.

Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, ministre d’État, ministre en charge de la Communication.

Comme l’a rappelé le ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Anuûyirtole Roland Somda, les défis de la mobilité urbaine dans les villes impactées par le terrorisme n’est pas à négliger. « À Bobo-Dioulasso, à Kaya et à Ouahigouya, nous observons une augmentation du nombre d’accidents de la route impliquant des déplacés internes. Les incidents où des véhicules entrent en collision avec des piétons déplacés sont devenus monnaie courante, entraînant des blessures graves, voire des pertes de vie tragiques », a constaté le ministre. C’est en ce sens qu’ils ont pris la mesure du problème et s’attèlent à renforcer les infrastructures de transport, assurer la sécurité des citoyens et promouvoir des solutions alternatives et durables de transport pour soutenir ces villes dans leur combat pour offrir à leurs citoyens une mobilité urbaine sûre, efficace et inclusive.

Le projet de mobilité et de développement urbain des villes secondaires à un coût global de plus de 124 milliards, financés principalement par la Banque mondiale. La signature des accords de financement a eu lieu le 20 octobre 2023 pour un montant de 124 871 254 305 francs CFA dont 95% par les fonds IDA du Groupe de la Banque Mondiale et 5% pour la contrepartie nationale.

Photo de famille.

La reconnaissance du gouvernement

Le premier ministre Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla a, par la voix de son représentant, le ministre d’État, ministre en charge de la Communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, traduit toute sa reconnaissance à l’endroit de la Banque mondiale pour l’aboutissement heureux de ce projet qui permettra de satisfaire des besoins prioritaires des populations et surtout celles vulnérables.

Selon Frantz Drees-Gross, directeur régional infrastructures de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, ce projet s’inscrit dans la stratégie de la Banque mondiale pour répondre aux facteurs de fragilité et de conflit au Burkina Faso et dans l’objectif global de l’institution qui est de mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée de manière durable. Aussi, il a encouragé les parties prenantes à s’orienter vers l’atteinte des résultats attendus qui pourront apporter une contribution significative au développement de la nation.

Laurent K. Kontogom, président de la délégation spéciale de la commune de Bobo-Dioulasso.

Selon le président de la délégation spéciale de la commune de Bobo-Dioulasso, Laurent K. Kontogom, le projet s’attaquera principalement aux infrastructures routières dans la ville de Sya. « Nous avons une rocade d’une longueur total d’environ 11 km qui sera réalisée. Elle permettra d’apporter des réponses aux besoins de mobilité. En termes de qualité des infrastructures et des moyens de déplacement, il est prévu le renforcement des capacités logistiques de la Sotraco, la réalisation d’écoles, l’accès à l’eau potable », a cité l’autorité communale.

Haoua Touré
Lefaso.net

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