Les événements de santé publique nécessitent une approche holistique globale qui permet de prendre en compte différents départements ministériels comme les ministères de la Santé humaine, de l’Environnement, des Ressources animales et bien d’autres départements ministériels, selon le ministre de la santé, Dr Robert Kargougou. Pour relever ce défi et dans le souci de faire face aux événements émergents de santé publique, le Burkina Faso a mis en place la plateforme nationale de coordination « One Health », en 2019, dont le but ultime est d’assurer la synergie et la complémentarité des actions des différents secteurs en vue de la prévention et la gestion de toute menace de santé publique.

Vue des participants lors de la cérémonie d’ouverture

Dans sa structuration, elle est composée de six organes dont l’organe suprême est le Conseil national présidé actuellement par le ministre de la santé. Pour rendre opérationnelle et fonctionnelle la plateforme nationale et ses démembrements à tous les niveaux, il s’avère nécessaire d’améliorer le fonctionnement de tous les organes. D’où la tenue de cet atelier de concertation avec les membres désignés des organes de la plateforme nationale de coordination « One Health ».

Le ministre de la santé, Dr Robert Kargougou

« Aujourd’hui, nous tenons une rencontre de concertation avec l’ensemble des membres désignés de ces différents organes pour faire en sorte que nous ayons d’abord cette prise de contact qui va nous permettre de mieux travailler ensemble. C’est également une occasion pour présenter la plateforme à tous ces membres désignés, de discuter autour des acquis de l’approche One Health au Burkina mais aussi et surtout des défis qui se présentent à nous », a souligné le ministre Kargougou. Parlant des acquis engrangés, le ministre de la santé a notamment relevé la mise en place formelle de la plateforme à travers la prise du décret gouvernemental avec un certain nombre d’organes comme le comité de pilotage dont la présidence est tournante. L’autre acquis, c’est le fait que les départements ministériels apprennent à travailler ensemble. Les défis à relever se situent au niveau de l’approche de travail synergique.

Dr Djéneba Ouattara à propos de la plateforme « Une seule santé en Côte d’Ivoire »

« Une épidémie comme la dengue que nous venons d’éteindre, il a fallu travailler avec les ministères en charge de l’environnement, des ressources animales. Mais il y a encore des gaps. Donc, oui nous avons des acquis mais surtout nous avons des défis que nous devons relever ensemble pour que l’approche One health soit véritablement une réalité dans notre pays », soutient le président du Comité national de pilotage. Dans son intervention, il a félicité et encouragé les acteurs et les partenaires techniques et financiers dont l’USAID à persévérer dans leurs actions car, dit-il, il s’agit d’un nouvel outil en cours de construction. En retour, le ministre de la santé a réaffirmé l’engagement du gouvernement à apporter l’appui nécessaire pour le succès de la mise en œuvre de l’approche One Health. « Au fur et à mesure que nous avançons, nous allons ensemble maintenir les acquis et corriger les imperfections de la santé humaine, environnementale et animale », a-t-il promis.

Photo de famille

Une équipe de la Côte d’Ivoire est venue partager ses expériences avec le Burkina Faso. En effet, suite à la flambée de la maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest, la « terre d’Éburnie » a mis en place en 2017, une plateforme multisectorielle dénommée « Une seule Santé » pour la prévention, la détection et la riposte aux menaces d’événements de santé publique. À ce jour, tous les organes ont été mis en place. Le Comité de veille est présidé par le Premier ministre. En terme d’acquis, il y a des motifs de satisfaction. « Nous avons un certain nombre d’années de fonctionnalité. Nous avons pu installer des plateformes départementales à travers tout le pays », a indiqué la coordinatrice du secrétariat de la plateforme multisectorielle « Une seule santé en Côte d’Ivoire », se réjouit Dr Djéneba Ouattara. Malgré ces acquis, des défis de collaboration multisectorielle entre les acteurs restent à relever. « Il faut que les équipes puissent travailler au quotidien ensemble afin de briser cette barrière entre les différents ministères pour qu’ensemble on puisse constituer une seule santé pour faire face aux épidémies », a-t-elle plaidé. Pour rappel, la présente rencontre de concertation devrait permettre de lancer les bases en vue de l’opérationnalisation des différents organes de la plateforme « One Health ».

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net