Au Burkina Faso comme un peu partout au sahel, le développement de l’irrigation souffre d’un manque de continuité dans les efforts de capitalisation, de dissémination des succès stories et d’une prise en compte des leçons tirées des échecs. Les solutions performantes développées et réplicables ne sont pas souvent appropriées par les acteurs et ne trouvent pas de financement. Face à ces difficultés, l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (2IS) a été instruite suite à la conférence de haut niveau sur l’irrigation au Sahel tenue à Dakar le 31 octobre 2013.

Mis en œuvre depuis janvier 2018 au Burkina Faso, le Projet d’Appui Régional à l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel-Burkina Faso (PARIIS-BF) est sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques (MARAH) à travers la Direction Générale des Aménagements agro-pastoraux et du Développement de l’Irrigation (DGADI). Il est financé par la Banque Mondiale et son objectif est de forger la résilience et accélérer la croissance au Sahel et en Afrique de l’Ouest à travers le développement de l’agriculture irriguée.

Du reste, la composante C du PARIIS, Gestion des Connaissances (GC), vise à collecter, produire et diffuser les informations utiles au sous-secteur de l’agriculture irriguée. Elle permet aux intervenants de l’irrigation de communiquer entre eux autour des solutions d’irrigation. C’est dans cette perspective que les membres statutaires du groupe de partage de connaissance national (GPCN) et des personnes de ressources qualifiées dans la mise en œuvre de la solution d’irrigation se sont réunis pour examiner et valider les documents de bonnes pratiques et de la solution d’irrigation périmètre irrigué de type semi-californien.

Dans son allocution d’ouverture, Silvain Kaboré, Chargé d’études au Ministère en charge de l’Agriculture, représentant le Secrétaire Général a déclaré que « dans un environnement de précarité et de non maîtrise des aléas climatiques, l’irrigation se présente comme un moyen pertinent de sécurisation, d’accroissement de la production agricole et de la valeur ajoutée, de création d’emplois et de revenus au profit des acteurs ruraux ».

Silvain Kaboré, Chargé d’études au Ministère en charge de l’Agriculture

Pour atteindre cet objectif, le PARIIS a mis en œuvre des solutions d’irrigations pour assurer une maitrise soit partielle ou totale de la ressource eau dans la production agricole. En documentant ces solutions, « le projet veut faire en sorte que tous les acteurs nationaux aussi bien ceux du public que ceux du privé puissent s’approprier toutes les connaissances qui sont mises à leur dispositions afin d’assurer une durabilité des systèmes irrigués et améliorer leurs performances », a laissé entendre Adolphe ZANGRE, Coordonnateur du PARIIS-BF.

Adolphe ZANGRE, Coordonnateur du PARIIS-BF

Les documents de solution d’irrigation disponibles contribueront de manière significative à harmoniser les approches d’intervention et à faciliter la mise en œuvre efficace et efficiente des sous-projets de bas-fond, des bassins de collecte des eaux de ruissellement et du périmètre irrigué semi-californien.

Les travaux de l’examen et validation des documents de bonnes pratiques et de la solution d’irrigation de type semi-californien se sont déroulés en plénière avec des présentations suivies d’échanges. Les contributions des participants ont été recueillies dans le but d’améliorer les documents finaux.

A l’issue des différentes présentation et contributions, les documents de bonnes pratiques et de la solution d’irrigation de type semi-californien ont été validés à l’unanimité. M. Silvain Kaboré, Chargé d’études au Ministère en charge de l’Agriculture a confirmé que le document validé pourra être pris en charge par le Ministère en charge de l’Agriculture au profit des différents acteurs.

Albéric Lionel BAYALA, Ingénieur d’Agriculture

Satisfait des conclusions, Albéric Lionel BAYALA, Ingénieur d’Agriculture participant à l’atelier a précisé « qu’en elles-mêmes les solutions d’irrigation désignent une approche holistique de mise en œuvre et de valorisation des périmètres irrigués. Omettre certains acteurs peut donc « gripper la machine » à un moment donné ». Pour lui en effet, il est davantage nécessaire de prendre en compte l’ensemble des acteurs, que ça soit les acteurs de mise en œuvre directe ou les partenaires techniques et financiers afin que les actions et les réponses soient coordonnées et synergiques.

Le Cabinet d’Etude et d’Appui-conseil en Communication (CEAC)