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Burkina Faso : Le forum national « Build girls power » réunit 66 filles de diverses régions à Zorgho

Publié le mercredi 27 décembre 2023 à 21h09min

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Burkina Faso : Le forum national « Build girls power » réunit 66 filles de diverses régions à Zorgho

Le forum national « Build girls power » qui clôture le programme d’activités de l’Initiative pananetugri pour le bien-être de la femme (IPBF) s’est ouvert ce mercredi 27 décembre 2023, à Zorgho, chef-lieu de la province du Ganzourgou, dans la région du Plateau-central. La vision de l’IPBF à travers ses activités est de construire le pouvoir des jeunes filles et des femmes au Burkina Faso. Partenaire technique et financier du projet “Construire le pouvoir des jeunes filles et des femmes au Burkina Faso’’, l’ONG OXFAM Burkina a cofinancé avec l’IPBF, le présent forum à travers son programme VLF.

L’IPBF, à travers sa vision ambitieuse, cherche à autonomiser les jeunes filles et les femmes, en les dotant des compétences nécessaires pour s’affirmer dans tous les aspects de la vie. Le forum « Build girls power » se veut selon la présidente de l’IPBF, Ezoma Juliette Nathalie Bakyono, un cadre de rencontre, de discussions, de partage d’expériences et de défis vécus par les 66 filles venues des régions du Centre-nord, du Centre-est, de la Boucle du Mouhoun et du Plateau-central. Cela, dans la perspective d’amener ces participantes à bâtir ensemble, ce qui pourrait contribuer à leur offrir un lendemain meilleur.

« Le forum “Build girls power’’ s’inscrit dans le cadre du projet “Construire le pouvoir des jeunes filles et des femmes au Burkina Faso’’ mis en œuvre depuis bientôt trois ans. Il vise à travailler sur le leadership des jeunes filles, à développer leurs confiances en elles, leurs prises de parole en public et leur offrir l’opportunité de discuter des problèmes qui les concernent », a déclaré madame Bakyono.

« Nous avons sensibilisé et formulé un plaidoyer à l’endroit des populations sur l’importance de la participation des filles et des femmes au développement du pays », Ezoma Juliette Bakyono, présidente de l’IPBF

Une activité à perdurer

Organisées en différents groupes autour de tables rondes, les discussions des participantes ont notamment porté sur l’éducation, la santé, l’égalité des sexes, l’entrepreneuriat féminin et bien d’autres sujets importants. Venue tout droit de la Boucle du Mouhoun pour participer au forum, Salimata Diallo est une élève en classe de 1re D vivant à Dédougou.

« Le forum qui nous réunit, va nous permettre de mieux assurer notre vie, en nous fournissant les voies et moyens de mieux préparer notre avenir », indique Salimata Diallo. Pour cette participante, la nation se construisant autour de la femme, former les filles au leadership, c’est assurer un meilleur avenir pour le pays.

« Je demande à ce que l’on multiplie ce type d’activité parce qu’elle permet d’éveiller l’esprit des jeunes filles », Salimata Diallo, participante au forum « Build girls power » de l’IPBF

Les actions de l’IPBF saluées par l’autorité locale

La cérémonie d’ouverture du forum a été présidée par le haut-commissaire de la province du Ganzourgou, Aminata Sorgho/Gouba. Elle a exprimé sa joie de voir l’IPBF s’engager avec autant de détermination dans une quête permanente du bien-être et l’épanouissement des filles et des femmes.

« Je salue les initiatives de l’IPBF qui entreprend les démarches nécessaires pour accompagner ces filles et ces femmes à défendre leurs intérêts et à surmonter les obstacles, en vue de développer leur capacité de résilience, de compétitivité et d’adaptation à toute sorte de situation », a souligné le haut-commissaire.

« Puisse ce forum tenir toutes ses promesses pour un véritable épanouissement de la femme au Burkina Faso », Aminata Sorgho/Gouba, haut-commissaire de la province du Ganzourgou

Le message de la marraine à l’endroit de ses filleules

Témoignant sa gratitude à l’IPBF pour avoir associé son image à cette activité qui promeut le leadership des jeunes filles, la Pr Valérie Rouamba/Ouédraogo, chercheure au département de sociologie à l’université Joseph Ki-Zerbo, a porté un message d’espoir à ses filleules. « À mes filleules, je leur dit de profiter des instants présents pour se construire un avenir meilleur. Un avenir meilleur, c’est celui dans lequel on se sent si bien et dans lequel on contribue efficacement », a mentionné la marraine.

Pr Valérie Rouamba estime aussi qu’il est nécessaire que la société accompagne ces jeunes filles pour aboutir aux résultats escomptés. Et elle leur a également donné quelques conseils devenir véritablement des femmes leaders. « Je leur demande d’avoir confiance en elles, de faire preuve de beaucoup d’humilité, d’avoir beaucoup de respect pour les générations qui les ont précédées. Car c’est l’expérience de ces générations-là qui va pouvoir les amener également à impacter les futures générations », a-t-elle prodigué.

« La femme a un corps biologique qu’elle doit respecter. Si vous le respectez, on vous respectera […] », Pr Valérie Rouamba/Ouédraogo, marraine des jeunes filles leaders

Les grandes articulations qui ont ponctuées ce forum qui dure 48h, sont essentiellement un talk-show et des sessions thématiques. Des activités de développement personnel et des panels sont aussi prévus. La cérémonie a été marquée d’un sketch animé par la troupe théâtrale de l’IPBF et d’une chorégraphie traditionnelle réalisée par la troupe Buudreem.

L’ONG OXFAM Burkina qui accompagne l’IPBF dans sa mission de promotion d’un féminisme inclusif et pour accroître les capacités de résilience des jeunes filles et des femmes, s’est réjouie de la mobilisation des participantes au forum. Clarisse Yaméogo/Ouédraogo a rappelé qu’OXFAM soutenait l’IPBF dans le cadre du projet Voix et leadership des femmes (VLF), dont elle en est la coordonnatrice.

« Lorsque les femmes prospèrent, toutes les sociétés en bénéficient, et les générations futures ont un meilleur départ dans la vie », Clarisse Yaméogo/Ouédraogo, coordonnatrice programme VLF à OXFAM Burkina

« Oxfam s’est engagée dans la quête d’un mieux-être pour les personnes notamment celles les plus vulnérables. C’est pourquoi le projet VLF a été réfléchi pour soutenir les femmes, susciter leurs prises de décisions dans les politiques publiques, changer les normes sociales négatives, et améliorer la vie des communautés », a fait savoir madame la représentante d’OXFAM.

Le projet VLF

Pour rappel, selon OXFAM, le projet VLF entamé en 2019 au Burkina Faso, accompagne actuellement 53 Organisations de défense des droits de femmes (ODDF), dont 15 en fonds pluriannuel, 10 en fonds d’innovation, 28 en fonds réactif. Cela, à travers des activités de renforcement de capacité via le processus d’autodiagnostic organisationnel, le suivi rapproché des équipes d’Oxfam et la co-création de plans de renforcement de capacités.

Les participantes en plein jeux de leadership

En termes de résultats atteints, l’ONG note des avancées significatives depuis le lancement du projet. Ces résultats sont perceptibles notamment en matière de renforcement du leadership féminin, de l’autonomisation des femmes et des filles, de l’inclusion des personnes vulnérables, et de la réduction des violences basées sur le genre (VBG). Ils sont aussi visibles sur le plan de la prise en charge intégrée des femmes et filles survivantes des VBG, à l’élimination des mariages précoces et forcés et à la médiation sociale, etc.

Ainsi, renchérit OXFAM, des actions de sensibilisation aux formations, en passant par les plaidoyers et des actions d’interpellation, les initiatives de l’ensemble des ODDF soutenues par le projet VLF, ont permis de toucher directement jusqu’à présent 192 796 personnes dont 79% de femmes.

Hamed Nanéma
Lefaso.net

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