Burkina / Faune : Des promoteurs de l’élevage ex-situ réunis à Ouagadougou pour la promotion du métier
LEFASO.NET

Le ministre de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement, Roger Baro, a lancé les travaux de concertation sur l’élevage ex-situ des faunes, ce vendredi 15 décembre 2023, à Ouagadougou. C’est une rencontre qui réunit les acteurs de la promotion de la faune.
De mémoire d’homme, c’est une occasion historique. « C’est vraiment une première rencontre qui réunit les acteurs qui essaient de promouvoir l’élevage de la faune en dehors de leur lieu de conservation », se remémore le colonel Dieudonné Yaméogo, directeur de la faune et des ressources cynégétiques.
L’objectif de cette rencontre, selon Dieudonné Yaméogo, c’est de passer en revue les difficultés qui minent ce secteur d’activité afin de trouver des solutions pour faire prospérer l’activité. « Beaucoup de gens pensent qu’il est difficile d’élever des animaux sauvages, alors que cela est possible », a-t-il indiqué.
« L’élevage ex-situ est une alternative… »
Tout en saluant la tenue de cet atelier, le ministre de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement, Roger Baro, a notifié qu’au Burkina Faso, il y a deux situations de faunes. « Il y a la faune que nous retrouvons dans les aires protégées et classées ; et la faune dont on peut faire l’élevage ex-situ, c’est-à-dire sur un espace où il y a des hommes », a-t-il expliqué.

A en croire le ministre, avec le contexte du Burkina Faso marqué par la crise sécuritaire, malgré la montée en puissance de l’armée, il y a des zones où la faune est difficile d’accès. « Nous avons compris que l’élevage ex-situ est une alternative pour nous permettre d’avoir de la viande sauvage à l’espace d’habitation et de contribuer à l’amélioration de condition de vie des populations par la génération de sources de revenus », a-t-il affirmé.
Manque de politique
Pour le colonel Dieudonné Yaméogo, le secteur de l’élevage ex-situ connaît plusieurs difficultés. « Beaucoup de promoteurs font le travail dans l’illégalité, et par méconnaissance des textes qui régissent ce secteur d’activité », a-t-il fait remarquer. Il a également noté l’absence de compétences pour encadrer l’activité.

Sur le plan vétérinaire, il manque de compétences pour dispenser de meilleurs soins aux cheptels qui se trouvent dans les fermes d’élevage faunique, a énuméré Dieudonné Yaméogo, avant d’ajouter qu’il n’y a pas une politique nationale pour promouvoir l’activité.
Cet atelier est une occasion de partager des expériences. « Nous invitons les acteurs à réfléchir pour que nous puissions trouver des solutions durables et qu’au Burkina Faso, nous puissions avoir l’alternative entre la faune qui est dans les aires protégées et la faune ex-situ, à côté de nos habitations », a exhorté le ministre Roger Baro.
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net