Burkina : « Ce n’est pas facile de vivre de son art au pays. Ce n’est pas facile d’être une star avec des tapettes (tongs) », se lâche Lazare Minoungou, Sotigui d’Or 2023
Il est incontestablement une des figures du cinéma burkinabè et africain qui ont réussi à graver leur image dans la mémoire, notamment des cinéphiles et des adeptes du théâtre. C’est donc sans surprise que Lazare Minoungou, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été désigné « Sotigui d’Or 2023 », le 11 novembre 2023, aux « Sotigui Awards 2023 », cérémonie de récompenses des acteurs du cinéma africain et de la diaspora. Lazare Minoungou a ravi la vedette pour son jeu d’acteur dans le film ‘’Sira’’ de la réalisatrice Apolline Traoré, Etalon d’argent au FESPACO 2023. Quelques jours après son sacre, il revient sur ce que représente pour lui cette haute distinction, revisite le chemin parcouru et dévoile ses perspectives.
Lefaso.net : Quelles sont les premières pensées qui vous ont traversé la tête, quand vous avez été distingué aux Sotigui Awards ?
Lazare Minoungou : J’étais très étonné d’avoir été sacré Sotigui d’or. Déjà, être Sotigui du meilleur acteur de l’Afrique de l’ouest, c’était déjà une immense reconnaissance. Avant même cela, la nomination, pour moi, c’était une reconnaissance du métier de l’acteur. Je pense que l’académie des Sotigui est vraiment un événement très important pour nous les acteurs, parce que nous n’avions pas une fenêtre qui s’ouvre pour permettre à des acteurs comme nous d’être reconnus sur le plan national, mais aussi international. Et quand j’ai été sacré Sotigui d’or, j’étais vraiment très étonné, surpris et en même temps, subjugué par cette immense reconnaissance nationale et internationale. Je ne m’y attendais pas.
Pourquoi ce prix vous a-t-il surpris ?
J’étais surpris, parce que c’était la première fois que j’y participais. Et parce que dans notre milieu, nous exerçons notre art de façon simple. Il n’y a pas de compétition. J’étais donc heureux et à la fois gêné d’être dans une sorte de compétition parce que chez nous, tout le monde mérite sa place. Et comme je le disais, j’étais à une table-ronde et c’est mon tour qui est juste arrivé.
Comment vous vous êtes retrouvé à jouer ce rôle dans le film "Sira" de Apolline Traoré ?
Auparavant, je n’avais jamais joué avec Apolline Traoré. Elle a fait beaucoup de productions de longs métrages, de séries. Je ne la connaissais pas. J’étais juste assis et j’ai vu mon téléphone sonner. J’ai décroché et il se trouvait que c’était Apolline Traoré à l’autre bout du fil. Elle m’a expliqué qu’elle préparait un long métrage et que dans ce long métrage, il y avait un personnage pour lequel elle pensait à moi. Et je lui ai demandé pourquoi moi, parce qu’on ne se connaissait pas. Elle me répond qu’effectivement, je n’avais jamais joué dans un de ses films, mais qu’elle connaissait mon travail, mon sérieux.
Et c’est parti de là. J’ai demandé à lire le scénario et quand j’ai fini de le lire, elle m’a précisé que je vais jouer le rôle de Yéré (il a été dans le film, le bourreau de l’actrice principale, Sira : ndlr). Et Yéré était quand même dur comme personnage, immonde. Et je lui ai demandé pourquoi elle me choisissait, moi, pour ce rôle. Elle m’a expliqué que c’est dû au feeling, au visage, au faciès. C’est avec elle j’ai su que j’ai un faciès particulier (rires).
Il se raconte que les conditions de tournage étaient assez difficiles …
Les conditions de travail étaient assez éprouvantes. Déjà, pour Apolline, psychologiquement, ce n’était pas facile parce que son film devrait être tourné ici au Burkina Faso. Et le contexte d’insécurité ne permettait pas d’avoir accès au Sahel et au désert ; puisque que le film se passe dans le désert. Et par la suite, elle a essayé d’être au Niger, à côté. Là aussi, ce n’était pas possible ; étant donné que toute la bande sahélo-sahélienne est attaquée par le terrorisme. Du coup, elle ne savait quoi faire.
Il a fallu transporter tout le monde, le décor, le matériel, les techniciens en Mauritanie, une zone un peu plus calme. Et là-bas aussi, ce n’était pas facile ; parce que nous étions sous 55 degrés celsius parfois. Dans le dessert, il fait très chaud. Mais on a eu un accueil chaleureux. C’est un pays où il ne pleut pas. Mais quand nous sommes arrivés, il a plu pour la première fois.
Les conditions de tournage étaient compliquées, parce que quand nous sommes arrivés, il pleuvait presque que tout le temps. Apolline Traoré eu des difficultés, parce qu’elle avait un budget pour tourner au Burkina Faso seulement. Donc, vous imaginez que c’est avec ce budget qu’elle devait transporter tout le monde jusqu’en Mauritanie, ce n’était pas facile.
Que représente ce prestigieux prix pour vous, qui êtes influencé par des comédiens comme Sotigui Kouyaté, Amadou Bourou, Jean Drèze, Patrick Brull, qui furent en même temps vos maîtres en jeu d’acteur ?
Ce sont mes maîtres en jeu d’acteur, parce que j’ai commencé avec eux à travers le théâtre. C’est le théâtre qui m’a introduit dans le cinéma. Je suis de ceux qui pensent qu’au niveau du théâtre, il y a un travail plus profond au niveau du jeu d’acteur et moi, je suis passionné par le jeu d’acteur. J’adore beaucoup le jeu d’acteur et Amadou Bourou, c’est l’un des maîtres du jeu d’acteur. Sotigui Kouyaté aussi par le cinéma, et plein d’autres. J’ai été influencé par ces personnes et même dans ma maison, j’ai des photos de ces acteurs. Ce sont des personnalités artistiques, cinématographiques, qui m’ont vraiment inspiré à continuer le travail.
Pensez-vous que ce prix va contribuer à changer quelque chose dans votre quotidien, votre carrière ?
Forcément, ce prix va changer quelque chose dans ma carrière ; parce que c’est un prix national et international. Cela me donne plus de visibilité. Dans tous les pays ayant participé à ce Sotigui, on sait qui a été récompensé par le Sotigui d’or. Je ne dis pas que je suis meilleur que les autres, mais cela me permet une grande visibilité. Quand tu ajoutes ce prix à ton CV (curriculum vitæ ), cela fait quelque chose de plus.
Vous êtes un artiste aux multiples facettes : on vous connaît comédien, mais aussi auteur, conteur, formateur. Comment Lazare Minoungou se définit-il, lui-même ?
Moi, je me définis comme un acteur, tout simplement. Pour moi, un acteur, c’est un ensemble de choses ; puisque je viens du théâtre. Je suis aussi conteur. Pour moi, quand tu exerces un métier en tant qu’acteur, comédien de cinéma, à un moment donné, tu as envie de transmettre. Et c’est là que vient la formation. Je ne vais pas être égoïste et exercer mon art tout seul. Je veux aussi que la jeune génération puisse profiter de mon expérience et c’est pour cela que je passe toujours à la formation. L’écriture aussi est quelque chose de très important pour moi, parce que j’ai des rêves et des projets et donc, du coup, j’écris des pièces de théâtre qui sont montées. Dernièrement, ma pièce de théâtre "Jour j-0" est montée au Niger et au Bénin. Je suis aussi dans l’écriture de scénarios. En fait, je touche à tout.
Laquelle de ces disciplines (cinéma, théâtre, conte) préférez-vous ?
Le socle étant le jeu d’acteur, je prête mon jeu d’acteur à toutes les disciplines qui viennent au-dessus. Mais, je suis vraiment un acteur de théâtre, fondamentalement.
Comment êtes-vous venu aux arts de la scène ?
Il faut dire que l’influence familiale a joué. Mon frère aîné m’a devancé (Etienne Minoungou, ndlr). C’est lui qui m’a permis de savoir ce que c’est que le théâtre. Après le baccalauréat, je suis allé en sociologie à l’Université de Ouagadougou. Avec la galère, tu arrives et on t’explique que la sociologie est l’étude des cas sociaux. Et moi, je me rends alors compte que j’étais en train d’étudier mon propre cas (rires). Après la deuxième année, je suis allé au Théâtre de la Fraternité de Jean-Pierre Guingané et c’est là que tout a commencé. Mais, c’est Etienne qui a influencé mon entrée dans ce milieu de l’art.
C’est donc de là qu’est venu le déclic ?
Déjà, à l’école primaire, je faisais des spectacles de « one man show » en classe. Je participais à des concours de théâtre. Notre père est assez comique, il se met en scène, même si ce n’est pas dans un cadre professionnel. Je pense que l’inspiration vient de là. Le point de déclic, c’est à Tenkodogo, quand je fréquentais le CM2, il y avait une famille très riche, les « Diao » (nom de famille, ndlr). Ils possédaient un grand hôtel et une vaste cour. Ils étaient parmi les premiers à avoir une télévision noir et blanc. Par les interstices de son mûr, nous partions regarder la télévision. Et c’est là que j’ai vu le film "Wendemi" de Pierre Yaméogo et que j’ai découvert l’acteur Abdoulaye Komboudri. Et depuis ce jour, je rêvais d’entrer dans ce métier.
Parlez-nous de votre parcours artistique, avez-vous fait une école d’art ?
J’ai commencé par le Théâtre de la Fraternité. Et toute de suite, on s’immerge dans le jeu d’acteur, parce que Jean-Pierre Guingané travaille avec ses comédiens sur le tas. Il n’y a pas de formation tout de suite. Les formations viennent plus tard. Nous avons commencé par le théâtre de sensibilisation, le théâtre-forum où on jouait des pièces pour sensibiliser les populations par rapport à tel fléau, telle injustice, tel événement.
Et donc, j’ai commencé le théâtre comme cela, sans formation. Je crois que c’était la meilleure façon : tu apprends sur le terrain et après, on te donne les rudiments du métier. Après, je suis allé au CITO (Carrefour international de théâtre de Ouagadougou) où j’ai continué à jouer au théâtre tout en faisant des figurations, des seconds rôles. La difficulté aussi, il faut qu’on le soulève, est que ce n’est pas facile de vivre de son art au pays, alors que moi, j’étais très passionné et je voulais vivre de ça.
Ce n’est pas facile d’être une star avec des tapettes (rires). Il y a une famille à nourrir. Cela m’a fait beaucoup réfléchir sur ce que je veux, sur comment faire pour améliorer mon travail. Par le goût du hasard, j’ai commencé à voyager avec le Théâtre de la Fraternité, d’autres pièces de théâtre et le conte en Europe. Et les conditions en Europe étaient vraiment favorables pour des acteurs passionnés comme nous. Et c’est pour cela que, tout naturellement, je ne m’en cache pas, je me suis installé en Europe pour mieux vivre de mon art.
Mais en ayant toujours une âme vers mon pays ; c’est-à-dire que les privilèges et les statuts de l’artiste que j’ai en Europe, j’aimerais les avoir en étant chez moi. Et comme je n’avais pas toutes ces conditions réunies, j’étais obligé de rester là-bas, sinon, j’allais mourir de faim. Mais toujours est-il que je prépare toujours mon retour. C’est pour cela qu’étant en Europe, je reviens souvent au pays pour le théâtre et le cinéma. Je suis revenu pour participer au tournage de "Le charognard" de Abdoulaye Dao, "Katanga" de Dany Kouyaté, "Sira" de Apolline Traoré et "Une si longue nuit" de Delphine Yerbanga. Tout cela pour dire que j’ai mon esprit et mon âme au Burkina Faso.
Votre famille compte des artistes d’exception : il y a votre frère aîné Etienne et vous… Peut-on dire que l’environnement familial y est pour quelque chose ?
Étienne, il était tellement impliqué dans la culture, c’est un ‘’psychopathe’’ de la culture (rires). C’est quelqu’un de très passionné. Il est tellement passionné qu’il provoque une sorte d’attraction autour de lui. J’ai été tellement influencé par sa passion… L’exception, c’est la passion, la volonté qui nous définissent. Quand on trouve sa voie et quand on l’exerce avec passion, cela donne toujours des résultats. Et comme le dit Paulo Coelho, quand on veut une chose, tout l’univers conspire à nous permettre de réaliser notre rêve. C’est pour cela qu’à chaque fois que je travaille avec les jeunes, je leur dis qu’il ne faut pas venir au théâtre parce qu’ils n’ont pas autre chose à faire. Il faut avoir l’amour du travail, parce que ce n’est vraiment pas facile, il faut en avoir la passion, parce que c’est la passion qui peut nous amener loin.
Pouvez-vous nous raconter une ou deux anecdotes qui ont été des faits marquants de votre carrière ?
(Rires). Je devais jouer dans un film de Brahima Traoré à Sahélis, avec Dany Kouyaté. J’étais encore au Théâtre de la Fraternité. J’avais avec eux un projet de film bien payé à l’époque, c’était 650 000 francs CFA. J’avais un rôle à jouer. Je crois que c’était un long métrage sur l’or, etc. J’ai refusé finalement le rôle parce que Jean-Pierre Guingané nous emmenait en France. Il fallait choisir entre 650 000 francs ou monter dans un avion pour aller en France pour tourner, il n’y a pas match. Et donc, je suis parti à la tournée. Et j’ai, comme si j’étais un acteur professionnel, dit à Brahima Traoré que je n’étais pas disponible. Je suis parti en France et on a fait trois semaines.
Quand nous sommes revenus, on ne nous a rien donné. Tout ce qu’on a eu, c’était juste profiter de l’avion. C’était du bénévolat, mais nous, on ne le savait pas à l’époque. Pour nous, bénévolat ou pas, prendre l’avion pour l’Europe, c’était déjà immense. Sauf que je suis revenu à l’aéroport de Ouagadougou et n’avais même pas d’argent pour prendre le taxi. Heureusement, pendant que je tirais mon sac, ironie du sort, j’ai croisé le même réalisateur Brahima Traoré. Il me dit « alors, le parisien, c’est comment ?
Tu ne prends pas de taxi ? Je n’ai rien dit et il a vite compris. Il m’a pris dans sa voiture pour me déposer à la maison. Je lui ai demandé s’il pouvait me reprendre. Il m’a expliqué que ce n’est pas comme cela que les choses se passent. Que les rôles étaient déjà distribués et que tout ce qu’il pouvait faire, c’est de me trouver un petit rôle. C’est ce qui m’a permis d’avoir 150 000 francs. Il m’a donné séance tenante une avance et je suis allé dans une alimentation pour acheter des chocolats pour offrir aux proches parce que, je n’avais rien ramené de l’Europe (rires).
Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?
Ce qui me plaît dans le métier, c’est parce que c’est une zone de défis. C’est un métier libéral. Ce qui veut dire que ce n’est pas facile. On n’est pas assis de façon aisée pour dire que je compte sur tel salaire en fin de mois. Il n’y a rien de rassurant. C’est ce terrain glissant qui te donne l’espoir. Pour moi, quelqu’un qui n’a plus d’espoir, c’est quelqu’un qui ne vit pas. Moi, j’ai toujours envie d’avoir de l’espoir, des défis à relever et c’est cela qui me maintient dans le métier. Et je crois que l’art a sa raison d’être dans la société. Il est très important dans la société, parce que c’est une fenêtre qui s’ouvre soit pour expliquer les maux de la société, soit pour égayer et permettre aux gens de comprendre la vie et la société.
Parlant justement de comprendre la société, comment voyez-vous la contribution des artistes du cinéma et du théâtre à la résolution de la crise que le Burkina traverse ?
Pour commencer, je dirai que c’est pour cela j’ai participé à ce projet de Apolline Traoré avec beaucoup de passion, parce que le film traite d’un sujet d’actualité qui est le terrorisme. Je crois que chaque acteur a, quel que soit le secteur dans lequel il évolue, sa contribution pour son pays. Quand un pays traverse un fléau comme ça, je crois qu’on doit laisser tout tomber et nous focaliser sur la résolution de la crise qu’il traverse. Et moi, j’étais content de travailler avec Apolline sur ce projet et aussi de voir que le film de Delphine Yerbanga parle de terrorisme et ses implications. Vous savez qu’avec le terrorisme, on a beaucoup de maux qui se sont développés.
Il y a des gens qui meurent de faim, la situation crée du banditisme, etc., et je crois que chaque acteur, qu’on soit acteur de la musique, acteur du cinéma, du théâtre, de la peinture, doit se rendre compte de notre temps ; c’est-à-dire montrer aussi à la génération future ce que nous avons traversé en tant qu’artistes, ce qu’a été notre contribution à la résolution de la crise. Nous n’avons pas des armes pour aller sur le terrain, mais nous avons d’autres armes qui sont la sensibilisation de la jeunesse à ne pas aller se donner aux gens qui recrutent parce qu’on leur fait rêver d’argent et de religion. Je pense que c’est le plus important.
Pour un jeune qui veut devenir comédien et qui vient vous voir pour demander conseils, que lui diriez-vous ?
Aux jeunes qui veulent faire du cinéma ou du théâtre, la première question que je pose, c’est ce qu’ils font. Il y a beaucoup qui sont à l’école, au lycée et d’autres à l’université. Pour moi, il faut d’abord avoir un bagage assez suffisant pour attaquer ce métier, parce qu’on ne vient pas de nulle part. Il est vrai que nous nous exprimons en français, mais pour lire un texte de théâtre et le décortiquer, il faut avoir un minimum de bagages intellectuels, d’analyse, d’interprétation des personnages pour pouvoir y entrer.
Je leur conseille d’abord, s’ils sont en études, qu’ils les poursuivent et pourquoi pas décrocher des diplômes pour avoir suffisamment de bagages et de responsabilités. En ce moment, quand ils iront au théâtre ou au cinéma, ils pourront se dire qu’ils savent pourquoi ils y vont. Beaucoup commettent l’erreur d’y rentrer, et ne peuvent pas produire d’écrits, donner des formations, interpréter un rôle.
Et c’est ce qui fait que souvent, il y a des mauvais acteurs parce que tout simplement, ils interprètent mal les personnages, ils n’ont pas les clés. Je leur dis en dernier ressort de faire une formation de théâtre, de prendre des cours de théâtre parce que cela aide beaucoup. Qu’ils sachent surtout que ce n’est pas un métier facile ; il y a la galère, il faut persévérer, il faut avoir la passion et peut être un jour, ça ira.
Qu’est-ce qu’un acteur de théâtre et de cinéma peut-il avoir comme distraction, quand il ne travaille pas ; puisque son travail, c’est la distraction des autres ?
Quand on travaille, on est en distraction et quand on ne travaille pas, on est à la maison, comme tout le monde. On va parfois au cinéma, on s’intéresse à tout ce qui se passe autour de nous. On voyage un peu, si on a les moyens. On a un autre regard quand on sort. Même quand on ne travaille pas, on est toujours à la recherche d’un sujet. Dans la rue par exemple, une dispute peut nous inspirer. Quand on est passionné, on est perpétuellement à la recherche de l’inspiration à travers la vie quotidienne.
Quels sont vos projets artistiques à court et moyen termes ?
A court terme, il y a le film Katanga dans lequel j’ai joué avec un rôle assez important et qui va venir au FESPACO. Il y a le film de Delphine Yerbanga, une réalisatrice qui travaille à la télévision. J’ai des projets d’écriture de scénarios ; parce qu’à un moment, quand tu joues, tu as des idées. Je me suis mis à la formation. Je vais terminer ma formation au niveau de l’écriture de scénario. Je fais aussi une formation bientôt pour la réalisation, parce qu’à un moment donné, j’ai envie de passer derrière la caméra.
Mes projets aujourd’hui, c’est écrire, réaliser. Je vais aussi tourner dans une série à Paris. Je reste ouvert à toute proposition. Il ne faut pas se dire que comme j’ai eu le Sotigui d’or, on ne peut plus m’appeler parce que je coûte cher. Je viendrai au pays, quel que soit le projet, si le scénario me touche beaucoup et si les conditions basiques sont réunies.
Entretien réalisé par Désiré Sawadogo