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Education bilingue : Radioscopie d’une décennie

Publié le vendredi 24 février 2006 à 06h34min

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Pour l’extension géographique et linguistique de l’éducation bilingue, le ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation a commandité une évaluation de l’expérimentation du programme de l’OSEO dans ce domaine. L’atelier de restitution a eu lieu le jeudi 23 février 2006 dans la salle de conférences de la DRDP au sein du lycée Bogodogo.

Après l’échec de la réforme de l’éducation de 1979 à 1984, qui introduisait l’utilisation des langues nationales mooré, dioula et fulfuldé, aux côtés du français, comme langues d’enseignement, le MEBA en partenariat avec l’OSEO a conduit la phase pilote de l’éducation bilingue de 1994 à 1998. Fort des résultats satisfaisants de cette expérimentation, l’Œuvre suisse d’entraide ouvrière (OSEO) et les partenaires techniques et financiers du MEBA se sont inscrits dans une dynamique de l’extension géographique et linguistique de cette innovation pédagogique. Le nombre d’écoles bilingues est ainsi passé de 2, en 1994-1998, à 115 à la rentrée scolaire 2005-2006.

Ces écoles, implantées dans 28 provinces, couvrent 13 régions et utilisent huit (8) langues nationales aux côtés du français. La méthode d’enseignement qui lie la théorie à la pratique, et l’acte d’apprendre à l’acte de produire ; la disponibilité et la bonne qualité des matériels didactiques, la bonne expérience des enseignants et des encadreurs pédagogiques, sont, entre autres, les facteurs qui donnent à l’éducation bilingue un taux de réussite au CEP en seulement 5 ans de scolarité, toujours supérieur à celui des écoles classiques.

C’est ce qui, semble-t-il, expliquerait la multiplicité des demandes de transformation des écoles classiques en éducation bilingue, faites par les communautés locales. Toutefois, cette réforme ne se fait pas sans difficultés. Ce sont : le problème d’intercompréhension entre les dialectes , la non-disponibilité et la complexité des programmes d’enseignement ; la non-prise en compte des spécificités de l’éducation bilingue dans les évaluations scolaires, pour ne citer que celles-là.

A en croire le ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, Odile Bonkoungou, son département veut s’entourer de toutes les précautions en matière de l’éducation bilingue, vu l’option politique du gouvernement quant à ce qui concerne les langues d’enseignement et la réforme des curricula en perspectives. C’est dans ce sens que le MEBA a commandité cette évaluation, qui a été confiée à l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA) et à des consultants nationaux notamment, Martin Nabollé ; Norbert Nikièma, Ignace Sandwidi et Judith Tapsoba.

Les acteurs de l’éducation qui se sont retrouvés pour la restitution de cette évaluation ont apporté leurs contributions pour améliorer la situation évoquée plus haut. Pour le ministre délégué auprès du MEBA, chargé de l’Alphabétisation et de l’Education non formelle, Amadou Diemdioda Dicko, d’autres concertations suivront pour voir l’expérience des écoles communautaires et d’autres associations, qui excellent dans l’éducation bilingue, notamment tin-toa dans l’Est, en vue d’avoir un patrimoine national cohérent en la matière.

Abdou Karim Sawadogo

Observateur Paalga

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