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Procès dit "Charbon fin" : Le rapport de l’expertise judiciaire n’est pas sincère", lance l’expert Yonli

Publié le mardi 7 novembre 2023 à 22h55min

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Procès dit

L’audience du procès dit "Charbon fin" a repris ce mardi 7 novembre 2023 au Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga1. Dès l’entame, le parquet a souhaité poser quelques questions à M. Yonli. Une requête qui a ete acceptée par le tribunal.

Dans la cargaison est-ce qu’on peut avoir les taux que vous avez relevés ?"
"Nous avons trouvé des taux de 40% qui sont au-delà des 20%. Scientifiquement, cela ne peut pas être du charbon fin", répond l’expert du parquet.

"Si on se réfère à la façon dont le charbon fin a été traité par IAMGOLD Essakane SA, est-ce qu’on peut se retrouver avec de tels taux ?", poursuit le parquet.
"C’est rigoureusement impossible", atteste formellement M. Yonli.

"Est-ce que le processus de traitement est allé à son terme ? " demande le parquet.
"Non. Si elle avait suivi toutes les étapes, on ne se retrouverait pas avec de tels taux. L’étape de lavage n’a pas été effectuée", fait-il savoir.

"En quoi est-ce que ces cargaisons sont en dominance autre chose que du charbon fin ? ", relance le parquet.

"Il y avait effectivement des aspects différents du charbon fin. Parce qu’il n’y avait pas de carbone. Donc, ce n’était pas du charbon fin. Le caractère composite de la cargaison ne pose aucun débat. C’est du minerai", répond M. Yonli.

"De quelle taille était le tamis utilisé par les experts et Essakane SA ?" renchérit la parquet

"Le tamis utilisé par IAMGOLD Essakane SA est de 650 microns alors que lors de l’expertise, c’est un tamis de 630 microns", détaille-t-il.

"Est-ce que le système de Essakane est défaillant ?, demande le parquet." "Le système de Essakane n’est pas défaillant. Il a montré ses performances", a-t-il déclaré.

À la suite du parquet, l’avocat de l’État prend le relais pour ses questions :

"Est-ce qu’il y a des anomalies par rapport aux sacs ?

"Oui. Il y avait des anomalies dans les sacs. Nous avons aussi constaté que les données des masses humides étaient sous-estimées. Il y a des sacs qui avaient commencé à se dégrader. Cela veut dire que la substance chimique qui y était avait commencé à attaquer les sacs".

"Est-ce qu’à l’étape de l’analyse, la mine a assisté à tout ce que vous dites ?" "Non. La mine n’y a pas participé".

"Les différences de taux observées sont-elles dues à l’utilisation d’une balance certifiée par l’ABNORM ?"

"Sans aucun doute. Mais je ne saurais me prononcer sur la qualité de la balance de Essakane".

Me Farama, prenant la parole, est revenu sur l’article 261, alinéa 117 de la loi pénale qui est la base légale permettant à M. Yonli de se présenter à la barre pour éclairer le tribunal. Il en est de même pour Me Lalogo. Lui il soutient que son exposé a éclairé l’ensemble des parties.

Pour couper court aux débats de légitimité et de légalité de M. Yonli à ce procès, le tribunal a précisé que même l’expertise des experts ne servent qu’à titre d’information pour le tribunal. Et si le tribunal juge nécessaire de permettre à d’autres experts pour plus de précisions, il le fera.

Obissa Juste Mien
Lefaso.net

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