Le programme de ces Journées scientifiques sur les hépatites virales au Burkina Faso (JSHVB) offre un cadre idéal de partage d’expériences et de connaissances autour de plusieurs thématiques. Cette rencontre permettra ainsi aux participants, venus de divers horizons, de réfléchir sur des solutions dans le but d’obtenir l’élimination de ces maladies. A en croire le président du comité d’organisation de ces journées, Armel Sanou, « elles offrent un cadre privilégié de partage de connaissances scientifiques. L’objectif est réunir les différents acteurs notamment les enseignants-chercheurs, les chercheurs, les scientifiques de façon générale, les décideurs et les acteurs communautaires, pour discuter des résultats de la recherche sur les hépatites virales et voir comment nous pouvons les utiliser pour une meilleure prise en charge des patients ».

Les participants à la cérémonie d’ouverture des Journées scientifiques sur les hépatites virales

Ces trois jours de travaux seront marqués par diverses activités dont des panels sur différentes thématiques, des communications par d’éminents spécialistes, des symposiums par des structures pour présenter les différentes solutions qu’elles apportent dans le domaine de la lutte contre les hépatites virales, ainsi que des expositions, etc. Pour ce premier jour, deux communications majeures étaient au menu. Il s’agit de la « Problématique de l’accès des populations aux outils diagnostic en Afrique : défis et perspectives », « 10 ans de lutte contre les hépatites virales : expérience acquise et perspectives ».

Le président du comité d’organisation, Dr Armel Sanou

Dans son intervention, le président du comité d’organisation, Armel Sanou, a rappelé l’importance de ces journées qui, selon lui, contribuent à l’élimination des hépatites. En effet, les hépatites virales constituent un problème majeur de santé public au Burkina Faso et partout dans le monde. Elles sont à l’origine de plusieurs maladies aiguës et chroniques et causent des milliers de décès chaque année. M. Sanou a fait savoir qu’environ deux millions de Burkinabè sont chroniquement infectés par l’hépatite B et plus de 400 000 par l’hépatite C. « Ce sont des chiffres alarmants qui doivent nous motiver à accentuer notre présence sur le terrain », a-t-il dit.

C’est dans cette optique qu’Assaut hépatite veut jouer sa participation en se fixant pour objectif l’élimination des hépatites virales au Burkina Faso. Toute chose qui permettra de sauver des vies. Depuis dix ans déjà, cette association s’évertue dans la sensibilisation pour encourager les populations à se faire dépister, vacciner et aider les personnes malades à avoir des traitements. Dr Armel Sanou reste convaincu que ces journées permettront aux acteurs de conjuguer leurs efforts pour un meilleur assaut contre ces hépatites.

Le directeur général de l’Institut national de santé publique (INSP), Pr Hervé Hien, saluant l’initiative des JSHVB

La cérémonie a été présidée par le directeur général de l’Institut national de santé publique (INSP), Pr Hervé Hien, représentant le ministère de la Santé. Il a salué l’initiative de ces journées qui visent selon lui à aider les acteurs pour que la problématique des hépatites, leur prise en charge, soient plus visibles pour le bien des populations. Il fonde espoir qu’au sortir des travaux, des solutions puissent être trouvées pour aider à la prise de décisions basées sur la santé publique. Par ailleurs, il a affirmé que le ministère de la Santé mène des actions dans le cadre de la lutte contre ces maladies pour que les malades aient accès aux soins adéquats.

Cette troisième édition coïncide avec les dix ans d’existence de l’association. Une occasion pour le premier responsable de la structure de faire un bref bilan du chemin parcouru. « En dix années, nous avons mené plusieurs activités dont la mise en place d’un centre de prise en charge pour faciliter l’accès des patients au service de prise en charge, de diagnostic et de vaccination. Nous avons mené aussi des activités de sensibilisation, de dépistage dans plusieurs villes et villages du Burkina », a-t-il souligné.

La photo de famille à l’issue de la cérémonie d’ouverture des travaux

Il faut rappeler que l’hépatite B est la première cause de cancer de foie au Burkina. Elle se transmet essentiellement par relations sexuelles ou par contact avec du sang infecté. Maladie silencieuse et souvent méconnue, elle cause de nombreux décès par an, selon le ministère de la Santé. Pour contrer la maladie, la principale stratégie de prévention en vigueur est la vaccination.

Romuald Dofini
Lefaso.net