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Réduction de la mortalité maternelle et néonatale : La Fondation Suka lance "Vision 2010"

Publié le mardi 3 février 2004 à 06h51min

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Ouahigouya, chef-lieu de la province du Yatenga, située à 180 km environ au Nord du Burkina, est devenue un symbole depuis vendredi 30 janvier 2004. Cette ville a été le cadre du lancement de "Vision 2010", un appel à une réduction de la mortalité maternelle et néonatale au Burkina. Un cri du cœur solennellement lancé par Mme Chantal Compaoré, épouse du chef de l’Etat et son hôte de marque, Mme Lobo Touré, épouse du président malien.

En Afrique, un nombre important de femmes meurent en voulant donner la vie, beaucoup de nouveau-nés ne passent pas le cap du premier anniversaire. Selon les statistiques, chaque heure, 15 femmes meurent de complications liées à la grossesse et à l’accouchement, 260 femmes souffrent des complications liées à la grossesse, 25 nouveau-nés meurent après l’accouchement. Au Burkina, l’enquête démographique de 1998 et de santé révèle une estimations de 484 le ratio de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes.

Ces données effrayantes ne peuvent laisser indifférentes les "Premières dames" engagées qu’elles sont dans la promotion de la santé du couple "mère-enfant".

En se réunissant en mai 2001 autour de cette problématique, les Premières dames se sont engagées à travers une vision, un plan et un programme à améliorer la situation. Mieux, à un atelier-bilan en octobre 2003, de nouvelles orientations ont été adoptées.

Ouahigouya, d’une pierre plusieurs coups

La Fondation Suka, partie prenante de cet engagement en collaboration avec le ministère de la Santé, s’est lancée dans le combat. La capitale du Yatenga a été choisie pour un atelier de restitution de la rencontre d’octobre 2003 à Bamako et pour le lancement officiel de la "vision 2010" au Burkina. La présidente de la Fondation Suka, Mme Chantal Compaoré a invité pour la circonstance, une de ses consœurs défendant la cause, la présidente de la "Fondation pour l’enfance", Mme Lobo Touré, Première dame du Mali.

Ouahigouya n’a pas failli à son hospitalité légendaire. L’accueil et la mobilisation à la place Naba-Koom étaient des grands. Pour une question qui touche à leur vie, à celle de leurs enfants, les femmes de Ouahigouya et des alentours ne se sont pas fait prier pour venir écouter le message.

L’appel à la promotion de la santé maternelle et infantile, un thème repris dans les chansons des différentes troupes d’animation et de danse mobilisées pour la circonstance. La cérémonie était également empreinte d’ambiance familiale et de témoignage de bon voisinage. Le privilège est revenu à Mme le député Cécile Beloum de réaffirmer à Mme Lobo Touré qu’elle est chez elle à Ouahigouya. Tout simplement, Mme la Première dame du Mali est originaire d’une ville voisine, Mopti, localité jumelée à la ville de Ouahigouya.

Soutien à "Vision 2010"

Conçue par les Premières dames d’Afrique, "Vision 2010" vise essentiellement à réduire de 50% la mortalité maternelle et d’1/3, les maladies liées à l’accouchement.

Cette volonté est saluée par les partenaires techniques et financiers (PTF).

Ainsi, Mme Joan French, représentante de l’UNICEF qui parlait au nom de ceux-ci, a réaffirmé leur engagement "à accompagner la réalisation de cette vision". Pour Mme French, "la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale est un combat qui se mène à plusieurs niveaux et avec une synergie d’actions tout au long de la vie d’une petite fille jusqu’à l’âge de l’achèvement de son rôle reproductif".

Pour le ministre de la Santé, M. Alain B. Yoda, la cérémonie offre une tribune pour la diffusion de recommandations et le début d’un processus de leur mise en œuvre. Selon lui, elle traduit également le raffermissement des liens de partenariat entre le ministère et la Fondation Suka.

Pour donner un signal fort à leur engagement, la Première dame du Mali suggère que la date du 6 juin, fête des mères soit instituée comme Journée africaine de la maternité sans risque. Mme Chantal Compaoré, présidente de la Fondation Suka, tout en rappelant les objectifs de "Vision 2010" a insisté sur la nécessité de changement des mentalités, la mise à contribution du savoir-faire local.

Le discours de lancement de Mme Compaoré a été suivie de la remise symbolique de matériel technique pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale à l’hôpital et au district sanitaire de Ouahigouya.

Les deux Premières dames avant de quitter le Yatenga, ont procédé à l’inauguration d’un "village d’enfants malades du Noma" et présidé l’ouverture des travaux d’une rencontre consacrée à la restitution de l’atelier-bilan d’octobre 2003 de Bamako sur "Vision-2010".

Marceline ILBOUDO
Sidwaya

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