Burkina : Les 7es Journées vétérinaires posent la réflexion sur l’utilisation des médicaments vétérinaires
Les 7es Journées vétérinaires ont ouvert leurs portes ce 26 septembre 2023 à Ouagadougou. Organisées par l’Ordre national des vétérinaires du Burkina, elles vont se poursuivre jusqu’au 29 septembre. Elles sont une occasion de promotion de la profession vétérinaire mais aussi d’échanges autour de thématiques qui touchent la profession. La cérémonie d’ouverture a connu la participation effective du ministre de la santé et de l’hygiène publique, Robert Kargougou, patron de la présente édition.
Les 7es Journées vétérinaires se tiennent sous le thème « Les médicaments vétérinaires, enjeux et perspectives de leur utilisation pour la promotion des productions animales et la protection de la santé publique dans un contexte d’insécurité ». Utilisés dans le traitement des maladies animales, les médicaments vétérinaires peuvent constituer un danger pour la santé de l’homme si leur utilisation n’est pas faite dans les règles de l’art. A en croire le ministre de la santé et de l’hygiène publique, Robert Kargougou, plusieurs difficultés sont rencontrées avec ces médicaments. Il y a d’abord le fait que le circuit de distribution illégal empiète sur le circuit légal.
Robert Kargougou précise que selon les études, 50 à 70% des médicaments vétérinaires consommés en Afrique ne transitent pas par les circuits autorisés. Il existe donc sur le marché une grande quantité de médicaments vétérinaires frauduleux. A cela, il ajoute le fait que « beaucoup d’acteurs sont devenus prescripteurs, vendeurs et utilisateurs de médicaments vétérinaires », et cela sans se référer aux structures habilitées. Une situation aggravée par l’insécurité qui favorise le développement du circuit illicite de distribution.
Le président de l’Ordre des vétérinaires, Charles Dieudonné Mandé, déplore quant à lui, la vente et l’utilisation des médicaments vétérinaires par des personnes qui n’ont pas les compétences requises. Ceux-ci s’adonnent selon lui, à un mauvais dosage desdits médicaments ainsi qu’au non-respect de la durée indiquée du traitement. Les mauvaises conditions d’acheminement et de stockage des médicaments vétérinaires peuvent également altérer la qualité de ceux-ci.
L’utilisation inappropriée des médicaments vétérinaires n’est pas sans conséquences. En effet, fait savoir Charles Dieudonné Mandé, lorsque l’homme consomme la chair des animaux sur qui les médicaments vétérinaires ont été mal utilisés, il peut développer des allergies ou encore une résistance aux antimicrobiens. Il soutient que si rien n’est fait, les antimicrobiens qui servent à soigner des maladies connues vont finir par se révéler inefficaces avec le temps.
C’est pourquoi ces journées vont constituer non seulement une occasion de réflexion sur la problématique des médicaments vétérinaires au Burkina Faso, mais aussi une tribune de sensibilisation sur l’achat des médicaments vétérinaires et leur bonne utilisation. Il faut noter que l’Ordre des vétérinaires a activement participé à l’élaboration de la stratégie nationale de contrôle des médicaments vétérinaires. Il compte, à l’issue de l’atelier, formuler des recommandations à l’endroit des autorités compétentes pour une meilleure connaissance et utilisation des médicaments vétérinaires afin qu’ils n’impactent pas négativement la santé de la population.
https://m.youtube.com/watch?v=QeqUVgnoc18
Les Journées vétérinaires seront meublées par différentes communications portant sur la réglementation et le circuit de distribution des médicaments vétérinaires ainsi que les conséquences de leur utilisation inappropriée sur la santé animale, la santé publique et sur l’économie nationale. Une exposition des acteurs de la santé animale se tient également en marge de l’événement.
En rappel, c’est en 1991 que l’Ordre des vétérinaires a été créé. C’est un organisme statutaire qui accompagne l’Etat dans la gestion administrative, réglementaire et disciplinaire de la profession vétérinaire. Il a en charge la promotion de la profession vétérinaire et le respect du code de déontologie.
Armelle Ouédraogo/Yaméogo
Colette Zongo (stagiaire)
Lefaso.net