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Transition du FCFA à l’ECO : Le Centre d’analyse des politiques économiques et sociales pose le débat

Publié le mardi 5 septembre 2023 à 00h18min

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Transition du FCFA à l’ECO : Le Centre d’analyse des politiques économiques et sociales pose le débat

Le 21 décembre 2019, les présidents Alassane Ouattara et Emmanuel Macron laissaient entendre au travers de leurs propos, que le passage du franc CFA à l’ECO reviendrait juste à un changement de dénomination du franc CFA. Des propos qui ne laissent pas croire en un lendemain meilleur, d’où la nécessité de se pencher sérieusement sur la question. Et c’est cela l’objet de la conférence organisée par le Centre d’analyse des politiques économiques et sociales (CAPES), ce lundi 4 septembre 2023, à Ouagadougou.

"Souveraineté politique et monétaire dans l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) : Faut-il poursuivre la transition du CFA à l’ECO ?" C’est sur ce thème que les panelistes du jour que sont les Professeurs Léon Sampana, Idrissa Ouédraogo, Nubukpo Kako et Mamadou Coulibaly s’appesantiront pour non seulement produire des idées sur la pertinence de l’ECO, mais aussi, mener une réflexion sur l’ancrage de l’ECO afin de prendre en compte les nouveaux partenariats de développement.

Une vue des participants à cette conférence organisée par le CAPES et durant laquelle plusieurs communications seront faites par les panelistes pour la plupart économistes

Pour Dr Victor Sanou, directeur exécutif du CAPES, ce thème est d’autant plus important avec l’accession au pouvoir des régimes militaires au Mali, au Burkina Faso, au Niger et en Guinée, qui disent être prêts à changer de partenaires pour tendre la main à d’autres, si toutefois leurs intérêts ne sont pas pris en compte. "Après l’accession aux affaires des régimes militaires, la CEDEAO est montée au créneau pour leur infliger des sanctions. Ces sanctions passent pour l’essentiel par le canal économique et monétaire. Face à la souffrance des populations et sachant que nos Etats sont engagés dans un processus devant les conduire à l’horizon 2027 à l’adoption de ľ ECO comme nouvelle monnaie communautaire, il est apparu de bon ton pour le CAPES, de s’interroger si la dynamique enclenchée est la bonne...

Aussi, avec le contexte sécuritaire sous-régional, des pays comme le Mali et Burkina Faso ont décidé de mettre fin à la relation cheval-cavalier en regardant désormais vers des partenaires appartenant aux BRICS. Cette nouvelle orientation n’est pas du goût de tous et pourrait être le vrai motif derrière ces sanctions, Tout cela vient justifier le nécessité d’une réflexion prospective sur la pertinence de continuer le processus vers l’ECO dans le cadre de la CEDEAO" a-t-il laissé entendre.

"Cette conférence s’inscrit dans l’élan de nourrir avec courage, peu importe le prix à payer, le débat dans un cadre scientifique, loin des arguments populistes, avec méthode et minutie" Dr Victor Sanou

Pour le Premier ministre, cette question est intéressante car elle vient éclairer les pays africains qui font des pieds et des mains pour détenir eux aussi leurs monnaies. Aussi, soutient-il, cela permettra à ces derniers, si toutefois le projet aboutit, d’avoir le contrôle des produits qu’ils produisent et commercialisent. "Dans nos pays, nos richesses sont constituées principalement de matières minérales : de l’or, de l’uranium, de l’étain, du manganèse, du pétrole pour ceux qui en ont. Mais aussi de matières agricoles : le café, le cacao, le coton, l’anacarde, les amendes de karité.

Non seulement nous ne sommes pas les seuls à les produire, nous n’avons pas la maîtrise sur les quantités à produire, mais encore nous n’en maîtrisons pas les prix sur le marché international. Ils sont fixés à Paris, à Londres ou à New-York. Ils peuvent baisser ou monter au gré du marché. Dans ces conditions, il est difficile d’avoir une monnaie stable basée sur ces produits, à moins d’avoir une autre garantie. Celui dont la monnaie est basée sur des produits dont il n’a pas le contrôle du marché ne peut non plus avoir le contrôle de sa monnaie" dira-t-il à ce propos.

"Le 4 septembre est le jour anniversaire de la reconstitution de notre pays. Il est permis de croire que des pistes crédibles seront dégagées pour que cette date soit aussi célébrée comme jour de renaissance de notre souveraineté monétaire" Dr Appolinaire Kyelem de Tambela

Son souhait est que ce débat se fasse sans passion et sans faiblesse pour dégager des voies pour une réelle souveraineté des pays africains qui connaissent un contexte socio-politique et économique difficile. "Ne perdons pas de vue que des monnaies nationales créées sans doute dans la précipitation ou sans les précautions nécessaires ont fini par se volatiliser après avoir mis les populations dans le désarroi. Ce sont les cas du Zaïre et la monnaie du Zimbabwé. D’autres subsistent difficilement en battant parfois des records d’inflation au point qu’elles ont perdu la confiance des populations.

Comment dans le contexte actuel, peut-on créer une monnaie solide, garantie de souveraineté, ayant la confiance des partenaires, avec ce qui se passe actuellement au sein de la CEDEAO et de l’UEMOA, où se pratiquent parfois le terrorisme financier à la tête du client ? Le moment est venu de réfléchir sereinement sur des alternatives crédibles au franc CFA" dira-t-il pour conclure.

De la gauche vers la droite, nous avons les ministres délégués chargée du budget, de l’urbanisme et de l’habitat, de l’économie, et le directeur de cabinet du président de la transition

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 4 septembre 2023 à 17:51, par SARREY En réponse à : Transition du FCFA à l’ECO : Le Centre d’analyse des politiques économiques et sociales pose le débat

    Je pense que ce n’est vraiment pas le moment de vouloir parler de Monaie dans la zone UEMOA. CES PAYS MEMBRES N’ONT Jamais été aussi divisés donc ce n’est pas envisageable qu’ils puissent se retrouver pour discuter sereinement . Le fCFA a encore de beaux jours devant lui.

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  • Le 4 septembre 2023 à 21:17, par warzat En réponse à : Transition du FCFA à l’ECO : Le Centre d’analyse des politiques économiques et sociales pose le débat

    Comme d’habitude, continuez à discuter sur le oui, l e comment et le pourquoi. Les peuples sont en avance sur vous.
    Il n’y a pas si longtemps, un commerçant non instruit a fait une commande chez un fournisseur en Afrique du Sud. Les procédures et autres complications bancaires étaient telles que notre frère commerçant était découragé. Il s’est ouvert à un de ses frères étudiant. Ce dernier a demandé au fournisseur s’il acceptait le paiement en cryptomonnaie. Le fournisseur était d’accord pour ce mode de paiement. En un temps, deux mouvements, l’opération a été réalisée et la commande est arrivée au Burkina. Notre frère commerçant a effectué la procédure qui sied et à récupérer sa marchandise. Donc , bon vent à vous et continuez de discuter. Les peuples sont en avance sur vous et du colon français.

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  • Le 4 septembre 2023 à 21:21, par Sacksida En réponse à : Transition du FCFA à l’ECO : Le Centre d’analyse des politiques économiques et sociales pose le débat

    D’abord, il faut souligner que les regimes putchistes du Mali, du Burkina Faso et du Niger n’ont aucune legitimite pour engager de tels projets car leurs Missions est Transitiore : Combattre et Enrailler le Terrorisme et reinstaller les personnes deplaces internes dans leurs localites respectives. Ces regimes n’ont pas pu faire bouger de facon determinante les choses malgre des efforts en materiels, humains et equipements militaires ; voila qu’ils parlent d’autres choses tres serieuses qui ne figurent dans leurs agendas des Transitions Actuelles. Notre 1er Ministre Kyelem de Tambela doit arreter de dire des choses absurdes car la question de la monnaie ne s’improvise nullement pour aller dans des aventures populistes et qui seraient tragiques pour nos Peuples Africains Concernes. Car l’UEMOA et la CEDEAO peuvent avoir des difficultes sur des questions politiques mais cela n’est nullement une quelconque raison de detruire tous les efforts consentis par nos Peuples Africains depuis longtemps, des decennies. Il n’appartient a des putchistes et leurs affides incultes de detruire ce que des partriotes ouest Africains ont construit patiemment depuis des decennies ; et pour nos Economies Nationales en cette periode difficiles pour nos Peuples. Quand des gens se disant "Revolutionnaires" dans des Bureaux Climatises et dans des Voitures de Lux V8 alors que des populations Burkinabe et Africaines sont dans la pauperisation continuelle ; il faut arreter vos allucinations politique politicienne et prendre des realites concretes objectives. Pour le moment nous resterons dans L’Union Economique et Monetaire Ouest Africaine et la CEDEAO n’en deplaise a certains Putchistes Africains, qui du reste ne sont pas des exemples de VErtus. Que Dieu Sublime aide notre Peuple Burkinabe. Salut

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  • Le 5 septembre 2023 à 07:40, par One punch burkinbilaman En réponse à : Transition du FCFA à l’ECO : Le Centre d’analyse des politiques économiques et sociales pose le débat

    réfléchissez déjà à comment éradiquer le terrorisme réellement et définitivement et laissez à d’autres de tels sujets. La monnaie n’est pas un sujet de jeu ou pour amateurs. C’est pas un débat de QG de désoeuvrés autour d’un verre de thé. Les salaires sont en cfa. Les revenus sont en cfa. Pour ceux qui ont des amis qui vivent au Ghana à côté allez y leur demander le taux d’intérêt en banque c’est combien ? À combien on prend un crédit. demandez leur pourquoi leur Etat était incapable de rembourser ses dettes entre temps. réfléchissez bien avant ajouter d’autres problèmes suicidaires dans vos pays. Y a des pays qui ont zéro problème de terrorisme mais des problèmes exclusivement de monnaie et ils souffrent chaque jour. Laissons ce qui semble marcher sans aucun problème comme ça et finissons d’abord avec ce qui ne marche pas. Il est inutile de se bomber la poitrine pour dire que le ghana fait mieux que nous en mode ignorance totale. Le ghana fait mieux que nous c’est vrai, parce qu’ils ont une vraie démocratie et des politiques de développement. Mais ils souffrent de leur monnaie et leur peuple souffre à cause de cette monnaie. En toute chose apprenons à faire preuve d’un minimum d’intelligence. C’est pas un concours de tonneaux vides.

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    • Le 5 septembre 2023 à 12:35, par Renault HÉLIE En réponse à : Transition du FCFA à l’ECO : Le Centre d’analyse des politiques économiques et sociales pose le débat

      @One punch burkinbilaman
      Messire « One punch burkinbilaman », vos remarques sont très justes.
      La monnaie est un sujet délicat, car une monnaie qui n’est pas gérée avec rigueur conduit à un terrible appauvrissement par l’inflation.

      Un pays indépendant, ou un groupe de pays, peuvent choisir une nouvelle monnaie, mais à condition de surveiller férocement son indexation par rapport aux grandes monnaies internationales comme le Dollar US $, la Livre Sterling £, l’Euro €, le Yen, etc.

      Le Ghana en 2022-2023 a beaucoup souffert de sa très mauvaise monnaie, le Cedi, et de sa dette, alors que l’économie de la RCI a fort bien résisté. car plus fermement gérée.

      Quant au terrorisme et à la guerre civile, des pays comme le Soudan, la Somalie et l’Ouganda en souffrent au moins autant que le BF.

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  • Le 5 septembre 2023 à 09:55, par kwiliga En réponse à : Transition du FCFA à l’ECO : Le Centre d’analyse des politiques économiques et sociales pose le débat

    Ben, elle a couté combien cette joli réunion ?
    Parce qu’avec les amis, on a exactement les mêmes discussions au maquis du coin, pour en arriver globalement à la même conclusion : "c’est pas facil’ dèh !".
    Et non seulement on ne gaspille pas l’argent du peuple, mais en plus, on participe activement à l’effort de soutien patriotique-de guerre-de paix...hips...

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  • Le 5 septembre 2023 à 10:16, par abdouaye En réponse à : Transition du FCFA à l’ECO : Le Centre d’analyse des politiques économiques et sociales pose le débat

    Franchement, il faut voir plus clair avant de s’aventurer sur des histoires de monnaies locales. Le Mali avait quitté le FCFA. Le Franc malien n’est pas allé loin.
    Le franc guinéen hummm qui a quitté le FCFA : il faut 17 francs guinée pour 1 fcfa
    Le franc malgache hummm qui a quitté le FCFA il en faut un panier de franc malgache ou d’Ariary pour 1 FCFA
    Il faut bien mûrir cette affaire car au moins le FCFA pèse lourd ! et rassure sur le marché international, la sécurité et la sérénité dans les affaires

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  • Le 5 septembre 2023 à 10:18, par Souk En réponse à : Transition du FCFA à l’ECO : Le Centre d’analyse des politiques économiques et sociales pose le débat

    De quel droit, Kyelem Appolinaire déclare que le 4 septembre est le jour anniversaire de la reconstitution du pays ? Pour l’instant, c’est loin d’être gagné.
    Quant à la monnaie, il faut se mettre à la place des populations qui gagnent peu. Avec l’ECO, ils n’auraient plus rien dans leur porte- monnaie. 100 CFA est équivalent à 0,15€, 10’000 CFA à 15€. Ce n’est ni Macron, ni les nantis qui peuvent comprendre.

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  • Le 5 septembre 2023 à 10:26, par LE FORGERON En réponse à : Transition du FCFA à l’ECO : Le Centre d’analyse des politiques économiques et sociales pose le débat

    Bonjour,

    Nous devons finir la guerre contre le terrorisme. Et pour se faire nous devons mettre l’impérialisme et ses valets locaux hors d’état de nuire. Ensuite nous devons balayer les réactionnaires et les fonctionnaires pourris et corrompus (ceux qui sont contre l’informatisation des processus) dans les différents Ministères. Et en fin rompre définitivement avec le colonialisme en changeant de monnaie en créant notre banque centrale nationale et une autre banque centrale avec les pays frères révolutionnaires car l’UEMOA et la CEDEAO ne sont plus là pour nos peuples mais pour nos soient disant présidents élus valets locaux qui travaillent souvent à enrichir les colons et non leurs peuples. C’est pourquoi les colons veulent que nos pays partent toujours aux élections qui sont souvent truquées par eux pour placer leur ami président. Pourquoi dans certains pays développés comme l’Angleterre, l’Espagne ,... il n’y a pas de président élu mais personne ne parle ? C’est en Afrique et les pays du tiers monde que les occidentaux colonisateurs mettent la pression pour la démocratie, pourquoi ? Parce qu’ils savent qu’un président élu ne peut pas dénoncer les accords que nos Présidents révolutionnaires (que les occidentaux appellent putschistes) l’ont faits. Alors chers frères africains de l’UEMOA et CEDEAO, la démocratie n’est pas faite pour nous développer mais pour nous mettre en retard sur tous les plans car nos projets de développement sont dictés par les occidentaux. Sinon comment expliquez-vous que le Burkina Faso ne puisse pas créer des usines de transformation de nos matières premières ? Exemple transformer le coton avant de vendre, les tomates en boîtes de conserves, etc.. C’est parce que si les occidentaux permettent au Burkina Faso de le faire alors qui va payer leur tissus, leur fils, leur boîtes de conserves etc.
    Conclusion c’est le moment ou jamais de prendre des décisions fortes pour un développement effectif de nos nations. Un régime démocratique ne peut pas le faire car nous avons l’exemple de la révision de certains accords fiscaux qui était demandée sous le régime démocratique qui est restée sans suite. Ce régime révolutionnaire les a dénoncés et nous avançons. Celui qui veut le régime démocratique à tout prix ne veut pas le développement de notre pays car ce sont ces derniers qui sont les corrompus, ceux qui détournent l’argent du pays à leur fin personnelle, ce sont ceux-là qui n’ont pas de métier si ce n’est pas la politique. Ils n’attendent que les élections pour être députés d’une localité qu’ils ne connaissent même pas mais sont élus à cause de la liste d’un parti où ils sont têtes de liste. C’est fini pour vous les politiciens. Allez-y vous reposer un peu et revenez après (dans 5 ou 10 ans). Que ceux qui avaient gardé ou volé l’argent du peuple pour battre campagne pour les élections reversent cet argent pour le « Fonds de Soutien Patriotique » car après la guerre les audits et enquêtes suivront.

    Courage à vous car le BURKINA FASO doit avancer et réussir le défi.

    La Patrie ou la Mort, nous vaincrons !!!!!!!!!!!

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