LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Burkina/ Filière anacarde : Des états généraux pour un développement inclusif et durable

Publié le vendredi 1er septembre 2023 à 14h00min

PARTAGER :                          
Burkina/ Filière anacarde : Des états généraux pour un développement inclusif et durable

Le ministère du Développement industriel, du commerce, de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises en partenariat avec le Conseil burkinabè de l’anacarde (CBA) organise du 31 août au 2 septembre 2023 à la Maison de la culture de Bobo-Dioulasso, les États généraux de la filière anacarde du Burkina Faso.

Débutés le jeudi 31 août 2023 sous la présidence du Premier ministre Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, les travaux sont placés sous le thème « Filière anacarde au Burkina Faso : Quelles réformes pour un développement inclusif et durable ? »

La filière anacarde est une filière stratégique, au regard de sa forte contribution aux recettes d’exportation, à la création de valeur ajoutée, à l’emploi et à la réduction de la pauvreté.

En 2021, selon les données de la Balance commerciale, la noix brute de cajou occupait le 4e rang des 10 principaux produits d’exportation du Burkina Faso et le 2e rang des produits agricoles exportés après le coton. Elle a généré au cours de cette année, une recette totale de 64,37 milliards de FCFA, représentant 2,3% de la valeur des exportations totales du Burkina Faso.

Le Premier ministre visite les stands d’exposition

Au titre des emplois, selon la Stratégie nationale de développement de la filière anacarde (SNDFA), plus de 45 000 ménages évoluent dans le maillon production répartis dans les quatre (4) principales zones de production à savoir les Hauts-Bassins, les Cascades, le Sud-Ouest et le Centre-Ouest.
Aussi, les maillons transformation et commercialisation mobilisent respectivement plus de 7 800 personnes dont plus de 90% de femmes et plus de 11 000 commerçants et exportateurs.

Pour accroître davantage les performances de la filière, le gouvernement burkinabè a pour sa part entrepris des réformes institutionnelles à l’effet de renforcer les actions menées dans le secteur. Parmi ces réformes, il y a la création en 2019 de l’Etablissement public de l’Etat à caractère économique, le Conseil burkinabè de l’anacarde (CBA) dont la mission est la régulation, le suivi et le développement des activités de la filière anacarde au Burkina Faso.

Gnanou/Konaté, représentante du gouverneur de la région des Hauts-Bassins

Malgré ces actions réalisées dans l’optique de booster le développement de la filière anacarde, des difficultés entravent cette dynamique. Ces difficultés portent pour l’essentiel sur la faible productivité des anacardiers, la faible performance des unités de transformation des noix brutes de cajou, l’absence d’un mécanisme de financement approprié à la filière et la faible organisation du marché national du cajou.

A ces difficultés, s’ajoutent des crises au sein des maillons production et commercialisation qui entravent l’intervention du gouvernement dans la filière, mettant en péril les acquis déjà engrangés surtout en matière d’organisation.
Par ailleurs, certains acteurs s’adonnent à des pratiques frauduleuses dans les opérations d’exportation de la noix brute de cajou.

Vue des participants

C’est pour remédier à ces nombreuses contraintes que se tiennent les présents états généraux de la filière anacarde sous le thème : « Filière anacarde au Burkina Faso : quelles réformes pour un développement inclusif et durable ? ».

Les états généraux se veulent être un cadre de dialogue réunissant l’ensemble des parties prenantes en vue de mener une réflexion profonde sur les problématiques qui minent le développement de la filière anacarde au Burkina Faso afin de convenir de la trajectoire à suivre pour un développement harmonieux de cette filière.

Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, Premier ministre

Selon le Premier ministre Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, au regard des nombreux défis à relever afin d’aboutir à un niveau de production satisfaisant, une industrie de transformation qui absorbe une proportion critique de cette production et une commercialisation exempte d’actes frauduleux « nous devons nous inscrire durablement dans la dynamique de l’implémentation de toutes les réformes et actions nécessaires à l’essor de la filière anacarde. Cela permettra d’en faire un modèle de développement pour les autres filières porteuses de notre pays ».

Il a invité l’ensemble des participants à prendre part activement aux travaux et aux débats car il fonde l’espoir qu’au sortir de ces travaux, ils puissent ensemble atteindre l’objectif principal de ces états généraux qui est de dégager des réformes et des actions pour un développement inclusif et durable de la filière anacarde au Burkina Faso.

Serge G Poda, ministre en charge du commerce

Pour le ministre du développement industriel, du commerce, de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises Serge G Poda, la filière anacarde contribue beaucoup à l’économie du pays mais est confrontée à de nombreuses difficultés et ces états généraux sont l’occasion de discuter de ces difficultés pour booster la filière. Attendant beaucoup de ces états généraux le ministre Serge G Poda a lancé une invite aux participants en ces termes : « Nous attendons beaucoup de ces états généraux, des débats francs sans tabou, et des propositions de réformes vraiment idoines qui permettent à la filière de se retrouver et qui visent l’intérêt général et non l’intérêt individuel, particulier de tout acteur que ce soit ou de toute structure que ce soit.

Haoua Touré
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 3 septembre 2023 à 11:02, par kwiliga En réponse à : Burkina/ Filière anacarde : Des états généraux pour un développement inclusif et durable

    Hum, pour rappel, a été créé en 2017 le Conseil international consultatif du cajou (CICC), mis en place par neuf pays producteurs : Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, la Guinée, le Ghana, le Mali, le Togo et le Sénégal.
    Le principal problème commun semblait le suivant : créer une force de proposition et accroître notre capacité de négociation, alors que l’Afrique, qui constitue plus de 90% de l’offre sur le marché international de noix brutes, ne transforme que "6%, contre 120% en Amérique du Sud et 226% en Asie" (ces deux derniers transforment plus qu’ils ne produisent).
    En ce qui nous concerne au Faso, il semble que notre principale usine de transformation (et de loin) a été créée et est gérée par des néerlandais. Merci les Pays Bas.

    • Le 4 septembre 2023 à 08:41, par Renault HÉLIE En réponse à : Burkina/ Filière anacarde : Des états généraux pour un développement inclusif et durable

      @kwiliga
      Messire Kwiliga,
      - 1) il s’agit d’un groupe néerlandais de l’agroalimentaire.
      - 2) Les Burkinabè ne savent peut-être pas assez que, depuis 50 ans, des dizaines de projets industriels internationaux, petits ou gros, ont été tués dans l’œuf par votre caste militaro-fonctionnariale.
      Comment ?
      - D’abord par les lenteurs administratives et paperassières,
      - ensuite par le harcèlement fiscal et administratif,
      - puis enfin par les interférences des « bras long » qui tentent d’imposer à l’entreprise un parent ou une jolie maîtresse, garantie d’improductivité, d’absentéisme et de coulage.


      Comment s’étonner que les entreprises internationales préfèrent la Côte-d’Ivoire ou le Ghana pour fabriquer des sachets de noix de cajou, des biscuits, de l’ananas en boîte ou des motoculteurs ? Comment s’étonner du retard pris par le Sahel devant le Maroc, la Tunisie, le Vietnam, l’Inde, l’Indonésie, l’Égypte, etc. qui se couvrent d’usines de sous-traitance en co-entreprise avec Toyota, Peugeot, Safran, Faurecia, Fiat, Mercedes, etc. ?
      Toutes ces entraves à l’investissement sont, bien entendu, couvertes par le souverainisme, le populisme, le guévarisme et le n’importequoitisme, au travers d’un verbiage comique qui saoule tout le monde depuis un demi-siècle.
      3) Un jour, il y aura un procès où l’on jugera et condamnera vos militaires et fonctionnaires pour les dégâts économiques qu’ils ont causé au BF depuis 50 ans. Tout en se drapant de la toge mensongère d’un souverainisme destructeur.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)