Les activités temporaires peuvent être trouvées dans différents domaines tels que la vente, la restauration, la maçonnerie, les loisirs. Toutefois, le choix de job varient en fonction du savoir-faire des étudiants mais restent surtout influencés par le gain. Donald Ouédraogo, étudiant en 2e année de Lettres modernes, est un vendeur ambulant. Il sillonne les quartiers de Koudougou pour vendre des accessoires de téléphones et du miel. « Chaque vacance, je deviens vendeur. J’ai entamé cette expérience depuis l’année dernière », a-t-il confié.

A l’en croire, cette activité saisonnière constitue une source de financement pour ses besoins. « Il n’est pas intéressant de tendre tout le temps la main aux parents, surtout pour de petites choses. Ils en font déjà trop en payant notre scolarité », a ajouté le jeune Donald.

Son business lui apporte satisfaction mais les difficultés ne manquent pas. La plus grande est le manque de courtoisie de certaines personnes. « Souvent, nous faisons face à des clients qui n’apprécient pas nos articles ou qui trouvent les prix relativement chers. Ce qui me chagrine le plus, c’est le manque de respect qu’on subit au quotidien. Être un vendeur ambulant ne fait pas de nous des sous-hommes », déplore le jeune homme.

Du reste, au-delà de l’aspect pécuniaire, son activité confère des atouts certains tels que le développement d’un sens accru de la responsabilité, et l’indépendance. Il y a de nombreux autres exemples comme celui de Fati Sanou (nom d’emprunt), qui n’est liée à Koudougou que par les études universitaires qu’elle y fait. Si elle est amenée à se recycler, le temps des vacances, en serveuse dans un débit de boissons, ce n’est pas de gaité de cœur. Sa famille étant démunie, elle se débrouille pour gagner un peu d’argent. Argent qui servira à payer ses frais d’inscription, acheter ses fournitures et soulager un peu ses parents. 35 000 F CFA, c’est le salaire qu’elle perçoit à la fin du mois. Mais pour l’étudiante, si elle en est arrivée là, c’est surtout parce que trouver un emploi ne peut se faire sans qu’une connaissance n’intervienne en votre faveur. Issaka Zongo est présenté comme son patron. Assis sur une chaise, il avoue que c’est une qui fait bien son travail. Fati Sanou affirme n’avoir jamais eu de problème avec son patron et lui accorde le mérite d’être un homme gentil et responsable.

Contrairement aux étudiants, certaines activités menées par les enfants ne font pas l’unanimité au sein de la population. « De mon point de vue, il n’y a rien de mal à ce qu’un enfant travaille pendant les vacances pour contribuer ou payer sa scolarité. Il est vrai que l’enfant n’aura pas suffisamment de temps de loisirs comme ses camarades, mais il sort grandi en maturité. Parce qu’il apprend à comprendre la vie et à avoir le goût de l’entrepreneuriat », a déclaré Roland Somé. Cependant, il estime qu’il faut savoir desserrer l’étau pour permettre à l’enfant d’avoir ses heures de loisirs dans la journée ou dans la semaine. « Il ne doit pas tout le temps être en train de travailler. Ça risque de l’épuiser encore plus », a-t-il conclu.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net