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Burkina/Lutte contre le paludisme : Les Journées nationales de lutte anti-larvaire lancées à Bobo-Dioulasso

Publié le samedi 19 août 2023 à 12h24min

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Burkina/Lutte contre le paludisme : Les Journées nationales de lutte anti-larvaire lancées à Bobo-Dioulasso

Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a officiellement lancé, le vendredi 18 août 2023, les Journées de lutte anti-larvaire, couplées à la campagne de chimio-prévention du paludisme saisonnier (dénommée CSP+), dans les villes de Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. La cérémonie de lancement, qui a eu lieu dans la ville de Sya, a été présidée par le chef du département de la santé, Dr Robert Lucien Jean Claude Kargougou. Cette campagne se tient du 17 au 20 août 2023.

Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique est résolument engagé à poursuivre les actions de renforcement de la lutte pour l’élimination du paludisme sur le territoire burkinabè. En effet, selon des statistiques dévoilées par le ministre de la Santé, Robert Lucien Kargougou, au cours de l’année 2022, les formations sanitaires ont notifié plus de 11 millions de cas de paludisme avec 4 243 décès, dont près de 3 000 étaient des enfants de moins de 5 ans. En dépit des actions entreprises par les différents acteurs, le paludisme demeure un problème majeur de santé publique au Burkina Faso.

Face donc à cette situation, le ministère de la Santé a engagé encore plus de moyens en vue de se débarrasser définitivement du paludisme. Ainsi, avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, il met en œuvre, à travers le Secrétariat permanent pour l’élimination du paludisme, tous les ans, et ce depuis 2014, la chimio-prévention du paludisme saisonnier. Au cours de cette campagne, les distributeurs communautaires passent de porte en porte pour apporter aux enfants les médicaments nécessaires à leur protection et dépister également de façon systématique la malnutrition. La campagne va permettre de prévenir la survenue du paludisme chez les enfants de 3 à 59 mois. Et elle vise à toucher plus de quatre millions d’enfants.

Les officiels présents à la cérémonie de lancement des Journées nationales de lutte anti larvaires

Pour cette campagne, le ministère a jugé nécessaire d’associer l’identification et la destruction des gites larvaires. C’est pourquoi, un troisième acteur, issu des volontaires nationaux agents de santé à base communautaire, sera associé aux équipes de distributeurs communautaires. Ce troisième acteur, profitant du passage de porte à porte des équipes de distributeurs communautaires, aidera les habitants à identifier et à détruire les gites larvaires, véritable nids à moustiques à l’intérieur des concessions.

Ces moments seront mis également à profit pour sensibiliser les populations à faire le lien entre la larve et le moustique, vecteur de transmission du paludisme et de bien d’autres maladies vectorielles dont la dengue. L’objectif de cette campagne intégrée est de contribuer à réduire de 25% l’incidence du paludisme dans les villes de Bobo-Dioulasso et Ouagadougou par l’élimination des larves de moustiques d’ici à décembre 2023. Selon les acteurs de la santé, le choix de ces deux villes pour cette phase pilote s’explique par le fait que la transmission du paludisme est persistante en milieu urbain.

Le ministre de la santé, Dr Robert Lucien Kargougou, expliquant les objectifs des Journées nationales de lutte anti larvaires

La lutte anti-larvaire est une méthode utilisée dans la lutte contre les maladies à transmission vectorielle. Elle consiste à traiter les plans d’eau qui sont des sites de ponte des anophèles. Selon le ministre Robert Lucien Kargougou, c’est l’ensemble des mesures prises afin d’empêcher la larve de devenir un moustique. C’est au regard des avantages que cette lutte offre que le ministère a lancé sa mise en œuvre dans les deux plus grandes villes du Burkina Faso. Cette campagne se tient en collaboration avec le ministère des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi, qui a mis à la disposition du ministère de la Santé, environ 15 000 jeunes qui y prennent part.

« Ces volontaires nationaux agents de santé à base communautaire constituent le socle sur lequel repose cette stratégie. C’est bien eux qui, après avoir reçu les orientations nécessaires, feront équipe avec les distributeurs communautaires et passeront de concession en concession afin d’assister les populations à l’identification et à la destruction des gites larvaires. Cette intervention lance un signal fort sur notre envie, notre détermination à nous débarrasser définitivement du paludisme », a indiqué le ministre de la Santé.

Le ministre de la santé qui procède au dépistage systématique de la malnutrition chez un enfant

Séance tenante, des cours ont été identifiées pour l’acte symbolique de lancement de la campagne dans le quartier Lafiabougou de Bobo-Dioulasso. Dans ces concessions, des enfants dont l’âge est compris entre 3 à 59 mois ont reçu les doses nécessaires à leur protection. Ces familles ont été sensibilisées et responsabilisées pour l’identification et la destruction des gites larvaires dans leur environnement immédiat. Les gites identifiés à l’extérieur des domiciles ont été également détruits.

« Nous avons expliqué aux familles comment procéder à la destruction des gites larvaires car nous avons plusieurs manières de le faire. Nous avons la destruction physique qui consiste à éviter de stagner de l’eau dans les récipients. Il y a aussi la destruction des gites larvaires avec des biolarvicides. Devant ces cours, nous avons des flaques d’eau et nous avons conseillé les ménages, pour que dans un élan solidaire, ils se mettent ensemble pour détruire ces gites larvaires en comblant ces flaques d’eau avec de la terre. Et la mairie est disponible pour accompagner le nivèlement si besoin est. Ce qui est fondamental, c’est que les populations puissent s’engager », a expliqué Dr Robert Kargougou.

Des familles ont été sensibilisées et responsabilisées pour l’identification et la destruction des gites larvaires dans leur environnement immédiat

Le ministre a rappelé les messages de prévention qui, dit-il, sont de simples gestes d’humanité. Il s’agit de dormir tous les jours, toute l’année, sous des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action, et de consulter le plus tôt possible un agent de santé dès l’apparition des premiers symptômes. Il a exprimé aussi sa gratitude à tous les partenaires qui accompagnent le ministère dans la promotion de la santé, particulièrement dans la mise en œuvre de la campagne de chimio-prévention.

Pour la réussite de la CPS +, il a invité la population à s’impliquer en veillant non seulement à ce que tous les enfants de 3 à 59 mois reçoivent leurs médicaments tous les jours, pendant trois jours consécutifs, mais aussi à ce que les concessions ne soient pas des milieux de prolifération des moustiques, en détruisant toute retenue d’eau susceptible d’être un lieu de ponte et de prolifération des moustiques.

A l’issue de la cérémonie de lancement des Journées nationales de lutte anti-larvaire, la délégation du ministre de la Santé a visité le site qui abritera la construction d’un centre de santé ophtalmologique au secteur 26 de Bobo-Dioulasso. Ce centre, qui s’étendra sur un terrain de deux hectares, sera financé par l’ONG Embrace Relief.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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