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Burkina/Sport : « Il faut compter sur nous pour hisser haut le drapeau national », promet Yacouba Guigma, président de la Fédération burkinabè de roller sports

Publié le mercredi 16 août 2023 à 21h55min

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Burkina/Sport : « Il faut compter sur nous pour hisser haut le drapeau national », promet Yacouba Guigma, président de la Fédération burkinabè de roller sports

Créée mi mai 2023, la Fédération burkinabè de roller sports est dirigée par Yacouba Guigma. Le tout premier président de cette jeune fédération s’active pour organiser et professionnaliser la pratique de cette discipline, victime de certains préjugés. Yacouba Guigma veut également faire rayonner le Burkina Faso à travers cette discipline. Déjà affiliée à des instances africaines et internationales, la fédération burkinabè de roller sports travaille à placer des Burkinabè dans les organes exécutifs de ces instances. Dans un entretien accordé au journal Lefaso.net, Yacouba Guigma, président de cette nouvelle fédération revient sur les défis et les perspectives de son mandat.

Lefaso.net : Pouvez-vous vous présenter à nos internautes ?

Yacouba Guigma : Je suis Yacouba Guigma, président de la Fédération burkinabè de roller sports. Au pluriel parce que ça regroupe beaucoup de disciplines. La fédération va regrouper toutes ces petites disciplines qui gravitent autour du roller pour en faire une seule.

Pouvez-vous nous expliquer ce que c’est le roller ?

Le roller c’est la pratique du sport de glisse, ça fait partie de la grande famille des sports de glisse. C’est avec des patins ou des roues alignées, c’est notre instrument principal. A partir de là, il y a du roller basket, roller vitesse, roller freestyle, etc. Le roller c’est la pratique de tous ceux qui utilisent le sport de glisse en bitume avec les roues sur les chaussures.

Quels sont les équipements de base d’un pratiquant de roller ?

Il faut déjà les rollers, la paire avec des roues alignées ou non mais c’est essentiellement les roues alignées. Il faut aussi des protections comme le casque, les coudières, etc. Maintenant en fonction de la discipline, il faut d’autres équipements. Il y a des équipements spécifiques à chaque discipline mais les équipements de base, il faut juste les rollers et les protections.

Pourquoi avez-vous décidé de vous constituer en fédération ?

Cela fait près d’une vingtaine d’années que nous existons. On a travaillé dans un premier temps à faire connaître ce sport parce que les gens pensaient que ce sont des petits voyous qui se promenaient dans la rue, en circulation avec des rollers. Ce ne sont pas des voyous, c’est un sport comme les autres qu’il faut respecter, même s’il y a des brebis galeuses qui se promènent dans la rue. C’est interdit chez nous qu’on se promène seul en rollers dans la circulation. Chez nous, tu ne dois pas utiliser les rollers pour aller à l’entraînement, tu dois aller avec ton moyen de déplacement pour qu’on ne nous assimile pas à ceux qui se promènent de façon solitaire dans la rue. C’est pour ça d’ailleurs qu’on s’est constitué d’abord en association pour organiser la pratique et ensuite en fédération. Mine de rien, on a suscité des pratiquants, des jeunes qui ont aimé ce sport un peu partout au Burkina Faso. Donc c’était naturel qu’on se fédère pour pratiquer notre passion commune.

Yacouba Guigma, président de la Fédération burkinabè de roller sports veut faire rayonner le Burkina Faso à travers cette discipline

Vous êtes donc le tout premier président de cette fédération, quels sont les principaux défis de vote mandat ?

C’est déjà continuer à organiser la pratique. Dans un premier temps, on doit harmoniser la pratique dans les clubs. Il faut qu’on aille dans un même élan. Dans un club, il y a des gens qui le font pour le loisir et on ne peut pas l’empêcher parce que c’est ça qui rend notre pratique populaire. Ensuite, il faut professionnaliser la pratique, qu’on commence des entraînements intensifs pour compétir sur le plan national, africain et international. Il y a aussi les enfants qu’on doit préparer. Parmi ces enfants, on doit détecter les pépites pour déjà intensifier les entraînements pour qu’ils puissent faire le relais. Dans chaque club, on grouille pour qu’il y ait cette configuration pour attaquer maintenant les compétitions africaines ou internationales. Dans la sous-région, il y a actuellement les Béninois, les Sénégalais qui excellent dans le domaine mais nous nous sommes donnés le défi de les battre dans peu de temps. Le Burkina Faso arrive !

Avez-vous déjà organisé ou participé à des compétitions ?

Sur le plan national, on organise des compétions. Il y a vacances rollers, une compétition interclubs qu’on organisait avant la mise en place de la fédération. L’année passée, on a organisé notre premier championnat national et vraiment cela a suscité beaucoup d’engouement. Sur le plan africain, on a participé à des compétitions à Dakar, à Lomé. Sur le plan international, on a participé au championnat slalom en Espagne. Ce sont des compétitions où on a participé avec nos propres moyens parce que n’étant pas en fédération, on a eu du mal à mobiliser les moyens. Mais comme on est passionné, on s’est débrouillé pour participer à toutes ces compétitions et pour montrer que derrière ça, c’est la passion qui nous guide. Il y a également des compétitions à venir notamment le championnat national. C’est l’occasion de solliciter l’accompagnement des partenaires, de sponsors parce qu’on veut que ça prenne de l’envergure et pour ça, on a besoin de soutiens.

Peut-on avoir une idée du nombre de clubs déjà affiliés à la fédération ?

Le nombre de clubs déjà affiliés à la fédération, c’est autour d’une quinzaine. Il y a d’autres clubs qui ne respectent pas encore les critères et sont dans les starting-blocks. Il faut exister au minimum deux ans avant de pouvoir s’affilier à la fédération.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez déjà sur le terrain ?

Déjà quand la fédération a été créée, on a rassemblé tous les pratiquants de Ouaga pour les dire qu’on doit avoir un nouvel esprit. L’Etat nous a fait confiance, c’est à nous maintenant de faire nos preuves. J’ai fait ça à Ouaga, je suis allé à Bobo aussi pour rencontrer les acteurs et je m’apprête pour aller à Koudougou pour rencontrer les acteurs de là-bas. Des difficultés majeures, on ne peut pas le dire parce qu’on pas encore commencé à dérouler notre programme. On fait d’abord notre promotion, dire que nous existons. Après la rencontre avec les acteurs, on va faire une conférence de presse pour dire à la population que nous existons désormais et qu’il faut compter sur nous pour hisser haut le drapeau national. C’est qui est important actuellement, c’est de trouver des partenaires pour nous accompagner, c’est une nouvelle fédération qui a besoin de soutien, que ce soit d’ordre matériel, technique, financier, etc.

Des pratiquants de roller

Y-a-t-il des espaces spécifiques dédiés à la pratique du roller ?

Dans le programme il y a ça, travailler avec l’Etat pour nous trouver un espace dédié au roller parce qu’il y a des spécificités. Ce n’est pas très adapté de le faire dans la rue, il faut des endroits dédiés à ça. Nous allons travailler pour trouver ces espaces sinon pour l’instant, on le pratique dans les endroits pas vraiment dédiés à ça mais il faut faire d’abord avec les moyens de bord.

Est-ce qu’il y a des projets d’affiliation à des instances africaines ou internationales de roller ?

Ce qui est bizarre pour notre fédération, bien avant d’être officiellement une fédération, on était déjà affilié à toutes les instances internationales. Donc c’est une continuité. Effectivement, il y a des fédérations qui viennent de se créer et font maintenant des démarches pour s’affilier aux instances internationales. Au moment où on était en comité national, on a eu à s’affilier aux instances panafricaines et internationales. Donc ce sont des choses déjà faites et on va chercher à être dans les organes parce qu’étant pas officiellement en fédération, il était difficile de prétendre à des postes. Mais comme on est officiellement une fédération reconnue, on va travailler à placer des Burkinabè dans ces instances panafricaines et internationales.

Quel est votre mot de fin ?

Je voudrais insister sur le plan de l’accompagnement. C’est un nouveau sport et la structure qui va d’aventure nous accompagner, aura son image collée à ce sport. Quand on va parler de roller, on va parler de ce partenaire. C’est maintenant qu’il faut le faire afin de nous permettre de dérouler notre programme et rendre la pratique plus populaire. Le roller est bizarre, il suscite de l’admiration et de la peur en même temps. On va donc travailler à le démystifier pour qu’il y ait beaucoup de licenciés dans notre sport. Je voudrais également remercier Lefaso.net de nous donner l’opportunité de nous exprimer. Depuis que nous nous sommes constitués en fédération, vous êtes le premier média à nous inviter, à donner écho à notre sport.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

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