Installés à plus de 1 500 kilomètres de leur mère-patrie, les Tchadiens vivant au Burkina Faso font parler leur cœur. Avec les Burkinabè, les Tchadiens partagent plusieurs similitudes tant que sur le plan culturel que géographique (le climat). Et l’histoire apprend que plusieurs ethnies du Burkina Faso dont les Mossé et les Gourmantché sont originaires du pays de Toumaï. « Le Tchad et le Burkina Faso sont liés par l’histoire, même si géographiquement, nous sommes un peu éloignés l’un de l’autre. Nos communautés continuent de se connecter les unes aux autres », a indiqué Dr Pierre Rogoto, membre de la Communauté tchadienne au Burkina Faso (CTBF).

Le président de la CTBF, Yves Kagonbé Yangalbé (à gauche), remettant symboliquement un bidon d’huile.

Ainsi, à l’occasion du 63e anniversaire de l’indépendance du Tchad, commémoré chaque 11 août, cette communauté a décidé de fêter autrement. Selon Maxime Teadoum Nadjinabé, le président du comité d’organisation de la fête de l’indépendance du Tchad au Burkina, compte tenu de la crise sécuritaire au Sahel, l’heure n’est pas à la réjouissance. « Nous avons préféré faire ce petit geste pour apporter un peu de joie aux gens », a-t-il déclaré.

Les Tchadiens sont venus les mains chargées pour saluer les PDI de Garghin, un quartier situé au Sud de Ouagadougou. Ce don est composé de 22 sacs de riz de 25 kilogrammes, cinq bidons d’huile de 20 litres, six cartons de savon, un sac de détergent et des vêtements.

Selon Maxime Teadoum Nadjinabé, l’heure n’est pas à la fête.

« Tout le monde au sein de la communauté tchadienne du Burkina Faso a mis la main à la pâte pour réaliser ce geste symbolique, dans le but d’apporter un peu de soulagement à la population, en particulier durant cette période d’hivernage où les difficultés se font ressentir. Nous avons estimé qu’il était important de leur apporter de l’aide pour qu’ils sachent qu’ils ne sont pas seuls et qu’ils ne sont pas abandonnés », a expliqué le président de la CTBF, Yves Kagonbé Yangalbé.

Les PDI de Garghin sont originaires principalement des régions du Centre-Nord, du Nord et du Sahel.

Le représentant des bénéficiaires, Moussa Akmourase, n’a pas manqué d’exprimer sa reconnaissance aux donateurs. « Que Dieu vous bénisse et qu’il nous accorde la paix, afin que vous puissiez continuer à faire de bonnes actions », a-t-il dit.
La communauté tchadienne au Burkina, à en croire le président Yves Kagonbé Yangalbé, est forte d’environ 3 000 personnes.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net