Au Burkina Faso, les approches et les méthodes de travail des administrations sont confrontées au quotidien à l’évolution globale et rapide du milieu pour lequel elles sont forgées. La vision du gouvernement est de faciliter l’accès des usagers du service public aux prestations offertes par les administrations grâce aux opportunités et autres possibilités qu’offrent les nouvelles technologies.

Dans cette perspective, la Direction générale des affaires immobilières et de l’équipement de l’Etat (DGAIE) innove avec la création de la plateforme SyLEP (Système en ligne des enchères publiques). Jadis considéré comme un rêve irréalisable pour certains, une folie et de l’utopie pour d’autres, la plateforme de gestion des ventes en ligne est aujourd’hui opérationnelle, au grand bonheur des usagers de l’administration économique et financière. Ce vendredi 11 août 2023, à partir d’un clic, le ministre de l’économie, Dr Aboubakar Nacanabo, a procédé à son lancement officiel.

Le ministre de l’économie, Dr Aboubakar Nacanabo (en blanc), lors du lancement de la plateforme E-enchère

Développée et livrée gratuitement par GeniTopo SARL, un cabinet composé de jeunes développeurs, la plateforme SyLEP est accessible via l’adresse : https://ventes-encheres.finances.bf. Elle fonctionne comme toute les autres applications classiques. Pour y avoir accès, la création d’un compte est obligatoire avec des informations personnelles. Dans la pratique, la procédure d’inscription est assez simple. « Vous avez le nom du domaine de la plateforme. Vous souscrivez pour avoir un compte. Ensuite, vous payez les frais de participation. Après cette étape, vous êtes autorisé à soumissionner. Vous sélectionnez le produit souhaité et vous proposez votre prix en fonction de la mise à prix du produit », a expliqué le directeur général, Sibouré Guinko. Pour pouvoir soumissionner, il faut payer par Orange Money ou Moov Money. Le montant est fixé à 100 francs CFA.

Vue de l’assistance

Selon les explications du ministère de l’Economie, à travers l’opérationnalisation de la plateforme e-Enchère, son département peut s’enorgueillir d’avoir trouvé une réponse juste, équitable et transparente aux récurrentes polémiques suscitées lors des opérations de ventes aux enchères publiques et qui jetaient du discrédit sur le travail de l’administration et entachaient sa réputation et sa crédibilité. « (...) Aujourd’hui, avec le système qu’on a mis en place, on peut aboutir à une vente en ligne beaucoup plus transparente et plus efficace », assure-t-il. Toutefois, des défis demeurent toujours quant à la maîtrise de son utilisation par tous les usagers notamment les personnes dites « illettrées ». Des dispositions ont été prises à cet effet. Entre autres dispositions, il a noté la mise en place d’un dispositif de formation et d’accompagnement, et des tutoriels en langue pour accompagner ces derniers. L’objectif recherché étant de donner la même chance à tous ceux qui veulent soumissionner.

Les parties prenantes étaient présentes

« Dans quelques mois, les gens verront que les choses ont véritablement changé et que la vente aux enchères est beaucoup plus transparente, efficace et moins coûteuse pour les usagers », dira le ministre. L’autre défi qu’il a tenu à relever se rapporte à l’opérationnalisation progressive de toutes les fonctionnalités de la plateforme et la maîtrise de son utilisation par tous les acteurs notamment le personnel de la DGAIE. Tout en invitant les parties prenantes à œuvrer davantage, à travers une synergie d’actions et une parfaite symbiose, pour l’atteinte des objectifs escomptés, le ministre Nacanabo les a exhortés à programmer les prochaines ventes aux enchères en ligne et à mettre en place, un dispositif qui permet de recueillir et de traiter les préoccupations des usagers. Pour lui, c’est seulement à ce prix que la plateforme pourrait être progressivement améliorée et répondre aux attentes des utilisateurs. Avant de clore son propos, le ministre de l’économie a rassuré de sa disponibilité à les accompagner pour une mise en œuvre réussie de cet important outil.

Le directeur général du Cabinet GeniTopo, Sibouré Guinko, a expliqué la procédure d’inscription

Pour rappel, la Stratégie nationale de développement de l’économie numérique 2018-2027 consacre son programme 4, à la transformation numérique de l’administration publique, des secteurs économiques et de la société burkinabè. Cette stratégie a contribué à la digitalisation de bon nombre de procédures dans les structures du ministère de l’Economie, en leur permettant de se performer, d’être plus efficaces et efficientes et rendant la tâche plus facile aux cadres de conception et aux opérationnels.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net