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Burkina/Université de Dédougou : Le comité exécutif de l’ANEB dénonce une tentative de remise en cause des acquis

Publié le lundi 31 juillet 2023 à 16h39min

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Burkina/Université de Dédougou : Le comité exécutif de l’ANEB dénonce une tentative de remise en cause des acquis

Dans cette déclaration, le Comité exécutif de l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB), section de Dédougou, décrit la situation qui prévaut actuellement à l’université de Dédougou, chef-lieu de la Boucle du Mouhoun.

Elle dénonce par ailleurs, une tentative de remise en cause des acquis par les premiers responsables de l’université.

Dans la présente, le comité exécutif de l’ANEB/section de Dédougou appelle l’ensemble des étudiants à rester vigilant et à s’armer de courage pour continuer la lutte.

Lefaso.net

UNION GENERALE DES ÉTUDIANTS BURKINABE
(UGEB)
*******
ASSOCIATION NATIONALE DES ÉTUDIANTS BURKINABE
(ANEB)
*******
SECTION DE DEDOUGOU

Dédougou, le 31 Juillet 2023

Déclaration sur la situation actuelle à l’université de Dédougou
Les 08, 09 et 10 juin 2023, les étudiants de l’Université de Dédougou ont observé une grève de faim pour exiger de meilleures conditions de restauration. En lieu et place d’une réponse satisfaisante, le DR CROU-D de mèche avec le prestataire ont décidé de fermer le restaurant universitaire. Pendant 10 jours, les étudiants seront privés des services du RU ce qui traduit le manque de volonté à améliorer la prestation.

Dans un esprit de dialogue, le Comité Exécutif (CE) de l’ANEB a tenu une audience avec la direction du CROU-D qui n’a pas voulu prêter une quelconque attention aux revendications des étudiants portantes sur l’amélioration de la qualité et la quantité des plats servis. C’est ce mépris qui a conduit à la convocation le mercredi 14 juin 2023, d’une Assemblée générale extraordinaire (AGE) de l’ensemble des étudiants de l’UDDG sous sa direction. L’AGE décidera d’une grève de 48 heures, les 20 et 21 juin 2023 pour exiger ce qui suit :

L’amélioration de la qualité et la quantité des plats servis ;
L’équilibre des mets servis ;
L’hygiène dans le restaurant universitaire ;
La diversification des menus ;
La non reconduction du restant des repas précédents ;
L’acquisition du matériel en nombre suffisant ;
Le renouvellement de certains matériels vétustes notamment les assiettes et les gobelets ;
La réhabilitation du local en déliquescence ;
Etc.

Le mouvement s’est matérialisé par un grand sit-in en ses premières 24 heures devant les locaux de la direction du CROU-D. Lors de ce sit-in, un incident est survenu. En effet, à l’entrée principale de l’ancien site de l’université qui fait face à la route nationale N°10 (RN-10 Dédougou-Bobo), certains étudiants se trouvaient à l’arrêt de bus. Le bus qui avaient déjà amené les étudiants sur le site de Souri les ramenait parce que le mot d’ordre a été respecté. Certainement ces étudiants attendaient leurs camarades à l’entrée du site de l’ancien site. C’est là que le bus qui devrait normalement marquer l’arrêt pour permettre aux étudiants de descendre, a foncé tout droit sur les étudiants à l’arrêt du bus.

S’en est suivi une débandade. Les étudiants à leur corps défendant ont lancé des pierres en direction du véhicule. La police qui était stationnée à quelques encablures du campus a gazé les étudiants jusqu’à l’enceinte de l’université en violation des franchises universitaires. C’est ainsi que la SOTRACO a décidé de suspendre son trafic dans la ville de Dédougou. Le CE entreprendra des démarches auprès de la présidence de l’UDD et de la direction de la SOTRACO. Il ressort de ces démarches que les autorités de la présidence et de la SOTRACO ont préféré se fier à la version unique et mensongère du chauffeur de bus traduisant leur hostilité et leur manque d’ouverture vis-à-vis des étudiants.

Dans cette version, le chauffeur dit être pris en partie par les étudiants dès son arrivée à l’arrêt de bus au niveau de l’ancien site. Ce qui est purement un gros mensonge. En réalité, le jour de l’incident, le bus a effectué deux allés retour sans incidents en s’arrêtant convenablement à l’arrêt. Ce qui nous réconforte à dire que l’acte, le chauffeur l’a posé de manière délibéré d’autant plus qu’il effectuait ce dernier voyage en présence de la CRS sur les lieux. Le lendemain, comme convenu les étudiants ont poursuivi le mouvement par un meeting au cours duquel ils ont fait le point des 48h de la grève.

Camarades étudiantes et étudiants,
Après ces évènements, le 07 juillet 2023 le CE a été auditionné au commissariat central de police. Il ressortit que la convocation fait suite à une plainte déposée par la direction de la SOTRACO. Le Procureur a donc instruit la brigade de recherche de mener une enquête.

Est-il important de rappeler que la présence de la SOTRACO dans la ville de Dédougou est un acquis de lutte des étudiants. En effet, depuis 2018 les plateformes revendicatives des étudiants de l’UDDG organisés autour de l’ANEB-Dédougou portait la nécessité de diligenter des bus pour la mobilité des étudiants. Elle a suscité plusieurs mouvements au cours de l’année académique 2020-2021. Pour calmer les ardeurs des étudiants, des panneaux de stationnement de bus seront posés dans les artères de la ville. Mais les bus ne viendront qu’à la suite d’intenses grèves au cours de l’année académique 2021-2022. De ce fait, les étudiants ne peuvent en aucun cas s’en prendre volontiers à un bus de la SOTRACO. D’ailleurs, le mot d’ordre du CE ne concernait pas les bus de la SOTRACO.

Camardes étudiantes et étudiants,
Le déroulé des évènements traduit le caractère anti-étudiant de nos autorités. A suivre de près leur comportement face à la situation, on peut bien se rendre compte que les autorités seraient les commanditaires du comportement criminel du conducteur de bus qui a voulu écraser les étudiants. Elles s’en sont servies pour créer une affaire dans l’affaire en détournant la lutte des étudiants. La cabale judiciaire engagée à l’encontre des étudiants dont le CE vise à intimider et briser l’élan de lutte. C’est pourquoi, le CE appelle l’ensemble des étudiants à rester vigilants et s’armer de courage pour la continuation de la lutte.

L’ANEB tient pour seules responsable de l’escalade de situation les autorités de la présidence et de la SOTRACO. Elle réaffirme sa détermination à se battre pour la satisfaction de sa plateforme minimale d’action dont les préoccupations sont les suivantes :

La construction d’une cité universitaire et des amphithéâtres adaptés au nombre des étudiants ;
L’augmentation en nombre conséquent des bus SOTRACO pour la mobilité des élèves et des étudiants de la ville ;
L’augmentation en quantité et en qualité des plats servis au RU ;
L’ouverture du cycle Master à l’université de Dédougou d’ici la prochaine rentrée académique ;

L’arrêt de toutes velléités de décrochage des promotions ;
Le recrutement d’enseignants en nombre suffisant, l’effectivité de tous les travaux dirigés (TP) inscrits dans les curricula, la prise en charge effectives des sorties d’études et la programmation continue des cours et évaluations et la diligence dans les délibérations ;
La remise intégrale des copies et corrigés des devoirs avant toutes délibérations ;
Etc.

Non à la remise en cause de nos acquis !
Pour de meilleures conditions de vie et d’étude, en avant !
Vive l’ANEB-Dédougou !

Pain et liberté pour le Peuple ! 

Le Comité Exécutif

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