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Tabaski 2023 à Bobo-Dioulasso : Les fidèles musulmans ont prié pour une issue heureuse de la transition

Publié le mercredi 28 juin 2023 à 14h10min

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Tabaski 2023 à Bobo-Dioulasso : Les fidèles musulmans ont prié pour une issue heureuse de la transition

Les fidèles musulmans du Burkina Faso célèbrent, ce mercredi 28 juin 2023, l’Aïd-el-Kébir, aussi appelée Tabaski ou encore fête du mouton. A Bobo-Dioulasso, la grande prière a été l’occasion pour les musulmans de renouveler leurs demandes pour la paix, la stabilité et la concorde au Burkina Faso. Ils ont aussi prié pour une issue heureuse de la transition.

Les fidèles musulmans ont assisté, dans la ferveur et l’humilité, ce mercredi 28 juin à Bobo-Dioulasso, à la prière de la fête de Tabaski, dirigée par l’imam de la grande mosquée de Dioulassoba, Siaka Sanou. Comme à l’accoutumée, la Place Wara-wara a refusé du monde. Après la prière des deux rakaats, l’imam a prononcé son sermon dans lequel il a, en substance, appelé les fidèles à craindre Dieu. Cette prière matinale a appelé également à la paix et la cohésion sociale entre les fils du pays, mais a surtout rappelé l’importance du sacrifice du prophète Abraham.

Des fidèles musulmans prient pour la paix et la stabilité au Burkina Faso.

Sacrifiant ainsi au rituel qui commémore l’asservissement d’Ibrahim (Abraham) à Dieu (qui lui avait ordonné de sacrifier son fils Ismaël), des Bobolais de toutes les couches sociales ont pris d’assaut le lieu de la prière. Parmi les fidèles, on retrouvait le vice-président de la délégation spéciale régionale des Hauts-Bassins, Mahamadou Barry, le haut-commissaire de la province du Houet, Adama Bidiga, le président de la délégation consulaire régionale, Al Hassan Siénou, et de nombreuses autorités de l’administration publique. A en croire El hadj Ibrahim Dembélé de la communauté musulmane, cette prière matinale a été une occasion pour les fidèles de prier pour la paix et la sécurité au Burkina Faso.

Selon El hadj Ibrahim Dembélé de la communauté musulmane, cette prière matinale a été l’occasion pour les fidèles de prier pour la paix et la sécurité au Burkina Faso.

« Nous avons prié ce matin pour le Burkina Faso, pour le président Traoré ainsi que pour les membres du gouvernement. Nous avons prié particulièrement pour nos soldats qui sont au front, afin que Dieu facilite le combat contre les forces du mal. En ce début de la campagne agricole, nous avons prié aussi pour une bonne pluviométrie et prié pour les malades et les déplacés internes et pour tous les fils et filles du Burkina. Que les sacrifices de moutons de ce matin apportent la paix et la stabilité au pays », a-t-il souhaité. Peu après le sermon, l’imam a immolé son mouton, donnant ainsi le coup d’envoi aux autres fidèles.

Le vice-président de la délégation spéciale régionale des Hauts-Bassins, Mahamadou Barry, pour sa part, a adressé des remerciements à l’endroit de Dieu qui, dit-il, a permis de célébrer cette fête. « Nous avons prié pour la paix au Burkina et nous allons continuer de prier toujours pour la paix dans notre région, dans notre pays », a-t-il laissé entendre. Il a invité les Burkinabè à s’unir pour sortir le pays de la crise actuelle. Pour cela, il leur demande d’adopter des comportements qui vont faciliter le retour de la paix et surtout d’être des exemples de vivre-ensemble.

L’abbé Bakary Jean Prosper Sanou dit être venu, au nom de Mgr Paul Ouédraogo et de la communauté catholique, communier avec les fidèles musulmans.

La communauté catholique a une fois de plus sacrifié à la tradition en prenant part à cette prière matinale. L’abbé Bakary Jean Prosper Sanou dit être venu, au nom de Mgr Paul Ouédraogo et de la communauté catholique, communier avec les fidèles musulmans en ce grand jour. « Nous célébrons aujourd’hui le sacrifice du fils d’Abraham, notre ancêtre dans la foi. Nous sommes venus communier avec nos frères musulmans, leur souhaiter la bonne fête et formuler le vœu que le seigneur accorde la paix à notre pays ; qu’il accorde à notre pays la grâce de l’unité, de la cohésion et de la sécurité. Que le seigneur accorde une bonne pluviométrie à notre pays et qu’il consolide nos liens de fraternité et de solidarité », a souhaité l’abbé Bakary Jean Prosper Sanou.

Ousséni Sanou se réjouit d’avoir fêté avec les moyens de bord.

La fête malgré les difficultés financières

La Tabaski 2023 se déroule dans un contexte économique difficile au Burkina. Pour de nombreux fidèles, la conjoncture économique difficile a entaché la célébration de cette fête.

« Nous allons fêter avec les moyens de bord parce qu’il y a la galère », affirme un chef de famille. Après avoir rendu grâce à Dieu pour ce jour béni, il affirme que contrairement aux années précédentes, les prix des moutons ont fortement augmenté cette année. « Les béliers n’étaient pas à la portée de nombreux chefs de famille », dénonce-t-il. Certains se réjouissent d’avoir fêté avec les moyens de bord. C’est le cas d’Ousséni Sanou rencontré à la Place Wara-wara.

Il affirme avoir prié pour la paix et la stabilité au Faso. « Nous avons eu également une pensée pour nos FDS et nos VDP. Il faut que nous les soutenions dans cette lutte », a-t-il fait savoir. Malgré le contexte économique très difficile, cette fête est célébrée dans la plus grande tranquillité à Bobo-Dioulasso.

Peu après le sermon, l’imam a immolé son mouton, donnant ainsi le coup d’envoi aux autres fidèles.

Pour rappel, la fête de Tabaski est célébrée chaque année pour commémorer la soumission à Allah du prophète Abraham qui était prêt à sacrifier son unique fils Ismaël sur son ordre. C’est ainsi que chaque année dans le mois de zulhadj, plus précisément le 10e jour, après le rituel du jour d’Arafat, chaque musulman ayant les moyens doit immoler une bête, notamment un bélier sain, pour perpétuer cet acte du prophète Abraham. Selon les préceptes de la religion, la viande du mouton doit être partagée et les fidèles musulmans ne doivent pas garder la viande de leur mouton plus de 72 heures, sans quoi il ne répond plus au sacrifice d’Abraham.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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