Selon le ministre de la Santé, au Burkina Faso, les maladies cécitantes sont un véritable problème de santé publique. La prévalence de la cécité est estimée à 2% depuis 2014, soit plus de 340 200 personnes touchées. 66,7% des cas de cécité au Burkina sont dus à la cataracte non traitée. À cela s’ajoutent d’autres causes comme les complications du trachome et le glaucome.

Considérée comme une maladie de la pauvreté et de la misère, la cataracte sévit parmi les couches les plus vulnérables de la population, qui n’ont pas souvent les moyens de se payer l’opération. C’est donc pour voler au secours de ces personnes atteintes de cataracte qu’est né le projet « 4 000 cataractes à opérer en 2023 ». Ce projet suit les sillons tracés par l’Alliance de lutte contre la cécité évitable (AFAB), qui est une initiative de la Banque islamique de développement (BID), en collaboration avec la Direction de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles (DPCM) et le Centre national de lutte contre la cécité (CNLC).

Des patients déjà opérés au Centre national de lutte contre la cécité

« Consciente du fait que les frais liés aux interventions de la cataracte sont souvent largement supérieurs aux capacités financières de bon nombre de personnes souffrant de cette pathologie, l’ONG Secours islamique France a choisi de se placer aux côtés de la BID, de la DPCM et du CNLC pour conjuguer les efforts, faciliter l’action et augmenter le nombre de personnes par rapport aux cibles antérieures », a indiqué Désiré Mulemaza de l’ONG Secours islamique France.

Désiré Mulemaza de l’ONG Secours islamique France a confié que le coût de l’opération de la cataracte est hors de portée pour beaucoup de Burkinabè.

Ami Ouédraogo fait partie de ces patients qui ont été opérés avec succès au Centre national de lutte contre la cécité. Elle a tenu à exprimer sa reconnaissance à l’ensemble des partenaires et au ministère de la Santé qui lui ont permis de retrouver la vue sans rien débourser. « Cette opération m’a été vraiment bénéfique. Avant, lorsqu’une personne était arrêtée à une certaine distance de moi, je la voyais floue. Mais après l’opération, je vois bien clair », s’est-elle réjouie.

Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Robert Kargougou, a salué lui aussi la mise en œuvre de ce projet. Il a remercié les partenaires qui accompagnent son département pour redonner espoir à ces personnes atteintes de cataracte.

Dr Robert Kargougou a rappelé que la cataracte constitue la première cause de cécité au Burkina Faso.

Comment bénéficier de l’opération ?

Pour bénéficier d’une opération de la cataracte qui est entièrement gratuite dans le cadre de ce projet, il faut d’abord se rendre en consultation dans les centres hospitaliers régionaux ou les hôpitaux de district. Une fois le diagnostic de cataracte posé, l’opération est pratiquée sur le patient. Salam Kafando, représentant pays de la Banque islamique de développement, a précisé que pour ce projet, il est attendu plus de 13 000 consultations. Parmi ces 13 000 personnes qui seront reçues, celles chez qui le diagnostic de cataracte sera posé bénéficieront de l’opération qui leur permettra de retrouver une meilleure vue.

Photo de famille.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net