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TREE for Africa 2023 : La Kosyam Jesuit University of Science (KoJUS) organise une conférence internationale sur la question de la recherche et du développement à Ouagadougou

Publié le mercredi 31 mai 2023 à 10h47min

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TREE for Africa 2023 : La Kosyam Jesuit University of Science (KoJUS) organise une conférence internationale sur la question de la recherche et du développement  à Ouagadougou

La Kosyam Jesuit University of Science (KoJUS) est une université privée jésuite qui a ouvert ses portes au Burkina Faso en … KoJUS accueille du 1er au 3 juin 2023 une conférence internationale dénommée « Tree for Africa 2023 », consacrée essentiellement aux questions de l’usage de la technologie, la recherche-développement, l’éducation et l’économie pour assurer le développement durable. Nous avons rencontré le Père Francois Pazisnewende KABORE, président de l’université, pour en parler.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Francois Pazisnewende KABORE, prêtre Jésuite et professeur d’économie, agrégé des facultés de sciences économiques du CAMES, option Economie de la Connaissance. Je suis, par ailleurs, Président de Kosyam Jesuit University of Science (KoJUS), Président de l’Association des Universités Jésuites d’Afrique et de Madagascar et membre du conseil d’administration de l’International Association of Jesuit Universities (www.iaju.org ) qui regroupe 211 universités dans le monde.

Pouvez-vous nous présenter Kosyam Jesuit University of Science ?

Kosyam Jesuit University of Science (KoJUS) est une université privée Jésuite : www.kosyamuniversity.bf et www.kosyamuniversity.edu.bf KoJUS est en réalité un complexe qui comprend trois grandes composantes : (i) un lycée scientifique d’application (de la 6ème à la Tle), (ii) une école normale scientifique (pour la formation des enseignants en sciences -mathématiques, sciences de la vie et de la terre (SVT), physique et chimie-, (iii) une business school, dans laquelle nous formons des hommes et femmes d’affaires, c’est-à-dire des créateurs et non des demandeurs d’emplois. Comme l’indique son nom « Kos-yam » et sa devise « Sapientia & Scientia » (Science et Sagesse), nous souhaitons développer la science, avec sagesse car comme vous le savez, science sans conscience n’est que ruine de l’âme.

Vous organisez du 1er au 3 juin une conférence internationale dénommée « Tree for Africa 2023 » ; en quoi consiste cette conférence ?

TREE est l’acronyme de Technology, R&D, Education and Economy : Technologie, Éducation, Recherche & Développement et Économie. TREE for Africa est une série de conférences qui promeuvent l’usage et le recours à la technologie, à la recherche-développement, à l’éducation et à l’économie pour assurer le développement durable et la prospérité des nations africaines en générale et du Burkina Faso en particulier. De ce point de vue, elle se veut une conférence interdisciplinaire qui développe et met en exergue des théories, des modèles et des pratiques qui ont un fort impact développemental sur les sociétés et les économies africaines. En fonction des années,

TREE met l’accent sur un thème bien précis. La première édition de TREE for Africa a eu lieu à Abidjan en 2018. Pour cette année 2023, le thème porte sur « Science Education for Development : Role for knowledge, Technology, and Policies » : l’éducation dans les sciences en vue du développement : le rôle de la connaissance, de la technologie et des politiques économiques. TREE for Africa 2023 mettra donc l’accent sur le rôle de la production de la connaissance, de la technologie et des politiques économiques en vue du développement durable de l’Afrique.

Quelles sont les principales articulations de la conférence ?

La conférence s’articule autour de deux thématiques essentielles : les approches théoriques et empiriques d’une part et les modèles réussis d’éducation dans les sciences, notamment les STEM : Science, Technology, Engineering and Mathematics.
En termes d’activités, il y aura essentiellement trois types : le premier type d’activités consistera en des exposés par les chercheurs de leurs résultats de recherche qui pourraient aider nos pays en matière d’éducation dans les sciences. Le deuxième type d’activités sera une visite du chantier de l’université KoJUS le 3 juin, en présence du ministre de l’Education Nationale et de la Promotion des Langues Nationales (MENAPLN), à Ouaga 2000. Le troisième sera meublé d’activités para-académiques telles que des visites d’institutions d’éducation et de recherches, sans oublier bien sûr une petite découverte de l’une ou l’autre merveille du Burkina Faso (le site de granite de Laongo, un ranch à Koubri, etc.).

Quels sont les participants que vous attendez ?

Nous attendons une trentaine de chercheurs nationaux et internationaux qui participeront en présentiel : Burkina Faso, Inde, Irland, Ghana, Côte d’Ivoire, Cameroun, Kenya, Zimbabwé, etc. Cette édition de TREE for Africa verra une participation très forte de chercheurs indiens dont les spécialités sont en physique, en ingénierie et en informatique. Vous savez bien que l’Inde est un pays qui est en train de s’imposer comme économie de la connaissance et une puissance majeure. Les chercheurs et praticiens sont des experts en sciences physiques, ingénierie (civile, informatique, industrielle), sciences de l’éducation, biologie, chimie, géologie, économie, etc. Nous accueillerons d’autres participants pour les éditions prochaines dans la mesure du possible.

En attendant les conclusions de cette conférence, comment voyez-vous déjà le rôle de la science dans le développement du Burkina ?

La science est une condition sine qua non pour le développement durable du Burkina Faso, c’est-à-dire pour une amélioration générale des conditions de vie qui n’empêcherait pas les générations futures de Burkinabè à répondre aussi à leurs besoins.

L’économie mondiale est dominée par l’économie de la connaissance, c’est-à-dire que ce qui assure la puissance, le développement et la prospérité des nations de façon durable, ce n’est pas la matière première dont elles disposent, mais la valeur ajoutée qu’elle créée. Dans cette perspective, le niveau de développement du Burkina est à l’image de son niveau de production de la connaissance à travers la science. Or cette valeur ajoutée se crée à travers la connaissance et les innovations.

Pour un pays, comme le Burkina Faso qui a une position géographique stratégique au cœur de l’Afrique de l’Ouest avec une population relativement jeune et forte, les sciences devrait être une très bonne nouvelle, parce que productrice et source de connaissance, d’innovation et de valeur ajoutée. D’aucuns reconnaissent que le « nouveau pétrole, or ou diamant » du monde moderne, c’est la connaissance. Le potentiel de développement et de prospérité des sciences est tel qu’une vision de long terme imposerait forcément un investissement conséquent dans les sciences.

La question sécuritaire pourrait trouver une approche fructueuse, utile et durable dans une prise en considération d’un investissement dans la science et la technologie et sans oublier dans les sciences humaines.

Quel est le positionnement, la contribution de votre université par rapport à ces questions ?

Notre université, à la suite des autres universités privées, veut apporter sa pierre, aux côtés de l’État, à la construction et la prospérité de la nation Burkinabè, à travers l’éducation. Notre positionnement est ancré dans notre identité d’université catholique jésuite qui vise l’excellence et la formation intégrale de toute personne et de toute la personne humaine dans ses dimensions intellectuelle, spirituelle, morale, sociale, etc. En tant que membre du vaste réseau des 211 universités jésuites dans le monde, nous formons des citoyens globaux, des citoyens du monde, même si, justement, pour rayonner au niveau international, il faut être enraciné localement : think global, act local.

Concrètement, notre contribution a une triple dimension sur le plan académique : les sciences, l’entrepreneuriat et le numérique. Primo, nous nous lançons le défi de démystifier les sciences (Math, PC, SVT) pour nos enfants, nos élèves et étudiants depuis le secondaire jusqu’à l’université. Secundo, nous comptons former des entrepreneurs prospères qui, non seulement créeront des emplois pour eux-mêmes et pour les autres, mais aussi créeront de la valeur pour notre nation et pour le reste du monde. Comme vous le savez, notre économie est extravertie, en partie parce que nous n’avons pas encore suffisamment d’hommes et de femmes d’affaires qui transforment et produisent des biens et services à forte valeur ajoutée. Tertio, le numérique est une chance pour un pays comme le Burkina Faso, non pas enclavé (comme d’aucuns le présentent), mais plutôt situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest. A cet effet, nous espérons, avec nos partenaires internationaux, porter le Burkina Faso à la frontière de la technologie et de l’ingénierie numérique : sciences informatiques, intelligence artificielle, cybersécurité, etc.

Évidemment, cette contribution, nous espérons la rendre effective en faisant fonctionner le « quadruple helix » de l’économie de la connaissance : une collaboration fructueuse et vertueuse entre l’État, le monde académique, le monde des entreprises et la société civile.

Merci pour votre intérêt pour notre université !
Courage à vous pour le travail immense que vous abattez pour démocratisez l’information
Paix et sécurité et prospérité pour notre nation !

Lefaso.net

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