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1er mai 2023 : L’UAS-Mouhoun tire la sonnette d’alarme sur la situation de l’éducation au Burkina

Publié le mardi 2 mai 2023 à 11h58min

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1er mai 2023 : L’UAS-Mouhoun tire la sonnette d’alarme sur la situation de l’éducation au Burkina

La section provinciale du Mouhoun de l’Unité d’action syndicale (UAS) a commémoré la journée internationale du travail, ce 1er mai 2023 à Dédougou. Une conférence publique sur le thème « Impact de la guerre civile réactionnaire sur notre système éducatif : état des lieux, défis et perspectives » a servi de plat de résistance entre travailleurs pour mettre au goût du jour la déculottée que le terrorisme fait subir au système éducatif burkinabè.

Le choix de porter une attention particulière sur le système éducatif du Burkina Faso en cette journée commémorative du 1er mai, fête du travail, s’explique par le fait que l’éducation est le socle de la société ; le canal de transmission de l’ensemble des valeurs sociétales, a campé le conférencier, Arouna Kindo. Le secrétaire général de l’Union régionale de la Confédération générale du travail du Burkina (UR-CGTB) de la Boucle du Mouhoun de poursuivre que l’école est par excellence une « institution de reproduction des structures sociales ».

Les travailleurs ont répondu à l’appel de l’UAS-Mouhoun

C’est donc en connaissance de cause que les groupes armés terroristes ont l’école dans leur viseur, selon l’animateur de la conférence. Pour lui, les attaques, des bandes armées, dirigées contre l’institution ont pour objectif d’imposer une autre école qui convienne à leur orientation idéologique. Loin d’être fortuite, cette attitude des hommes armés traduit leur connaissance de l’importance de l’éducation dans l’être et le devenir d’une société, souligne l’orateur du jour. En plus de savoir le rôle capital de l’école dans la transformation de la société, les groupes armés terroristes, selon Monsieur Kindo, sont au parfum « des défaillances du système éducatif néocolonial ».

A l’écouter, ce sont entre autres raisons qui justifient l’action des groupes armés contre l’école burkinabè. Ce dernier explique que l’éducation néocoloniale est celle qui vise, depuis son institution, à former une classe d’élites destinées à servir les intérêts de la métropole au détriment de ceux des populations « indigènes ». Cette école-là, avoue le conférencier, n’a jamais eu pour mission de former des générations d’hommes et de femmes de valeurs, attachés à leur patrie et à même de dire « je ne prendrai pas de l’argent pour tuer mon frère ». Il a pointé un doigt accusateur sur les dirigeants. « Qu’est-ce que les gouvernants ont fait depuis plus de deux décennies pour que les enfants qui ont aujourd’hui vingt ans ne se disent pas qu’il faut réussir par la malhonnêteté, par la facilité du gain ? », s’est interrogé le syndicaliste.

Pour le conférencier, Arouna Kindo, il urge de refonder notre société en prenant en compte le social, le collectif et le communautaire

Des valeurs négatives

A l’en croire, ce système éducatif fabrique une société corrompue, pourrie et affairiste ; donc un profil de citoyens sans aucune notion de la patrie et capables, au pire des cas, de vendre la patrie pour des intérêts personnels. Cette donne, juge le secrétaire général, a été un terreau fertile et encore une aubaine pour le développement des groupes armés terroristes.

Arouna Kindo a, en effet, regretté que des Burkinabè de toutes les couches soient de mèche avec les groupes armés pour détruire leur pays et tirer profit de l’économie de guerre. « Si un Burkinabè est capable de prendre les armes ou de l’argent contre sa propre patrie, de dire qu’il cherche l’argent quel qu’en soit le lieu où il se trouve ou encore de ne pas être honnête parce qu’il a des difficultés, c’est que c’est un échec de notre système éducatif »,

Devant cette situation, l’Unité d’action syndicale (UAS) interpelle les pouvoirs publics à revoir le système éducatif de fond en comble. « Il faudrait que les autorités prennent en charge cette situation car présentement, on a laissé tomber, partout dans le pays, tous les pans de développement pour se consacrer uniquement aux actions militaires », a déploré le conférencier.

Du sang pour contribuer à l’effort de guerre.

Selon ses propos, personne ne pense à l’éducation alors que des écoles sont fermées, des milliers d’élèves et plusieurs autres acteurs de l’éducation jetés à la rue. En la matière, la région de la Boucle du Mouhoun, si l’on croit aux données du Secrétariat technique de l’éducation en situation d’urgence, dénombrait à la date du 31 janvier 2023, 1 311 établissements d’enseignement fermés et 42 099 élèves déplacés internes, toutes catégories confondues.

En marge de la commémoration du 1er mai 2023, l’UAS-Mouhoun a organisé une opération de don de sang le 29 avril dernier. Plus d’une centaine de poches de sang ont été collectées pour contribuer à la prise en charge des blessés. Les organisateurs de la collecte de sang avancent que les combattants blessés lors des combats ont généralement besoin de ce liquide précieux au regard des pertes de sang provoquées par les blessures. Ils espèrent aussi que leur geste va contribuer à sauver des vies au sein des personnes déplacées internes.

Yacouba SAMA

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