Sénégal : L’opposant Ousmane Sonko révèle « une tentative d’assassinat » contre sa personne
Le leader du parti des patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), Ousmane Sonko, est revenu, lundi, 1er mai 2023, sur le produit qui lui aurait été aspergé par les forces de l’ordre et de sécurité, courant mars 2023, en affirmant que des laboratoires en France et ailleurs ont testé le produit et ont confirmé la thèse de la tentative d’assassinat contre sa personne.
En effet, en mi-mars 2023, Ousmane Sonko a eu maille à partir avec les Forces de l’ordre lors de son transfèrement au tribunal de Dakar où se tenait un procès en diffamation intenté contre lui par le ministre du tourisme ; il est poursuivi par le ministre Mame Mbaye Niang, un responsable du parti présidentiel, pour diffamation, injures et faux. M. Sonko est condamné le 30 mars 2023 à deux mois de prison avec sursis et à verser au plaignant des dommages et intérêts d’un montant de 200 millions de francs CFA. Insatisfait de ce verdict, l’opposant a interjeté appel et pour lequel, le procès est annoncé pour le 8 mai 2023.
En attendant, l’intéressé vient d’ouvrir un autre épisode dans le dossier, lorsqu’il revient sur le gaz lacrymogène qu’il a reçu au cours de son trajet pour le tribunal. Il déclare avoir passé cinq jours dans une clinique à Dakar pour des soins. Soupçonnant donc la nature de gaz, l’opposant dit avoir fait des prélèvements sur ses habits et envoyés à l’étranger pour vérification. ‘’Nous avons envoyé les éléments prélevés dans deux laboratoires hors du pays, dans deux laboratoires, dont la France, pour une expertise toxicologique’’ , avait-il expliqué au cours d’une conférence de presse.
Quelques semaines après ces échauffourées, l’opposant, et sur la base des résultats de l’analyse, affirme la « présence dans le gaz d’un produit qui présente une toxicité susceptible de provoquer une mort immédiate, une intoxication, une infection cutanée, une irritation oculaire et des voies respiratoires ». Selon M. Sonko, il y a eu une « tentative d’assassinat » et « je considère que c’était prémédité ».
Cette autre affaire dans le dossier dit de diffamation contre le ministre du tourisme arrive à un moment où le candidat à la présidentielle de 2024 doit comparaître le 16 mai 2023 dans le contentieux de « viols et menaces de mort » (dossier dans lequel, il a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire en mars 2021).
Le leader du Pastef voit, lui, un « complot » du pouvoir Macky Sall pour l’écarter de la présidentielle à venir, 2024. Ce d’autant que le président Macky Sall est soupçonné, à tort ou à raison, de vouloir, contre la Constitution, briguer un troisième mandat. D’où une tension qui couve dans ce pays, le Sénégal, jusque-là considéré comme un modèle de stabilité et de démocratie.
O.L.
Lefaso.net