Le député Moussa Sawadogo veut savoir ce qui explique la réticence de certaines populations face au découpage du territoire national à la faveur de la communalisation intégrale.

Le ministre Boukaré Zoungrana a tenu à situer le contexte qui justifie les redécoupages. « La réalisation d’un redécoupage administratif du territoire répond toujours à un besoin d’innovation majeure en matière de gestion administrative et d’organisation politique du territoire par rapport au dispositif organisationnel antérieur », a-t-il expliqué. Et de préciser qu’il s’agit aussi de corriger les imperfections et, surtout, de rapprocher davantage l’administration de l’administré.
Par rapport à la question du député, le colonel Zoungrana dit rassurer la représentation nationale que l’organisation actuelle du territoire ne fait pas l’objet de remise en cause. « Mais il se dégage plutôt un souhait ardent des populations de nombreuses localités de voir leurs localités érigées en nouvelles entités administratives », argumente le ministre.

Pour les conflits, le ministre Boukaré Zoungrana a indiqué que le gouvernement est engagé dans la poursuite et le renforcement des actions de prévention.

L’autre volet de la question du député est de savoir quelles sont « les mesures fortes » pour résoudre la problématique afin d’éviter d’éventuels conflits. Pour cette interrogation, le ministre rassure que son département y accorde « une attention soutenue à travers notamment le recensement des cas de conflits de limites entre collectivités territoriales ou entités administratives en vue d’y apporter les réponses idoines ».

Au cours de sa réponse face à la représentation, le ministre Boukaré Zoungrana a tenu à établir la différence entre la communalisation intégrale et le découpage administratif. « La communalisation intégrale consiste à ériger tous les départements existants en collectivités territoriales dotées de la personnalité juridique et d’une autonomie de gestion. Elle n’est donc pas à confondre avec le découpage administratif qui est le procédé par lequel de nouvelles entités administratives sont érigées »,

En ce qui concerne la communalisation intégrale, le colonel Boukaré Zoungrana a rappelé qu’elle est l’aboutissement du processus de décentralisation amorcé en 1995 après l’adoption de la Constitution de la 4e république qui consacre le caractère démocratique, unitaire et laïc de l’Etat.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net