L’Ecole burkinabè des affaires (EBA) est un institut de formation professionnelle créé par la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF). Dans le cadre de ses activités, les étudiants sont amenés à organiser une conférence publique sur un thème d’actualité afin d’approfondir leur formation et de donner des informations importantes à un large public. La conférence est un exercice qui est noté.

Danny Steven Bessin, porte-parole des étudiants organisateurs de cette conférence

C’est dans ce sens que les étudiants du groupe 5 de la 2e promotion du master spécialisé en supply chain et achats ont organisé cette conférence pédagogique. Elle a porté sur le thème « Résilience de la chaîne d’approvisionnement des hydrocarbures au Burkina Faso face aux crises internationales ». Il s’est agi d’analyser pour mieux cerner la chaîne d’approvisionnement de ces hydrocarbures, face notamment aux crises multiples et aux pénuries. Cette conférence publique a été parrainée par la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY) et la SODIGAZ, deux entreprises spécialisées dans la production et la distribution d’hydrocarbures.
Selon Marie Ouédraogo, responsable de l’Ecole burkinabè des affaires (EBA), ce thème est d’autant pertinent qu’il est d’actualité, dans un contexte marqué par la perturbation des chaînes logistiques mondiales et nationales, consécutive à la double crise sanitaire et sécuritaire.

Marie Ouédraogo, responsable de l’Ecole burkinabè des affaires

Danny Steven Bessin est logisticien de classification et de formation de cette deuxième promotion, et chargé de communication du groupe 5. Pour lui, le choix de ce thème est parti d’un simple constat. « Ces dernières années, nous avons beaucoup de troubles sanitaires et sécuritaires qui ont impacté le mode vie des populations. Parmi ces impacts, il y a eu l’impact lié à la hausse du coût du carburant, à quelques dysfonctionnements sur la distribution des autres hydrocarbures, allant même jusqu’à la rupture qui inquiétait la population.

Hyppolyte Bassolé, directeur central des opérations de la SONABHY et l’un des deux conférenciers du jour

Heureusement, grâce aux efforts des experts du domaine, la situation est rentrée dans l’ordre rapidement. Nous nous sommes quand même dit, pourquoi ne pas créer une tribune, une opportunité pour le large public de comprendre un peu mieux ces aspects et pouvoir, dans la mesure du possible, ne plus être autant surpris quand ces situations arrivent », a-t-il expliqué.

Quant à Pascal Farnault, professeur en achats ayant participé à la mise en place de ce master spécialisé supply chain et achats, il s’est dit impressionné et fier de ce que ses étudiants ont réussi à faire. « On leur propose non pas des méthodes mais une réflexion globale, de la curiosité achats, d’être capables d’appréhender les enjeux et de pouvoir guider les entreprises dans les démarches le jour où ils vont être dans une carrière de supply chain et achats. Le management de la supply chain, c’est l’ensemble du parcours que l’on fait suivre aux étudiants. Il y a dedans les notions de supply chain (transports, douanes), les notions d’achats, les notions de pilotage de projets, d’amélioration de la production, des notions de l’e-manufacturing », a détaillé l’enseignant.

Noraogo, Sawadogo, directeur de la communication et des affaires corporatives de la SODIGAZ APC

Hyppolyte Bassolé, directeur central des opérations de la SONABHY, est l’un des deux conférenciers du jour. Il s’est appesanti sur la chaîne d’approvisionnement de la SONABHY et les efforts qui sont faits pour juguler les différentes difficultés rencontrées dans le domaine, au regard de la crise nationale et internationale. « C’est un thème très intéressant. Rencontrer les étudiants pour parler du secteur des hydrocarbures est toujours la bienvenue, car ça permet à ces futurs cadres de mieux maîtriser le domaine, de façon à prendre la relève sans difficultés », a dit M. Bassolé.

La pénurie en fin d’année 2022 et début janvier 2023 a été abordée lors de cette rencontre d’échanges. Pour Hyppolyte Bassolé, ce sont des situations qui ne peuvent pas être prévues. « Nous sommes là pour travailler afin que ce genre de situation n’arrive pas. Les Burkinabè doivent savoir que nous vivons actuellement dans une situation très difficile. Le pays est pratiquement en guerre, et il y a une crise internationale qui a des impacts sur nos activités d’importation. Ces deux crises jumelées sont très difficiles à maîtriser. Nous demandons donc aux uns et aux autres de faire des efforts, de reconnaître le travail qui est fait pour que ces genres de crises n’arrivent pas », a-t-il ajouté.

Pascal Farnault, professeur en achat de ce master spécialisé supply chain et achat

Le second conférencier est Noraogo Sawadogo, directeur de la communication et des affaires corporatives de SODIGAZ APC. Pour lui, soutenir ces jeunes étudiants fait partie de la responsabilité sociale de l’entreprise. Il s’agit de les aider à comprendre comment va être le monde de l’emploi auquel ils se préparent. Il a intervenu sur la chaîne d’approvisionnement du gaz butane. « Aujourd’hui, lorsqu’on parle de carburant, tout le monde parle de la SONABHY. Mais heureusement ou malheureusement, lorsqu’on parle du gaz, on voit très rapidement la SODIGAZ. Nous avons donc pensé que c’était intéressant de venir échanger avec les étudiants pour voir ensemble quelle est la réalité du secteur du gaz butane », a-t-il indiqué.

Il s’est aussi appesanti sur les mécanismes de distribution du gaz butane, les difficultés rencontrées et les actions entreprises pour juguler ces difficultés. « Notre rôle, c’est faire en sorte que tous les Burkinabè gagnent du gaz. Malheureusement, dans la réalité d’aujourd’hui, seulement 12% en gagent et difficilement. Il y a donc tout un challenge à relever », souligne-t-il.

Les participants venus suivre cette conférence publique

En rappel, l’Ecole burkinabè des affaires (EBA) est l’école de commerce de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso. Elle a pour ambition de mettre au service de l’économie burkinabè, des ressources humaines compétentes en qualité et en quantité suffisante. L’objectif de la CCI-BF à travers la création de ce pôle d’excellence est de contribuer au renforcement de l’employabilité des apprenants et de les outiller à la maîtrise des instruments modernes de management pour une amélioration continue de la compétitivité des entreprises burkinabè.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net