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Inflation au Burkina : « L’État doit veiller à l’harmonisation des prix de produits de première nécessité », interpellent des citoyens

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Publié le mercredi 12 avril 2023 à 22h16min

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Inflation au Burkina : « L’État doit veiller à l’harmonisation des prix de produits de première nécessité », interpellent des citoyens

Malgré les bonnes intentions des autorités burkinabè d’alléger la souffrance des populations face à l’inflation, force est de constater que les prix des produits de première nécessité continuent de varier d’un commerce à un autre. En effet, en cette période du mois de Ramadan, le paquet de sucre en morceaux de la société SN SOSUCO est vendu à 950 francs CFA, voire plus, par endroits. Selon l’avis de citoyens recueilli à ce sujet le mardi 11 avril 2023 à Ouagadougou, l’État doit absolument veiller à l’harmonisation des prix.

Dans un arrêté en date du 27 mars 2023, le ministère en charge du commerce a fixé le prix de vente du paquet de sucre en morceaux (fabriqué par la société SN SOSUCO), à 800 francs CFA pour les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Cependant, les réalités du terrain ont encore montré que certains commerçants de la capitale se plaisent à déroger à cette règle.
L’une des boutiques située dans le quartier de Tampouy dans laquelle nous nous sommes rendus, a indiqué qu’elle vendait le parquet de sucre en question, au prix de 95O francs CFA.

La boutique que nous avons visitée au passage

« Triste réalité, mais que faire quand les autorités ne veillent pas à ce que leurs décisions soient respectées et leurs lois appliquées ? », s’interroge Jacques Zongo, technicien supérieur en génie civil et imprimeur que nous rencontrons à son bureau dans le même quartier, distant d’environ 300 mètres, de la boutique évoquée plus haut.

Ainsi, M. Zongo invite l’État à s’impliquer davantage dans la vérification des prix des produits de première nécessité, à l’instar du sucre, du savon et des produits pharmaceutiques. Évoluant dans le domaine de la construction de bâtiments, Jacques Zongo déplore que le prix de la tonne de fer soit passée de 600 000 à 850 000 francs CFA avec une qualité inférieure.

Un peu plus loin, nous apercevons Adama Derra, en pleine causerie avec ses amis. C’est un vitrier de profession et le sujet de leur conversation porte curieusement sur le sujet de notre reportage. L’occasion faisant le larron, nous saisissons l’opportunité pour inciter l’un d’entre eux à se prononcer sur la thématique.

« Vu que les récentes augmentations des prix que nous avons connues sont pour une bonne cause, nous essayons de nous adapter. J’ai par exemple mis fin aux déplacements inutiles », Jacques Zongo, technicien supérieur en génie civil

Un citoyen en chômage technique

« Sincèrement tout est devenu cher et puis il n’y a plus de boulot », s’est-il désolé. Pour mieux comprendre notre interlocuteur, nous lui posons cette question : « Que voulez-vous dire exactement, quel est le métier que vous exercez ? ». Et à lui de répondre : « Je suis vitrier de profession mais il n’y a plus de marché. Car face à la vie chère, les constructions de bâtiments se font rares et cela nous plonge dans un chômage technique », a confié M. Derra. Cette situation l’a plus ou moins contraint à réduire son train de vie dit-il, en levant notamment le pied sur certains loisirs.

Adama Derra, vitrier : « Sincèrement tout est devenu cher et puis il n’y a plus de boulot »

Pour lui, revoir les prix à la baisse des produits de première nécessité viendrait à point nommé, dans la mesure où l’inflation conduit bon nombre d’ouvriers comme lui au chômage technique.

De l’avis de Souleymane Zongo, fonctionnaire à la retraite, rencontré à moins de cent mètres du précédent interlocuteur, il est impérieux de trouver les solutions idoines à la cause de cette vie chère, qui n’est autre que la crise sécuritaire.

La désolation de M. Ouédraogo

Même si M. Zongo admet que la situation est difficile au regard des salaires qui demeurent statiques face à la flambée des prix, il en appelle au bon sens des uns et des autres afin d’être focus sur l’éradication de la principale cause du problème. « Qui est à l’origine de l’augmentation des prix ? C’est la guerre ! », rappelle-t-il avant d’ajouter qu’il est de la responsabilité de tous de chercher des solutions pour mettre fin à cette guerre et créer les conditions favorables à un retour de la paix au Burkina Faso.

Hamidou Ouédraogo, ancien CDR selon lui, déplore l’insouciance de certains Burkinabè qui font des débits de boissons leur second domicile malgré la crise

En rappel, les taxes et les récentes augmentations des prix des produits de première nécessité participent à la stratégie mise en place par le gouvernement de la transition, pour se donner les moyens de mettre un terme à la crise sécuritaire au pays des hommes intègres. Cependant, des personnes mal intentionnées profitent de la situation pour surtaxer ou surfacturer les produits cibles à l’instar du sucre et bien d’autres denrées.

Hamed NANEMA
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