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Burkina : Une semaine pour promouvoir l’éducation financière

Publié le jeudi 6 avril 2023 à 17h00min

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Burkina : Une semaine pour promouvoir l’éducation financière

Du 3 au 8 avril 2023 se déroule à Manga dans la province du Zoundweogo, région du Centre-sud, la Global Money Week, en français, "semaine mondiale de l’éducation financière". Pour cette édition, le thème retenu est " Planifiez votre argent, construisez votre avenir". Plusieurs activités sont prévues pour cette semaine. Il s’agit d’une formation en éducation financière au profit de 3500 élèves et étudiants de la ville de Manga, d’un panel sur l’inclusion financière des jeunes qui s’est tenu ce mercredi 5 avril 2023 et d’une campagne de bancarisation.

La semaine mondiale de l’éducation financière est célébrée chaque année dans 176 pays au monde. Elle est l’occasion de mener une campagne de sensibilisation financière au profit de différentes couches de la société, en particulier les jeunes. Au Burkina Faso, elle est organisée par le Secrétariat technique pour la promotion de l’inclusion financière qui relève du ministère de l’Economie, des finances et de la prospective.

Dans le cadre de cette semaine, ce sont 3500 élèves et étudiants qui seront formés en éducation financière. Ce 5 avril 2023, près de 350 élèves du Lycée professionnel régional de Manga ont été formés.

Les élèves ont répondu présents au panel sur l’inclusion financière

Anne Yaméogo du secrétariat technique pour la promotion de l’inclusion financière est l’une des formatrices. Elle a entretenu les élèves sur la budgétisation et l’épargne.
" Dans ce lycée, les élèves apprennent des métiers. Nous leur avons permis de s’outiller pour pouvoir gérer leurs finances. Nous avons échangé sur la budgétisation et l’épargne. A travers la budgétisation, c’est de permettre à ces apprenants de maîtriser surtout leurs dépenses, ne pas dépenser au-dessus de leurs moyens. Que ce soit dans leurs futurs ménages ou dans leurs petites entreprises, ils sauront comment élaborer un budget. Le deuxième sujet a concerné l’épargne. Nous leur avons expliqué l’importance d’épargner même avec peu de moyens pour atteindre leurs objectifs financiers. Ils ont vu pourquoi épargner, comment faire son plan d’épargne, l’utilité de l’épargne", a détaillé Mme Yaméogo.

Et ce sont des élèves enthousiastes et engagés à mettre en œuvre ce qu’ils ont appris, que nous avons rencontrés à la fin de la formation. " La formation m’a permis de comprendre l’importance de planifier mes dépenses et d’épargner. Grâce à cette formation, je pourrai mieux gérer mon argent, investir et construire mon avenir", a laissé entendre Daouda Bancé, élève en BEP1/plomberie sanitaire.

Travailler à une meilleure inclusion financière

Selon une étude réalisée en 2016 par FinScopeen, 39% des adultes au Burkina Faso n’utilisent aucun service financier formel ou informel. Seulement 40% des adultes ont accès aux services financiers formels et 18% de la population est bancarisé. L’étude montre également qu’environ 74% de la population ayant accès aux services financiers formels sont en zone urbaine contre 29% en zone rurale. Et dans les zones rurales, 25% des adultes utilisent exclusivement des produits ou services informels. Des données qui témoignent selon Lin Hien, secrétaire technique pour la promotion de l’inclusion financière, du faible niveau d’inclusion financière par rapport à d’autres pays. Dans son exposé au cours du panel, il a fait ressortir la disparité qui existe entre les zones urbaines et rurales en termes d’inclusion financière.

Lin Hien, secrétaire technique pour la promotion de l’inclusion financière a souligné que plus de 15000 personnes ont été formées en éducation financière.

Une situation qu’il explique par diverses raisons, notamment le fait que les institutions financières soient concentrées dans les zones urbaines et pas dans les campagnes alors que ce sont elles qui abritent le plus grand nombre de personnes. Cette disparité s’explique aussi selon M. Hien, par le fait que les institutions financières ne communiquent pas assez. "Ceux qui sont visibles actuellement, ce sont les émetteurs de monnaies électroniques. Ils viennent d’arriver mais ils ont dépassé de loin les banques et les institutions de microfinance qui existaient avant eux", a-t-il indiqué, ajoutant qu’il existe aussi des personnes qui n’ont pas confiance aux institutions financières et ce, parce qu’ils n’ont pas reçu d’éducation financière.

La célébration de cette semaine mondiale de l’éducation financière se veut donc l’occasion de sensibiliser les populations à se bancariser et favoriser ainsi l’inclusion financière.
Du reste, le Secrétariat technique pour la promotion de l’inclusion financière mène plusieurs actions dans ce sens. En effet depuis 2017, date de la première célébration de la semaine de l’éducation financière au Burkina, ce sont plus de 15000 personnes (membres d’associations, clients des institutions financières, qui ont été formées dans plusieurs régions du pays.

Il est aussi prévu dans les mois à venir, l’opérationnalisation de l’observatoire de la qualité des services financiers. "Cet instrument a été créé en décembre 2022 par décret. Nous sommes en train de faire signer les arrêtés pour l’opérationnaliser. Cela va offrir ce qui n’a jamais existé au Burkina, à savoir, la médiation financière aux usagers des services financiers et à tous ceux qui sont méfiants envers ces services. Avec cet instrument, si quelqu’un est mécontent du service d’une institution financière, il pourra aller s’y plaindre et on va l’écouter ", a souligné M. Hien.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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