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Cours particuliers : le calvaire des « maîtres de maison »

Publié le samedi 28 janvier 2006 à 09h49min

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Au Burkina, le recours aux services d’un "maître de maison" est une pratique courante. Surtout, lorsqu’il s’agit d’aider un écolier à remonter son niveau, ou à préparer son examen. Certains propriétaires d’établissement d’enseignement secondaire font également appel à eux pour assurer des vacations.

Mais en retour, ces enseignants sont payés en monnaie de singe. Et ce, en dépit des efforts surhumains qu’ils fournissent au nom de la survie.

Edmond est étudiant en quatrième année d’Anglais à l’Université de Ouagadougou. Sollicité par une bonne volonté dans le but de dispenser des cours particuliers dans un collège de la place, il jubilait déjà à l’idée de pouvoir disposer(enfin !)d’une base de départ honorable.

Mais qu’elle ne fut pas sa surprise, lorsqu’il se vit proposer, pour des « cours du soir », la somme de 3ooFCFA par heure. Dépité, dit-il, il demanda un délai de réflexion. Ce fut la première et la dernière fois q’on le revit dans ce collège, pourtant réputé sérieux.

Le tarif moyen pour des cours particuliers varie entre 1000 FCFA et 1500 FCFA. Mais face à l’offre croissante, ce sont finalement les clients qui tendent à dicter les règles du jeu. Quitte pour cela, à se comporter en négrier des temps modernes.

Léonce lui, a eu plus de chance, même si son cas n’est guère plus enviable que le précédent. Il a obtenu des séances d’enseignement au prix de 500 FCFA par heure. Mais, le plus navrant confesse-til, c’est que le lycée dans lequel il doit exercer, se trouve à une vingtaine de kilomètres de chez lui.

Sa vieille bicyclette risque de ne pas tenir le coup. Il le sait. Et lorsqu’on le lui rappelle, il répond dans un éclat de rire : « viima y a kanga. » En d’autres termes, la vie est dure.

Cependant, et comme le rappelle Saïd, il ne faut pas croire que tous les enseignants vacataires broient du noir. Tout dépend, note-til, des relations que l’on entretient avec certains milieux politico-admisnistratifs. De la sorte, un coup de file peut vous ouvrir les portes du bonheur, à raison d’une tarification comprise entre 2000 et 5000 FCFA par heure de cours.

Ajouté à cela, le bouche à oreille qui fonctionne très bien. Un fondateur ou un parent d’élèves satisfaits des résultats engrangés, constituent effectivement des relais efficaces dans « la vente du professeur. » Ce qu’à bien compris Bayouré, puisque c’est par ce biais explique-til, qu’il a obtenu son second marché de « c.d » (cours à domicile).

Juvénal Somé
Lefaso.net

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