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Droits des femmes et des filles au Burkina : Un Festival féministe pour plus de synergie dans la lutte

Publié le vendredi 31 mars 2023 à 14h43min

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Droits des femmes et des filles au Burkina : Un Festival féministe pour plus de synergie dans la lutte

Le mercredi 29 mars 2023 marque une date qui restera dans les annales au Burkina Faso. En effet, pour la première fois dans le pays, a débuté la première édition du Festival Féministe. Il est organisé par l’Initiative Pananetugri pour le bien-être de la femme (IPBF) et le collectif des féministes. Il se déroule au Palais des sports de Ouaga 2000 et va s’étaler jusqu’au 31 mars 2023.

Le thème retenu pour cette édition est : « Bienveillance et sororité ». Cela s’explique par le fait que les initiatrices souhaitent rassembler les énergies locales et les différentes associations de droits des femmes et/ou groupes féministes qui luttent contre toutes les formes de discriminations et d’oppressions. Aussi, de faire des rencontres , de mutualiser les forces, et de faire connaître le mouvement féministe auprès du plus grand nombre, de célébrer les luttes féministes.

Au programme de ce festival, on peut citer entre autres : des ateliers, des forums , des sessions de bien-être, des activités culturelles, une campagne digitale et un gala qui va honorer des personnes ou des organisations qui œuvrent pour plus de droits des femmes et des filles.

L’approche féministe donne des idées pour contribuer à la paix selon Juliette Bakyono

Au regard du contexte sécuritaire, il a été rappelé que les femmes et les enfants constituent la majorité des personnes déplacées internes, d’où l’intérêt de mener la réflexion pour faire des femmes, des actrices de paix. « Nous sommes ici toutes conscientes de la crise actuelle que traverse notre pays.

Pour rappel : depuis 2015, donc maintenant plus de 8 ans, le pays fait face à une crise sécuritaire doublée depuis 2020 d’une crise sanitaire. Les jeunes filles et les femmes sont beaucoup plus vulnérables et exposées.

Micheline Kaboré a demandé aux populations de mieux se cultiver sur le féminisme en s’approchant par exemple de l’IPBF

Cette crise humanitaire que connaît le pays est venue exacerber la situation déjà difficile des femmes sous le joug du patriarcat. Actuellement plus de 3 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire. Les femmes et les enfants représentent 84% des personnes qui ont été forcées de fuir face au conflit. En ces moments de crise sécuritaire et humanitaire que traverse notre pays, nous portons dans nos cœurs et avons une pensée pour ces filles et femmes déplacées internes en détresse qui sont victimes de toutes sortes d’inégalités, de discriminations et d’agressions et qui luttent pour leur dignité et leur survie » a déclaré dans son allocation , la présidente de l’IPBF , Juliette Bakyono .

En outre, elle a abordé un autre sujet d’actualité. Celui en rapport avec la décision des responsables de l’université Norbert Zongo de Koudougou, qui ont souhaité que les étudiantes mères ne viennent plus avec leurs enfants dans les amphithéâtres pour cause de sécurité. « La présence de ces enfants et nourrissons au sein de l’université Norbert Zongo est loin d’être un cas isolé dans notre pays. Notons ici qu’il n’existe aucune incompatibilité entre l’exercice par les femmes et les filles de leur droit au travail ou à l’éducation et la protection des droits des enfants. Voici aussi un nouveau chantier dans lequel nous devons nous investir et accompagner l’Etat à prendre toutes les mesures afin de rendre effectifs les droits des femmes et également des enfants selon les instruments juridiques régionaux et internationaux ratifiés », a-t-elle affirmé.

Pour Pouitimba Edith Koira, une femme épanouie rend son époux et ses enfants heureux

Il a été rappelé que cette rencontre, première du genre vise également à permettre aux populations de mieux se cultiver sur l’idéologie féministe qui est victime de préjugés. Des dires de la directrice exécutive de l’IPBF, Micheline Kaboré, « Dans cet espace (cours du palais des sports), on a pris le soin d’imprimer des visages de femmes burkinabè qui ont défendu et ont fait un travail considérable en faveur des droits des filles et des femmes dans notre pays. C’est pour dire que le féminisme a toujours existé. On se contente du terme en ignorant le fond. Dans le fond, c’est un mouvement pour les droits des femmes et des filles. Dans ce mouvement, il y a des questions qui sont abordées et qui prennent en compte les besoins des filles et des femmes. Il ne s’agit pas d’un mouvement contre les hommes. C’est le manque d’information et de compréhension qui amène la confusion » a-t-elle signifié.

Cette rencontre va permettre de favoriser des échanges intergénérationnels pour une lutte pour efficiente

Des militantes du Burkina, du Congo , du Sénégal, etc sont venues pour l’occasion. Selon l’une des festivalières, Pouitimba Edith Koira, c’est une occasion pour « que des aînées puissent retrouver leurs filles et sœurs afin d’échanger autour du féminisme. Il y a des aînées qui se sont battues bien avant, qui ont posé des actes et défendu le droit des femmes et des hommes. Ce qui me touche le plus, c’est cette idée de déconstruire le féminisme. Dans la pensée populaire, quand les femmes se retrouvent, c’est pour se bagarrer. Mais cet espace va démontrer que des femmes peuvent se retrouver autour de la solidarité, des idées constructrices et qui rassemblent. Il faut enlever de la tête des gens que les femmes ne peuvent rien faire ensemble » a-t-elle confié. Lors de l’ouverture de ce Festival, des responsables de l’Etat étaient présents.

SB
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