LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays.” De John Fitzgerald Kennedy / d’investiture - 20 Janvier 1961

Allégations de tueries de pèlerins à l’Est : Le gouvernement burkinabè et les « pays-frères » de la CEDEAO veulent éviter le piège des terroristes

Lefaso.net

Publié le mardi 7 février 2023 à 22h34min

PARTAGER :                          
Allégations de tueries de pèlerins à l’Est : Le gouvernement burkinabè et les « pays-frères » de la CEDEAO veulent éviter le piège des terroristes

Le gouvernement burkinabè a échangé, ce mardi 7 février 2023 à Ouagadougou, avec les ambassadeurs et consuls généraux membres de la CEDEAO ainsi que les représentants du système des nations-unies au Burkina. A l’issue de cette rencontre qui avait pour objet, la situation sécuritaire au Burkina, particulièrement ces allégations de tueries de pèlerins nigérians à l’Est, les parties se sont accordées sur la nécessité de redoubler de vigilance face aux actes de perfidie des groupes armés terroristes.

Selon le ministre de la communication, de la culture, des arts et du tourisme, porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo, il s’est agi d’échanger sur la situation nationale et la nécessité de pouvoir toujours garder les canaux d’échanges, de dialogue, afin d’éviter toute forme d’incompréhension qui pourrait exister dans les relations.

« Cela est d’autant pertinent après le dernier incident qui s’est produit à l’Est, où des allégations tendaient à jeter l’opprobre sur nos forces de défense et de sécurité, les accusant d’avoir commis certains actes sur des ressortissants venus d’un autre pays frère, le Nigeria, et qui partaient en pèlerinage. Nous avons donc souhaité cette rencontre, pour partager un certain nombre d’informations, présenter la situation sécuritaire dans cette zone en particulier, et de façon générale, sur l’ensemble du territoire, et surtout insister également sur le fait que nous sommes face à un ennemi qui, aujourd’hui, fait de plus en plus usage de la perfidie sur le terrain ; le tout étant de semer encore plus de discorde, plus de confusion. (…).

Jusqu’à l’heure où nous vous parlons, il n’y a aucune information consolidée ; parce que la zone où cet incident se serait déroulé est une zone difficile d’accès. Donc, jusqu’à l’heure où nous vous parlons, nous sommes dans la dynamique que nos forces puissent arriver dans la zone, mener les recherches nécessaires, pour déjà confirmer cet incident et aussi prendre toutes les mesures nécessaires afin qu’on puisse savoir exactement ce qui s’est passé et, éventuellement, identifier de façon formelle, les éventuelles victimes.

Ici, le porte-parole du gouvernement, avec à sa droite, le représentant-résident de la CEDEAO au Burkina et à sa gauche, le ministre en charge de la défense nationale.

Et dans cette dynamique, nous sommes en parfaite coopération avec notre pays frère du Nigéria. Nous sommes donc en parfaite coopération sur cette question, afin de travailler main dans la main, pour pouvoir non seulement comprendre exactement ce qui s’est passé et pouvoir, à partir de cela, mener les investigations nécessaires pour que toute la lumière soit faite. Je crois que l’engagement a été pris par les autorités, en coopération avec les autorités du Nigeria, pour que tous les moyens puissent être déployés et afin que la justice puisse également se faire, si cela est confirmé », a détaillé le ministre porte-parole du gouvernement à la sortie de la rencontre, qu’il a qualifiée de cordiale et fraternelle.

A l’en croire, les échanges ont permis de réaffirmer avec l’ensemble des « pays frères », la nécessité aujourd’hui, face à l’hydre terroriste, de pouvoir coopérer, dialoguer davantage, se parler pratiquement tous les jours.
« Nous sommes convaincus que face à ce problème sécuritaire, aucun pays ne pourra s’en sortir tout seul ; parce que le terrorisme ne connaît pas de frontière. Donc, plus que jamais, il est nécessaire pour nos pays de mutualiser leurs efforts, les intelligences afin de pouvoir déjouer tous les pièges qui peuvent être tendus par les groupes armés terroristes », soutient M. Ouédraogo.

Le ministre a également déclaré que le cadre a été une occasion de réaffirmer la fraternité sous-régionale et surtout de regarder ensemble dans la même direction pour pouvoir être, à l’unisson, à la hauteur du défi actuel. Cette rencontre a permis de réaffirmer que les pays de la sous-région restent ensemble engagés dans cette guerre contre le terrorisme, s’est félicité le gouvernement burkinabè à travers son porte-parole.

Cette rencontre fait suite à une audience que le ministre en charge des affaires étrangères, Olivia Rouamba (en face), a, la veille, accordé à la représentante diplomatique du Nigéria au Burkina.

Des échanges que le représentant-résident de la CEDEAO au Burkina, Tiéna Coulibaly, apprécie car, « il est effectivement important de communiquer ».
« La CEDEAO, l’organisation, et surtout les pays membres, tout le monde est solidaire avec le Burkina, pour la situation qu’il vit. Quand des incidents, comme celui-ci, arrivent, il est important que nous ne tombions pas dans le piège de l’ennemi terroriste ; non seulement ils tuent sans raison, mais en plus, ils s’organisent pour créer des confusions pour nous opposer les uns aux autres. Et dans ce cas particulier-là, en dehors d’opposer les communautés burkinabè entre elles, ils ont essayé aussi d’opposer le Burkina et le Nigeria. Mais évidemment, c’est lorsqu’il y a une fente dans le mur que le margouillat y passe. Justement, la réunion qui a été organisée aujourd’hui, c’est le moyen d’éviter qu’il y ait une fente dans le mur et que le margouillat ne passe pas », a jouté M. Coulibaly.

En dehors de ce point particulier, poursuit-il, il a été discuté, de manière plus générale, de la situation dans le pays. « Et je voudrais réitérer que les chefs d’Etat des pays membres de la CEDEAO ont, depuis la situation difficile que vit le pays, à chaque fois, lancé un appel à la communauté internationale pour être solidaire du Burkina. Mais, bien-sûr, la CEDEAO elle-même, et les pays eux-mêmes, doivent jouer leur partition. Nous ferons un compte-rendu fidèle (nous, la représentation de la Commission, et mesdames et messieurs les ambassadeurs, à nos chancelleries) », a livré le représentant-résident de la CEDEAO au Burkina, Tiéna Coulibaly.

O.L
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos réactions (14)

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina/Alumni Exchange Days : La deuxième édition lancée