En règle générale, quand les pandores invitent les hommes de médias, c’est pour les informer qu’un réseau de bandits a été démantelé ou est en voie de l’être, parce qu’un des membres ou des complices ont été appréhendés. Nous nous attendions donc hier à 10 h, dans les locaux de la brigade de recherche du camp Paspanga, à ce que l’on nous présente des brigands qui ont perturbé le sommeil des populations ou la quiétude des voyageurs au cours de l’année 2005, "une année de turbulence au plan sécuritaire, avec des attaques à main armée", comme l’a souligné le lieutenant-colonel Alain Dabiré.

Il s’agissait en fait d’une simple rencontre d’échanges avec les journalistes pour "renforcer le partenariat". "Nous sommes en début d’année, indique le commandant, et je voudrais, au nom de l’institution, présenter les vœux à la famille de la presse". Et au-delà, passer par les organes respectifs pour "rassurer les populations qui s’interrogent certainement sur comment sera 2006 en matière de sécurité, surtout que la hiérarchie s’est fixé pour objectif d’éradiquer le grand banditisme, et demander leur contribution".

Car, "la lutte est longue et ardue et nécessite la collaboration de tous surtout que les délinquants ne sont plus seulement les marginaux, les drogués et les repris de justice, mais aussi des élèves, des étudiants, des fonctionnaires, des intellectuels, bref des personnes respectables".

Cette initiative de la gendarmerie est à saluer. Mais en journalisme, on dit souvent que le train qui arrive à l’heure n’intéresse personne. Ce sont plutôt les informations croustillantes, les scoops, comme on le dit dans le jargon, qui accrochent. Le lieutenant-colonel ne l’ignore pas. Comme tout son staff était présent, en l’occurrence le commandant de la prévention routière, l’adjudant-chef major Gédéon Coulibaly ; celui de la brigade territoriale, Tibila Ouédraogo ; et le commandant-adjoint de la brigade de recherche, Frédéric Barthélemy Nana, notre interlocuteur du jour a invité ses hommes à nous livrer quelques cas récents de banditisme.

C’est ainsi que l’on a appris que le 28 décembre 2005, un véhicule de transport avec 40 passagers à bord a été braqué vers 17 heures dans la région de Kaya par un instituteur du département de Boussouma, du nom de Compaoré Koudibila dit Basile, et un boucher du nom de Kaboré Pierre. Les deux bandits ont pu retirer aux occupants du véhicule la somme de 277 000 F CFA. Ils sont tombés par la suite dans les filets de la gendarmerie.

Le 31 décembre 2005, un artiste-musicien de la Troupe de Kisto Koimbré, Dipama Salfo, s’est proposé d’aider une infirmière à la retraite qui avait des ennuis avec sa moto, et en a profité pour prendre la clef des champs avec l’engin.

Le 8 janvier, c’est un garçon de salle du Laboratoire national de santé publique (LNSP), Rouamba Guy Ismaël Ibra, qui s’est fait prendre après avoir tenté d’arracher le téléphone portable d’une demoiselle. Et le mercredi 11 janvier, une dame du nom de Sankara Perpétue, restauratrice, a, elle, volé une DT 125 appartenant à un expatrié français.

L’efficacité des pandores et la collaboration des populations ont permis de faire des arrestations en un temps record. C’est pourquoi, le commandant du groupement départemental de Ouagadougou interpelle les populations à être très attentives et à contribuer à la lutte contre l’insécurité par leur collaboration.

Ouédraogo Adama Damiss

Observateur Paalga