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Jeunesse burkinabè : Quand l’alcool prend le pas !

Publié le lundi 9 janvier 2006 à 07h32min

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Les « godet », jargon pour désigner l’alcool, est l’un des termes que l’on retrouve de plus en plus entre les lèvres de la jeunesse Burkinabè. L’alcool serait-il devenu la preuve de la jeunesse ? Malheureusement oui, répondra le commun des burkinabè au vu du constat de terrain.

Les maquis et autres débits de boissons dans les centres urbains comme Ouagadougou sont devenus les lieux de fréquentation par excellence des jeunes et même des mineurs. Et cela, en dépit de la législation interdisant la fréquentation de ces lieux et la consommation d’alcool aux moins de 18 ans.

C’est dans ce sens que nous n’allons jamais finir de saluer la grande sortie effectuée par la police nationale en juillet 2005 pour traquer ces « mineurs maquisards ». Les scolaires du secondaire surtout qui jadis se retrouvaient à la pause du matin aux « PM (petits marchés) » pour déguster les sandwichs et les jus, préfèrent les buvettes. Filles comme garçons, les jeunes s’adonnent à cœur joie aux « godets, » de quelque qualité que ce soit au su ou à l’insu des parents. Le milieu rural semble être le plus touché. « Qui pour oublier l’angoisse du chômage, qui pour se donner du tonus ».

L’alcool n’a jamais résolu un problème. Pire, il détruit l’homme physiquement, psychologiquement et socialement. La jeunesse burkinabè, force vive de la construction nationale, mérite un meilleur sort. Il est grand temps qu’elle se réveille de son « sommeil alcoolisant ». C’est par là qu’elle pourra encourager davantage les premières autorités qui se montrent plus regardant à son avenir. Pour preuve, le 1er forum de la jeunesse burkinabè tenu en juin 2005, au plan africain, le sommet de Ouagadougou sur l’emploi organisé en septembre 2004, le XXIIIe Sommet Afrique-France de décembre dernier consacré à la jeunesse africaine.

Au-delà de ces rencontres quel repère offre-t-on à cette jeunesse-là ? Depuis cette nuit de juillet où les maquisards ont été traqués et cette affiche placardée dans les buvettes interdisant (théoriquement) l’accès aux jeunes. Qu’est-ce qui est concrètement fait pour freiner cette dérive alcoolique ? La police des mœurs ? Avec sa seule « peugeot bâchée » et son personnel « squelettique » arrive à peine à couvrir Ouagadougou. Quelle solution alors ? Pendant ce temps l’alcool est là. Même que certains groupes de jeunes s’essayent à plus dur !

Koumia Alassane KARAMA
Sidwaya

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