Mahamadi Kouanda à Jean-Pierre Palm : « Tant qu’il y aura la liberté d’association... »
La Coordination nationale de soutien aux Etalons, avec à sa tête Mahamadi Kouanda, a rencontré la presse le jeudi 22 décembre 2005. A l’ordre du jour, couper court aux rumeurs de ceux qui pensent que la coordination a été créée pour se servir et non servir la cause du football national. Suivez mon regard.
Ce jeudi matin, en allant au TP à Gounghin pour la conférence de presse de la CNSE, on savait que les débats allaient être passionnés. Pendant que journalistes et supporters attendaient en salle, Mahamadi Kouanda et ses plus proches collaborateurs font leur entrée. Ils s’installent. Kouanda, vêtu d’un costume noir, ôte sa veste. Ça va être chaud.
Les choses peuvent alors démarrer. Le 2e vice-président contre-attaque avec la déclaration liminaire. Morceau choisi : « Depuis le changement intervenu à la tête du département des Sports et des Loisirs, nous assistons à des attaques écrites dans la presse, dirigées contre les structures de soutien aux Etalons par le nouveau responsable des sports ».
Le 2e vice-président ajoutera que « ce qui fâche le ministre, ce n’est pas tellement la multiplicité des structures de soutien, c’est parce que l’Initiative de soutien aux Etalons a débloqué 100 millions de francs pour permettre aux supporters de faire le 12e joueur en Tunisie ». Il reconnaît que cette aide n’a pas été du goût de plusieurs personnes. Pour lui, si c’était la doublure des comités qui posait problème, une rencontre pouvait aplanir les incompréhensions. Celui-ci ne comprend pas que pour les résultats désastreux des Etalons, on veuille prendre pour boucs émissaires, les supporters.
Ne nous trompons pas de combat
Kouanda, lui, dira que depuis l’arrivée de Jean Pierre Palm, il s’est posé le problème des supporters. Le coordonnateur, d’un ton solennel, affirme : « Nous sommes dans un Etat de droit et en ce qui me concerne en tant que Mahamadi Kouanda, amoureux du sport, et épris d’un fort sentiment patriotique, je suis déçu de savoir que les gens pensent que CNSE veut recevoir du football plutôt que de lui en donner ». Il dira même qu’il a toujours injecté ses propres sous pour la préparation psychologique des matches (il sous-entend le wack). Pour le chef de file de la coordination, le ministre a été induit en erreur. Or, au dire de Kouanda, sa coordination, en tant qu’association, jouit de droits légaux et civiques.
Mais était-il important que Kouanda fasse cette sortie médiatique au moment où le football burkinabé se trouve au creux de la vague ? Il répond par l’affirmative avant d’ajouter qu’il ne fallait pas perturber l’élection présidentielle et que lui-même était en campagne. Mais Kouanda sait-il que le ministre Palm envisage de dissoudre les comités de soutien pour créer une seule structure ? « Je ne suis pas au courant de cette dissolution et ma structure répond aux normes légales ; il gère le sport, mais pas la liberté ».
Et d’ajouter que tous les Burkinabé sont soumis aux mêmes lois. On a senti qu’il avait gros sur le cœur. En guise de conclusion, El Hadj Mahamadi Lamine Kouanda formulera que « tant que la liberté d’association existe au Burkina, nous allons demeurer ». Cela ne présage assurément pas de lendemains calmes. No comment !
Kader Traoré
L’Observateur