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Enseignement au Burkina : Le SYNAFEB appelle les instituteurs à boycotter les concours professionnels

Publié le samedi 27 août 2022 à 09h00min

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Enseignement au Burkina : Le SYNAFEB appelle les instituteurs à boycotter les concours professionnels

Le syndicat national des fonctionnaires de l’éducation du Burkina (SYNAFEB) n’est pas satisfait de la gestion des carrières des instituteurs. Les responsables du Synafeb l’ont fait savoir, ce jeudi 25 aout 2022, au cours d’une assemblée générale organisée à la Bourse du travail, à Ouagadougou. Ils ont appelé les enseignements à boycotter les concours professionnels et à un mouvement de protestation le 15 septembre 2022 devant le Ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN).

La cour de la Bourse du travail, sensée accueillir du monde à l’occasion de l’assemblée générale du syndicat national des fonctionnaires de l’éducation du Burkina, était vide, ce jeudi 25 aout 2022. Seule une poignée de militants, la trentaine environ, ont répondu à l’appel des responsables du Synafeb.

Pourtant l’ordre du jour concernait la gestion des carrières des enseignants. Il s’agit notamment des conditions de l’organisation des concours professionnels et du reclassement des enseignants en application de la loi 81. « Nous devons dire non à ces concours et examens parce que ça ne s’inscrit pas dans le cadre légal. Nous étions régis par une loi mais actuellement tout le personnel n’est pas régi par la loi 81 qui a été votée dernièrement », a expliqué Koudougou Robert Kaboré, secrétaire général du Synafeb.

Koudougou Robert Kaboré, Secrétaire général du Synafeb

Pour arrêter le processus de l’organisation des concours professionnels de l’enseignement, le syndicat a introduit une demande de dérogation auprès du ministre de tutelle. En attendant l’issue de cette demande, Koudougou Robert Kaboré et ses camarades saluent déjà la démarche du ministre de la fonction publique qui a demandé aux organisations syndicales des observations pour la relecture de la Loi 81. « Il est bien que le ministre de la fonction publique ait demandé des observations pour une relecture de cette loi. Tant que cette loi n’est pas relue, elle ne régit pas tous les agents. Les dossiers que les agents, surtout les contractuels à qui on demande de joindre la décision d’engagement, vont fournir, seront faux. Sur cette base, nous avons demandé aux camarades du MENAPLN de ne pas composer et qu’on se retrouve le 15 septembre au ministère pour dire non à cette injustice », a indiqué le secrétaire général du Synafeb.

Le reclassement à problèmes…

En appelant à boycotter les concours professionnels, les responsables du Synafeb souhaitent que les fonctionnaires de l’éducation soient reclassés après un « renforcement des capacités ». « Le deuxième aspect concerne le statut particulier. Ce statut a supprimé des corps. Il n’y a plus d’IAC, d’IP, de CPI, de Conseillers du secondaire. Ils ont changé les noms et demandent aux agents de faire des concours pour y arriver. Nous disons non à cela parce que nos carrières ont déjà accusé des retards de près de 10 ans par rapport à nos camarades d’autres corps de la fonction publique. Pour cela, nous avons demandé une dérogation de ces conditions de recrutements suivant l’article 18 alinéa 2 de la loi 81 dont nous exigeons l’application et procéder à un reclassement », s’est insurgé le secrétaire général du Synafeb.

Une poignée de militants étaient présents à l’AG

Les responsables du Synafeb font, en s’inspirant des exemples d’autres corps de la fonction publique, une proposition de la manière dont le classement peut être effectué. « Dans ce cas, les IAC qui sont en C1 doivent aller en B1, les IC doivent aller en A1 et non rester en B1 et ceux qui sont en A1 doivent aller en P. Tout cela doit être suivi de l’élaboration d’un plan de carrière. Dans d’autres corps, des agents qui avaient été recrutés avec le niveau CEP ont reçu une formation et ont été classés comme ceux qui ont le niveau BEPC+2 », a ajouté Koudougou Robert Kaboré.

Pour certainement amener l’administration à plier, ils ont appelé les enseignants à boycotter les examens professionnels et à manifester le 15 septembre 2022 devant le ministère de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales. « Lorsque vous prenez une décision pour un groupe et que vous en êtes responsable, elle doit s’appliquer à vous d’abord. J’ai mon récépissé pour composer mais je ne vais pas le faire. Et j’appelle les camarades à ne pas composer », a soutenu Koudougou Robert Kaboré, secrétaire général du Synafeb.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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