Religion : Le ministre Issaka Sourwema demande pardon à la Fédération islamique du Burkina
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Le ministre des affaires coutumières et religieuses a présenté ses excuses ce mardi 26 juillet 2022 à la Fédération des associations islamiques du Burkina au sujet de sa correspondance interpellant les leaders religieux de la communauté islamique à faire attention à leurs prêches pour qu’ils ne soient pas vecteurs de radicalisation.
Dans une correspondance en date du 22 juillet 2022, le ministre des affaires religieuses et coutumières, Issaka Sourwema interpellait la présidente de l’Observatoire national des faits religieux (ONAFAR) à se saisir de l’affaire de l’imam de la mosquée sunnite de Gomboussougou, dans le Zoundwéogo, région du Centre-sud, qui aurait interdit aux femmes de sa communauté religieuse de se faire consulter par des services de santé publique lors de ses prêches du vendredi 24 juin 2022. Ce qui, selon le ministre, met à mal la cohésion sociale.
Il s’en était suivi de vives polémiques après la fuite du document sur les réseaux sociaux et dans la presse. Et après avoir pris connaissance du contenu du prêche de l’imam en question, Issaka Sourwema a tenu à rattraper son erreur en présentant humblement ses excuses à la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB). « A partir des informations que nous avons reçues, il s’est révélé que le prêche de l’imam n’était pas ce qu’on croyait. Les sources qui ont été les nôtres étaient certainement de bonne foi mais des erreurs assez graves ont été relevées. Un groupe ne vit pas sans contradictions, sans conflits, sans crises, sans différends. Mais l’essentiel c’est d’apprendre de ses erreurs. Dans le cas de mon ministère et plus particulièrement de ma personne, c’est une leçon que nous avons apprise et il faut faire preuve d’humilité et de modestie en présentant ses excuses vis-à-vis des personnes qui en ont souffert », a-t-il relevé. Issaka Sourwema.
Le président de la FAIB, Moussa Koanda, se dit satisfait de la démarche entreprise par le ministre car cette question leur pesait au-dessus de la tête comme une épée de Damoclès. « Cela fait des jours qu’on ne dort pas à cause de cette situation. Tout ce qui touche un imam touche au cœur de l’islam. Nous avons bien écouté le prêche et c’était une incompréhension entre ce qui circulait sur les réseaux sociaux et la réalité. Nous sommes satisfaits à travers notre ministre qui présente ses excuses aux imams et à tous les musulmans » nous dit Moussa Koanda.
En dépit des préjugés que l’on a sur l’islam et tout ce qui peut se dire autour, il insistera à ce que les imams soient respectés. « Personne n’est hors la loi. Mais on ne poursuit quelqu’un que lorsqu’il a tort. Nous demandons à ce que nos imams soient respectés car ils représentent le cœur de notre religion », dit M ; Koanda.
Le ministre des affaires coutumières et religieuses annonce que dans les prochains jours, une visite sera effectuée à Gomboussougou pour présenter des excuses à l’imam pour ce désagrément et espérer qu’il passe l’éponge sur cet épisode.
Erwan Compaoré
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