LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Attestations du SND : Des faussaires arrêtés

Publié le lundi 5 décembre 2005 à 07h31min

PARTAGER :                          

Ils s’étaient spécialisés depuis quelques mois dans la délivrance de fausses
attestations du service national de développement (SND). La gendarmerie de
Boulmiougou vient de mettre fin à ces sombres affaires en écrouant les deux
cerveaux et 7 complices.

Le début des activités de ce réseau de faussaires remonte au mois de mai
2005. Au cours de la conférence de presse donnée le vendredi 2 décembre,
par le lieutenant Hubert Yaméogo, commandant de la compagnie de
gendarmerie du Kadiogo (dont relève la brigade de Boulmiougou) et le
directeur du Service national de développement (SND), le colonel Antoine
Sanou, les détails de leurs opérations ont été donnés.

Souleymane Napon
(22 ans) et Abdoul Aziz Ouédraogo (20 ans) les cerveaux de l’affaire, ont en
fait accompli leur devoir civique à la direction du SND. Bénéficiant de la
confiance des chefs de service, ils ont soutiré un stock important d’attestations
et de dispenses SND. C’est à la fin de leur service que ces "appelés d’un
autre genre" décident de confectionner des cachets (plus d’une dizaine).

Leurs clients étaient principalement des fonctionnaires voulant contourner la
loi et éviter de subir le SND. Pour 25 000 F CFA, ou même 100 000 F CFA
(selon la catégorie) on pouvait donc se procurer une attestation de SND ou
une dispense en dehors des règles établies par l’administration. L’enquête
menée par la brigade de gendarmerie de Boulmiougou a permis de mettre la
main, à l’heure actuelle, sur sept complices (des fabricants de cachets et des
détenteurs de faux documents) et les investigations se poursuivent.

Selon le
lieutenant Hubert Yaméogo, ces faussaires seront poursuivis pour vol, faux
en écriture publique, usurpation de titres, des faits prévus et punis par le code
pénal en ses articles 450, 280, 281, 65 et 300. Les deux auteurs principaux
risquent entre 5 et 10 ans de prison, tandis que les complices encourent des
peines de 3 mois à 3 ans, tout cela assorti d’amendes. D’ores et déjà, le
colonel Antoine Sanou a annoncé qu’il a porté plainte au nom de son
institution.

Et ce n’est pas tout : ceux qui auraient bénéficié de ces faux
documents pour se soustraire au SND, seront repérés en collaboration avec
les directions des ressources humaines de l’administration. Cela n’a pas
empêché le colonel Sanou d’exprimer sa déception : "quand on pense que
ces appelés ont reçu des cours de civisme et se montraient tellement
calmes..."

Par D. Parfait SILGA
Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique