Les effets du changement climatique associés à une mauvaise gestion des déchets impactent la vie des populations, mais sont aussi sources de problèmes environnementaux, notamment de la dégradation des écosystèmes et de la biodiversité sans oublier les problèmes sanitaires. C’est convaincu que les populations ont un rôle important à jouer pour faire changer les choses, que l’Union européenne dans le cadre du Deal vert européen, du Pacte européen pour le climat et de la Stratégie européenne pour la biodiversité à l’horizon 2030, a financé le projet « « Individual Change of Habits Needed for Green European transition » (I -CHANGE).

A travers ce projet, il s’agit « d’impliquer les citoyens dans la surveillance des conditions météorologiques défavorables, des températures élevées et de la pollution atmosphérique, ainsi que dans la quantification des empreintes carbone et environnementales dans les contextes urbains tangibles et réalistes appelés « laboratoires vivants », a laissé entendre Pr Kehinde Ogunjobi, directeur de la recherche du centre de compétences de WASCAL.

Une vue des participants à l’atelier

Le projet « I-CHANGE » sera mis en œuvre par WASCAL sur 42 mois et est financé pour les 18 premiers mois à hauteur de 192 millions de F CFA par l’Union européenne
Ouagadougou accueillera l’un des « laboratoires vivants » (Living Labs) de l’Afrique de l’Ouest. Pour le « Laboratoire vivant » de Ouagadougou, l’accent est mis sur les enjeux climatiques et environnementaux telles que les fortes pluies, les inondations urbaines et la gestion des déchets ménagers.

L’atelier qui se tient ce 31 mars 2022, réunit les points focaux de la Mairie centrale de Ouagadougou, des différents arrondissements et des communes environnantes, des acteurs de la chaîne de valorisation des déchets, les ministères chargés de l’environnement, du changement climatique, de l’agriculture et des ressources en eau et le Programme national de biodigesteur. Il sera l’occasion de présenter le projet « I-CHANGE » et le concept de « Living Labs » (Laboratoire vivant).

Pr Kehinde Ogunjobi

Il devrait permettre aussi de discuter des rôles des parties prenantes dans le « laboratoire vivant ». Les participants devront également proposer les termes de référence sur les thèmes liés à l’éthique et l’intégrité de la recherche, la législation, les agents de changement et réseau d’observateurs. Ils choisiront par ailleurs des options pour les projets de service communautaire (gestion de déchets, curage de caniveaux, etc.) et leur calendrier de mise en œuvre dans la ville de Ouagadougou.

Saïdou Nassouri, directeur de la salubrité publique et de l’hygiène de la commune de Ouagadougou, estime que ce projet « I-CHANGE » est la bienvenue au regard de la situation environnementale à Ouagadougou et des problèmes que rencontre la commune dans la gestion des déchets. « Si nous essayons et trouvons la bonne approche au niveau des citoyens, nous allons réussir. C’est vrai qu’on parle d’incivisme, mais je crois qu’il faut avoir les bons mots et nous allons toucher les sensibilités et doucement tout le monde va suivre, parce que vaincre les déchets dans la commune de Ouagadougou, c’est une histoire de tous, c’est un combat commun.

Photo de famille des participants à l’atelier

C’est un problème de mentalité. Chaque agent doit être un agent de la commune pour la gestion des déchets. Ce projet va nous permettre de travailler et d’approcher nos citoyens et de les faire comprendre, pour qu’ensemble, main dans la main, nous arrivons à vaincre les déchets de la ville de Ouagadougou », a laissé entendre M. Nassouri.
« I-CHANGE » est donc un projet sur lequel la commune de Ouagadougou et les acteurs participants à l’atelier fondent de l’espoir pour une gestion saine des déchets, au regard de son caractère participatif.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net